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Pourquoi le panel du dialogue est viscéralement gouvernemental 

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Pourquoi le panel du dialogue est viscéralement gouvernemental 

L’éditorial d’El Moudjahid, porte-voix du pouvoir est revenu ce matin encore une fois sur la théorie complotiste de la « main étrangère». 

Il nous apprend que, chose que pratiquement la majorité des Algériens non seulement connaît mais considère comme un « non événement »  que l’objectif de l’Agence France Presse reste fidèle à sa feuille de route fondée principalement sur la velléité «de désinformer l’opinion publique» dans le seul et unique objectif de favoriser ce qui est de « nature à bloquer le processus de dialogue en cours pour une sortie de crise ». 

Pourquoi ? Et comment ? Cette agence dénigre toutes les initiatives à même d’encourager le dialogue d’une manière « sournoise ». Elle utilise pour ce faire la minorité connue pour ses positions tout à fait à l’opposé de celle qui entre dans le cadre de l’agenda du pouvoir sous entendu par là l’armée. Il s’agit en termes simples d’aller directement vers une présidentielle sans implication des pouvoirs publics qui se limite à la logistique. A travers une autorité indépendante, dialoguer sur les voies et les moyens pour élire un président en toute liberté et transparence et ce sera à lui d’entreprendre les réformes nécessaires pour l’avènement de cette nouvelle république à laquelle rêve le Hirak : un Etat de droit, Républicain et surtout citoyen. 

Maintenant, si France 24 cite cette agence de presse (AFP) pour affirmer que le panel en question  a été « nommé » par le chef de l’Etat sans qu’aucune figure de la contestation n’en fasse partie, il s’agit bien d’une vérité reprise le lendemain lors des manifestations du 23e vendredi par l’ensemble des citoyens qui sont allés même à dégager de leur rang deux membres dont le président lui-même à Bejaia. Durant toute la journée de jeudi, la radio nationale avait pour sa part annoncé heure après heure l’installation  de ce panel des six par le chef de l’Etat Abdelkader Bensalah après les avoir reçus à 10 heures jeudi. 

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Le chef de l’Etat ne pourra pas s’arroger d’un pouvoir de les installer s’il n’avait pas accepté de les « nommer » parce qu’il les considère comme ayant répondu à son appel au dialogue inclusif qu’il a lancé le 3 juillet dernier lors de son discours à la nation à l’occasion du 5 juillet dernier. S’il est vrai que trois des six figurent sur la liste des 13 proposés par le Forum de la société civile, il n’en demeure pas moins que deux, en l’occurrence Karim Younes et Madame Fatiha Benabbou, ont été invités par la présidence lors de la première conférence initiée par le chef de l’Etat pour les élections du 4 juillet dernier qui ont été annulées par le conseil constitutionnel, faute de candidats. 

Madame Fatiha Benabbou avait refusé de participer mais Karim Younes et l’avocat  Brahimi ont bel et bien été reçus par Bensalah. Pour les trois autres, une polémique s’est déclenchée à leur sujet par plusieurs membres des 13 qui n’ont pas, selon toute vraisemblance, apprécié l’empressement de cette « installation » de ce panel d’en haut. Les langues se délient pour dénoncer un coup de force du pouvoir pour appliquer à la lettre son agenda. 

Quant au dernier en l’occurrence  Smaïl Lalmas qui leur a offert sa maison pour se réunir ce dimanche, il n’arrête pas de se contredire et cache mal son opportunisme. D’abord au départ, il explique sa présence dans ce panel à la télévision pour « restituer le pouvoir au peuple », en d’autres termes plus clairs aurait-il dit à Bensalah poliment bien sûr de « dégager » comme le revendique le Hirak ? 

Enfin hier dans une déclaration au quotidien Le Soir d’Algérie, dans sa livraison du 28/07/2019, il explique que cette fois-ci, la présence des membres du panel à la présidence était tout à fait, selon lui « nécessaire »  Pourquoi ? Pour « recevoir des prérogatives pour assumer ses missions. Si ce panel est venu à la présidence pour prendre les consignes n’est pas une « nomination », sinon alors c’est quoi ? 

La déclaration publiée à l’issue de la réunion de dimanche dans laquelle il est précisé que « le panel se veut une commission non-gouvernementale, ne reposant pas sur le principe d’exclusion » et formée de personnalités indépendantes de l’Etat et de ses organes ainsi que du Hirak », ne serait elle pas de trop ? Dans un dialogue dont le contenu est défini, et le contour balisé comment inclure dans le débat l’approche de l’alliance démocratique par exemple ? 

Auteur
Rabah Reghis

 




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