29 mars 2024
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Quand nos banques deviennent de simples guichets

COMMENTAIRE

Quand nos banques deviennent de simples guichets

 Dans une récente interview, le président Tebboune, en réponse à un journaliste qui l’interrogeait sur la situation financière du pays, aurait dit ceci : « Les banques en Algérie sont devenues de simples guichets ! ».

Loin d’être fausse, cette affirmation, du reste très amère, renseigne, d’une part, sur le degré de la bureaucratie et de la déliquescence qui frappent le cœur de l’administration algérienne.

Et de l’autre, elle met en évidence un fait on ne peut plus regrettable : l’absence au sein de nos banques de la notion de « compétitivité » et de tout ce qui s’y rattache : volonté d’investissement, esprit commerçant, souplesse, efficacité, etc. De toute manière, évoquer  la banque et la finance en Algérie, semble à beaucoup une entreprise difficile. Le sujet est un peu secret, mystérieux.

Dans une certaine mesure, il a même un côté troublant. Certains affirment qu’il sent le souffre. Il est, alors et comme toujours, indiqué de se reporter au dictionnaire et d’y rechercher des définitions. Hélas, on demeure encore indécis !

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On apprend que la banque est le commerce de l’argent et des titres ou valeurs de toute nature, et par extension l’établissement où se pratique ce commerce. On rappelle que le mot est venu directement de l’italien au XV e siècle et renvoie au « banc des changeurs ». Et là se profile l’ombre des banquiers lombards.

Quant à la finance, elle concerne les grandes affaires d’argent ainsi que les activités bancaires et boursières. On voit donc qu’il demeure un certain flou. Mais contrairement à ce que l’on pourrait en déduire, il ne s’agit pas d’abstraction, mais de réalités concrètes.

On a dit, en effet, qu’un levier bien appliqué pourrait soulever le monde. La finance, et par conséquent la banque, comptent parmi ces leviers puissants et efficaces. L’une et l’autre participent activement à la vie économique du « pays en marche ». Il est donc impossible de ne pas s’y intéresser et de ne pas chercher à en comprendre les mécanismes.

Or, comment donner une place de choix à la banque quand l’informel, prenons par exemple le cas de la place de Square à Alger, gère les équilibres d’une économie de rente « corruptrice » à large échelle? La faute est-elle au banquier qui a transformé son bureau en simple guichet de poste? Ou à nos économistes qui, au lieu de mettre en avant une économie de production de richesses, se contentent de considérer « abusivement » que la rente est une économie?

Le problème algérien est complexe dans la mesure où, d’abord, les définitions sont, paraît-il, fausses, puis ensuite, il y a négation de la réalité rentière de notre économie, sur fond de flou décisionnel, ce qui rend tout changement aléatoire. Enfin, on oublie ou on feint d’oublier que, tout décollage économique est tributaire de changement politique!

Auteur
Kamal Guerroua

 




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