26 avril 2024
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Pourquoi ces alertes anxiogènes d’Attar aux clients gaziers de l’Algérie ?

COMMENTAIRE

Pourquoi ces alertes anxiogènes d’Attar aux clients gaziers de l’Algérie ?

Ce qui est étonnant c’est que le nouveau ministre de l’Energie Abdelmadjid Attar est quelqu’un qui est rodé dans les rouage politiques pour gérer au mieux sa communication de telle sorte que les lobbies ne le rate pas pour porter un coup à Sonatrach et, partant, à l’Algérie.

Ainsi, l’entretien qu’il a accordé avant-hier à Ennahar TV a fait l’objet de plusieurs « manchettes » sous diverses interprétations mais véhiculent un même message adressé à nos clients gaziers  « l’Algérie n’est plus capable d’honorer ses engagements gaziers a partir de 2025 » The North Africa Post (01) n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour annoncer que « les finances de l’Algérie font face à de sombres perspectives déclenchées par une forte baisse de sa principale source de revenus, les exportations de gaz, qui devraient passer de 45 milliards de mètres cubes en 2020 à 26 milliards en 2025″. Et d’ajouter : «Le chiffre a été dévoilé par le ministre de l’Énergie Abdelmadjid Attar qui s’est adressé aux médias locaux. Il a déclaré que la baisse était due à une production stagnante et à une augmentation de la consommation intérieure en plus de faibles investissements. »

Quant à l’agence Reuters, elle n’a pas manqué de se frotter les mains carrément (02). « Les exportations de gaz de l’Algérie chuteront de 26 à 30 milliards de mètres cubes par an en 2025, contre 45 milliards en 2020 », a déclaré le ministre de l’Énergie Abdelmadjid Attar à Ennahar TV. 

Cette offensive médiatique est contreproductive puisque Sonatrach avait signé des contrats gaziers sur 8 et 10 ans alors que les propos du ministre de l’Energie ont été réorientés de part leur légèreté que d’ici 2025, l’Algérie va perdre ses capacité d’exportation de telle sorte que dans un environnement fortement concurrentiel, cela mènerait un affaiblissement de Sonatrach notamment dans les, négociations avec ses clients.

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En termes simples, le ministre en voulant sensibiliser consciemment ou inconsciemment l’opinion publique sur les difficultés en perspective, il s’est tiré une balle dans le pied. Il a réveillé à cette occasion les démons qui visent l’Algérie pour l’affaiblir comme cette étude  rappelée par un ancien ministre de l’énergie, Noureddine Ait Laoussine en mai 2017 pour appuyer l’approche Ould Kaddour pour détourner le gaz associé des champs à l’exportation, il nous rappelle donc une étude faite par Oxford Institute for Energy Studies qui souligne que «l’épuisement du gaz algérien et la baisse des capacités d’exportation n’auront plus que 15 milliards de m3  par an à exporter d’ici 2030 » sans pour autant montrer clairement les hypothèses  sur lesquelles est fondée leur théorie.                                                                                                                       

Des engagements récents pris par Sonatrach sur la vente gaz

Selon des données publiées par Sonatrach, le marché européen est la principale destination des exportations gazières algériennes. L’Italie est le premier client avec une part globale de 35%. L’Espagne arrive en deuxième position avec 31%, tandis que la France pointe derrière avec près de 8% mais ce segment de marché  reste promoteur avec les nouvelles relations qui sortiront de la discussion sur la mémoire.

En juin 2019, c’est un autre pays européen, le Portugal, qui paraphe à travers, la société pétrolière et gazière Galp Energia un accord d’approvisionnement en gaz naturel algérien pour un volume de 2,5 milliards de m3  par an. Ce qui allonge de 10 ans leur contrat gazier qui date de 1994. Il y a une année, elle avait annoncé la signature d’un second accord de livraison de gaz vers l’Italie. Le contrat a été engagé avec le groupe énergétique italien Enel sur une durée de 8 ans avec une option de 2 ans supplémentaires et un volume d’approvisionnement global de 3 milliards de mètres cubes par an. Un autre accord gazier a été signé avec autre groupe italien, ENI. Il porte sur une durée de 10 ans et un volume de 9 milliards de mètres cubes par an. L’Espagne avait aussi, à travers sa compagnie Gas Natural Fenosa, reconduit ses accords d’approvisionnement en gaz naturel jusqu’à 2030. Le contrat porte sur un volume annuel de 9 milliards de m3.

21 novembre 2019, la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach avait annoncé, avoir renouvelé son contrat d’exportation de gaz avec la compagnie française Engie pour le moyen et long terme. Dans son communiqué, Sonatrach, qui ne donne aucun détail sur la durée des accords ni sur les quantités de gaz qui seront livrées à Engie, a indiqué qu’elle livrera des volumes de gaz naturel sous forme de gaz gazeux en entrée du gazoduc Transméditerranéen, ainsi que du gaz naturel liquéfié (GNL), notamment au terminal méthanier de Fos Tonkin, situé en France, ajoutant qu’à travers ces accords, les deux parties confirment et consolident le partenariat à long terme. (03) Le groupe Sonatrach a signé en 2020, un contrat de vente et d’achat de gaz naturel pour une durée de huit ans avec le groupe italien Edison.

Le nouveau contrat porte sur la livraison d’un milliard de mètres cubes de gaz par an jusqu’en 2027. En procédant à cette nouvelle signature, Sonatrach est en voie de finaliser le renouvellement de la totalité de ses contrats gaziers. Tout récemment, la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach et le groupe français Total, qui semble t-il a acquis la filiale d’Engie ont conclu un accord renouvelant, pour une durée de trois années supplémentaires, leur partenariat dans le domaine du gaz naturel liquéfié (GNL). Cet accord, lit-on dans le communiqué, permettra l’approvisionnement du marché français en GNL algérien à hauteur de deux millions de tonnes/an en ajoutant que les livraisons seront effectuées en priorité au terminal méthanier de Fos Cavaou.

Les deux parties ont souligné l’importance de cet accord qui «s’inscrit dans la longue histoire de coopération entre Sonatrach et Total». Enfin  une  signature de trois (03) accords gaz portant sur la commercialisation par Sonatrach, pour le compte des parties, du gaz sec issu des périmètres Ourhoud 2, Sif Fatima 2 et Zemlet El Arbi, d’un volume annuel de près de 1,5 milliard m3 et ce jusqu’à l’an 2049. Aussi, un avenant au Contrat de vente de gaz a été signé entre Sonatrach et Eni, fixant les conditions commerciales pour l’année gazière 2020-2021.

Ledit contrat, datant de 1977, a été renouvelé en mai 2019 pour l’approvisionnement du marché italien pour une durée de 8 années fermes jusqu’en 2027, plus deux années optionnelles supplémentaires. Cette rencontre confirme la volonté des deux parties à développer leur partenariat dans divers segments de l’industrie pétrolière et gazière ainsi que dans le domaine des énergies renouvelables.

Des études pour la réalisation de nouveaux projets de centrales photovoltaïques à l’instar de celui réalisé au niveau du site de production de BRN, seront incessamment entamées. Rien qu’avec ces engagements Sonatrach devra pouvoir prévoir d’ici 2025 plus de 60 milliards de m3  à l’exportation et la nouvelle feuille de route du secteur exige de ses responsables d‘en arriver à cette performance par une méthode principalement intensive. Le message de Tebboune est clair : il ne faut pas poser les problèmes mais trouver des solutions.   

Rabah Reghis

Renvois

(01)-https://northafricapost.com/42984-algerias-gas-exports-to-shrink-to-26-billion-cubic-meters-per-year.html 

(02)-https://af.reuters.com/article/investingNews/idAFKCN256151-OZABS 

(03)-https://www.liberte-algerie.com/actualite/sonatrach-renouvelle-avec-le-francais-engie-328526

Auteur
Rabah Reghis

 




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