26 avril 2024
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Présidentielle en France : qui sera au 2e tour ?

Présidentielle en France

Média en ligne, actions sur le terrain, meetings: les candidats à la présidentielle française profitent vendredi des dernières heures de la campagne officielle du premier tour pour battre le rappel des électeurs, en espérant convaincre indécis et potentiels abstentionnistes. La gauche tient sa dernière chance pour être au second tour au risque de laisser la place à la droite et l’extrême droite.

Le candidat des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a fait une excellente campagne. Fabien Roussel, adoubé par le Parti communiste a surpris par son entrain et le courage qui caractérise certaines de ses promesses. Les deux candidats de l’extrême gauche Nathalie Artaud, Philippe Poutoux, demeurent fidèles à leur ADN de grands pourfendeurs du capitalisme. Même si ils ont peu de chance d’être au second tour, il y a des messages qui ne trompent pas. Leurs voix est utiles dans la situation de crise profonde que traverse la France. Reste Anne Hidalgo qui a fait une campagne inaudible et terne.

Bref. Après une dernière salve de meetings jeudi soir, la campagne prend fin vendredi à minuit (22h GMT) en métropole. Réunions publiques, distributions de tracts et propagande numérique des candidats seront interdits. Aucune interview ni aucun sondage ou estimation de résultat ne pourra être publié avant les résultats dimanche à 18h00 GMT.

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Jeudi après-midi, 69% des 47,9 millions de plis électoraux contenant les professions de foi des douze candidats avaient été distribués dans les boîtes aux lettres des électeurs, selon le ministère de l’Intérieur.

En Guadeloupe, Guyane, Martinique, à Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon et en Polynésie française où le scrutin est avancé à samedi, la campagne a pris fin localement jeudi à minuit.

Ecart resserré

C’est la fin d’une campagne de premier tour hors norme pour la Ve République en place depuis 1958: gelée par la crise du Covid-19 et phagocytée par la guerre en Ukraine.

En attisant la flambée des prix de l’énergie et de l’alimentation, le conflit a encore plus souligné l’urgence d’apporter des réponses aux Français sur leur pouvoir d’achat, première de leurs préoccupations.

Dans ce contexte, les intentions de vote mesurées par les sondeurs dessinent un scénario identique à celui de 2017, avec Emmanuel Macron (La République en marche, LREM) et la candidate d’extrême droite Marine Le Pen qualifiés pour le second tour, et M. Macron victorieux au final.

Mais est-ce garanti ? En cas de second tour Macron/Le Pen, le « front républicain » pour barrer la route à la candidate du Rassemblement national (RN) pourrait se fissurer alors que le quinquennat a vu naître un courant d' »antimacronisme » dans l’opinion publique. Rien n’est moins joué. Tout peut arriver surtout si l’on sait que les sondages se sont souvent plantés dans leurs prévisions.

Marine Le Pen, qui a travaillé à lisser son image même si son projet reste « radical » sur les plans migratoire et institutionnel, grimpe de 2 points en une semaine, à 22%. Une candidature à surveiller car elle demeure dangereuse pour certaines catégories de populations habitant la France.

Tandis que les intentions de vote pour M. Macron, qui a fait une campagne a minima, refluent d’autant, à 26%, selon le dernier baromètre OpinionWay-Kéa Partners publié jeudi. Et l’écart se resserre au second tour: Emmanuel Macron l’emporterait face à Marine Le Pen par 53-47%, contre 55-45% il y a une semaine. Cependant, ce sont là que des projections difficiles à vérifier. Ceux qui travaillent à rééditer le scénario gagnant de 2017 pour Macron jouent gros.

En meeting à Perpignan (sud) jeudi soir, Mme Le Pen a jugé que « l’alternative est simple: ce sera soit la dilution dans un grand magma mondial via une Union européenne qui en est le prélude, soit l’affirmation de la Nation » comme « espace le plus protecteur pour les nôtres ». Elle a attaqué exclusivement Emmanuel Macron, « boxeur sonné » par les crises.

Le président-candidat soutient pour sa part dans le quotidien Le Parisien vendredi que les « fondamentaux » de la candidate RN « n’ont pas changé: c’est un programme raciste, qui vise à cliver la société et d’une grande brutalité ». « Marine Le Pen a un programme social mensonger, parce qu’elle ne le finance pas », ajoute-t-il.

Troisième dans les intentions de vote à environ 16%, le candidat La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon espère jouer les trouble-fêtes, brandissant la nécessité d’un « vote utile » qui permettrait de hisser la gauche au second tour.

Le niveau d’abstention, qui pourrait atteindre voire dépasser le record de 28,4% en 2002 (22,2% en 2017), sera l’une des clés pour expliquer les résultats du scrutin.

Médias, péage, apéro

Pour être visible jusqu’à la dernière minute dans les médias, Emmanuel Macron donne une interview sur la radio RTL tôt le matin et une autre à 19h sur le média en ligne Brut, prisé des jeunes. Le président candidat reste sûr de sa victoire. Pourtant, il n’est pas à l’abri d’une surprise quand on connaît le désaveu qu’il recueille dans l’opinion.

Emission matinale pour Marine Le Pen aussi sur la radio Franceinfo depuis Perpignan, puis elle ira se recueillir devant le Mur des disparus français d’Algérie.

A droite, Valérie Pécresse, au coude-à-coude autour de 9% avec le candidat d’extrême droite Eric Zemmour, sera à Cairanne (Vaucluse, sud) pour échanger avec des vignerons, tandis que Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France, 2%) fait une « opération péage » sur celui de Saint-Arnoult (Yvelines, banlieue parisienne) et se rend au Mont-Valérien, monument près de Paris à la mémoire des résistants et des combattants français de la Seconde Guerre mondiale.

L’écologiste Yannick Jadot (5%) visite quant à lui à Lyon (centre-est) « la plus grande chaufferie biomasse publique de France ».

A gauche toujours, le communiste Fabien Roussel (5%) fait un « Apéroussel de fin de campagne » à Paris, tandis que le candidat NPA Philippe Poutou et la candidate Lutte ouvrière Nathalie Arthaud (1% chacun) font leurs derniers meetings, à Grenoble (centre-est) pour le premier et Rouen (nord) pour la seconde. L.M./AFP

 

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