26 avril 2024
spot_img
AccueilIdéePourquoi deux décisions de l’Algérie vont la rapprocher de l’UE (II)

Pourquoi deux décisions de l’Algérie vont la rapprocher de l’UE (II)

Hassi R'mel             

Il faut souligner que l’Union européenne (UE) et l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord  (OTAN), ont dés l’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie, visé l’Algérie comme un marché prometteur de proximité de gaz dans le but de réduire leur dépendance des hydrocarbures russes.

Mais pour confirmer le potentiel réel de son domaine minier, ces organisations ne se sont pas adressées directement aux Algériens mais   aux sociétés étrangères opérantes dans ce pays comme le géant Total, ExxonMobil, Oxy, Cepsa, ENI et d’autres cabinets de consulting comme le français Beicip Franlab, l’américain DeGolyer MacNaughton (D & M) Et bien d’autres.

Deuxième raison de ce rapprochement

La réponse a été toute claire : à partir des réserves restantes toute catégorie (P1, P2, P3) sur le court terme, «peu » mais les ressources sont « importantes » sur le long terme. C’est pour cela que les gens qui avaient cru que l’UE et ses alliés se sont emballés par cette annonce de Sonatrach d’avoir fait une « importante découverte » dans le périmètre de Hassi R’mel au niveau du LIAS  D2(LD2) se leurrent.

Pourtant, la commission de l’organisation européenne a montré un intérêt  particulier à cette annonce. Pourquoi ? Parce que le Lias D2 est un niveau producteur qui fait partie de toute un « package » qui forme les ressources contingentes (Contingent Ressources) qui ont été jugées moins certaines que les réserves mais potentiellement récupérables en temps opportun mais pas à l’époque de leur découverte pour des raisons technologiques et commerciales.

- Advertisement -

Aujourd’hui, les conditions économiques surtout les prix sur le marché « Spot » les rendent envisageables. Pour l’UE, si l’Algérie pense à exploiter ces ressources, cela dénote une volonté déterminée de vouloir maintenir sa position dans le marché européen en mettant tout sur la table y compris les ressources non conventionnelles. C’est effectivement encourageant pour un pays qui affiche sa neutralité sur la crise énergétique entre la Russie et les pays européens.

Revenons à cette découverte LD2 pour la placer à sa juste valeur avec modestie

Il faut souligner que le Lias Carbonaté (LD2) a été cartographié depuis qu’il a été traversé par les forages du gisement de Hassi R’mel dans les années 50. Depuis de nombreuses études de son réservoir ont été élaborées  par la Sonatrach dont la dernière date de la fin des années 90.

Ces études à partir de 200 puits et 14 analyses sédimentologiques  présente cette accumulation comme « un horizon dolomitique » qui s’étend sur toute la province triasique du sud au Nord avec une épaisseur très variable parfois elle n’apparait pas dans certains endroits mais celle utile en moyenne ne dépasse pas 1,4 m. Sa porosité est faible estimée à 4,7% et une saturation en eau de 25%.

De par son volume qui ne représente que moins de 5%  de celui des autres niveaux producteurs du Trias Argileux Gréseux de Hassi R’mel, son développement paraissait incertain, couteux voire même risqué de part sa proximité avec les niveaux les plus fructueux en gaz et en condensat. En 2012, l’international cabinet de consulting  DeGolyer MacNaughton (D & M), a procédé à l’évaluation et la certification  de son volume  en place à 48 798 millions de m3 dont 10% seulement récupérables.

Maintenant que le responsable de Sonatrach envoyé à la chaine 3 (01) pour donner plus de précision sur cette découverte qui a coulé tant d’encre  de part son poste de directeur de la Division Production Engineering et développement (PED), déclare que le résultat du puits testé donne un volume en place situé entre 100 et 340 milliards de m3 avec un taux de récupération de 70%, c’est qu’il y a une erreur quelque part  comme un flux croisé qui pourrait venir des niveaux plus bas du trias pour que cette production  ne vient pas du LD2 mais des niveaux classiques du gisement de Hassi R’mel. D’autant plus que ce responsable  s’appuie sur cette étude de D & M qui dit tiré de ses archives mais le volume de 4,8 milliards ne sont que les 10% des 48,798 milliards de m3  qu’il dit « passer » à 100 milliards de m3.

Il s’agit là d’une confusion entre le volume en place avec celui récupérable. Par cet amalgame, un doute s’installe sur cette annonce qui n’est pas loin de celle de Hassi Toumiat qui n’a produit à ce jour aucun baril.

Leçon à retenir

Les responsables du secteur de l‘énergie Algérien doivent prendre en compte dans leur gestion quotidienne  que dans le domaine de l’amont pétrolier l’expertise est ailleurs qu’en Algérie, c’est pour cela que la cartographie mondiale des gisements du gaz reste entre les mains de cette expertise.

Cette guerre en Ukraine suivie d’une crise d’approvisionnement en gaz  russe des pays européens leur  a laissée une empreinte qu’ils n’oublieront pas de sitôt.

L’UE, l’OTAN et leurs alliés les Etats Unis ont déjà pris la décision que la solution du  soulagement de cette crise à court terme et la réduction  progressive  de leur besoin en gaz russe se trouve dans le marché de proximité Algérien  par le biais de ses réserves et ressourcés toutes formes confondues (conventionnelles, convergentes et non conventionnelles). L’évaluation de ces ressources est déjà faite : à court termes les réserves restantes de gaz conventionnel y compris  ressources convergentes  2800 milliards de m3.

A long  terme, avec  les procédures accélérés le gaz de schiste de Berkine (Ghadamès), Timimoun, Ahnet, Mouydir, Reggan, Tindouf  relèveront les réserves  récupérables à 27800 milliards de m3.

Rabah Reghis

Renvoi

(01)-https://www.youtube.com/watch?v=WOKunJglN4k&list=PL123sPp-lGq4DiN2gBGYOv7STIp5PI9f7&index=6

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

ARTICLES SIMILAIRES

Les plus lus

Les derniers articles

Commentaires récents