26 avril 2024
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Que pèse Messi devant le monde arabe ?

FOOTAISES de Meziane Ourad

Que pèse Messi devant le monde arabe ?

Abdellah est un joyeux luron qui sévit sur youtube. Il a consacré sa dernière logorrhée à  Zidane et au Real. Il voue un culte absolu à l’enfant de Castellane et au club qu’il vient de quitter après lui avoir légué un conséquent matelas de titres nationaux, européens et mondiaux qu’il sera difficile d’égaler dans les années à venir.

Abdellah est Marseillais et comme tout bon Marseillais, il est très Algérien. Il bouillonne sec. Là, il s’adresse au consultant et ancienne star du ballon, Ali Bencheikh qu’il appelle Alilou. Pas nécessairement affectueusement. Il est énervé le Abdellah. Il n’aime pas que Alilou n’aime pas Zizou et Benzema. Et donc le Real. Il vomit en live ce qu’aime Alilou, l’équipe nationale algérienne et son staff qu’il qualifie de « bande de retraités et de corrompus ». Il proclame Zidane et Benzema Algériens et musulmans. « Karim fait la prière, vous croyez que les Algériens nés en France ne sont pas musulmans ? », interpelle t-il.

Abdellah a mal à son pays et il prend pour punching-ball, Bencheikh et Madjer auquel il rappelle que Rabah, son prénom, signifie le gagnant. « Aujourd’hui, tu es devenu un perdant ».

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Il intime à Alilou, le consultant, de revoir ses classiques, d’avoir plus d’humilité ou… De se taire ! « Revois le magicien sur un terrain, revois Zidane balle au pied. Vois-le sur un banc aujourd’hui, regarde son équipe jouer. Bon Dieu ! C’est un Algérien, oui un Algérien ! »

Il s’emmêle les pattes Abdellah. Il quitte son fauteuil de commentateur 2.0 pour montrer les images des enfants de Zidane enjambant les barrières du stade de Lyon pour aller festoyer avec leur père sur la pelouse : « Regarde Alilou comme ces enfants sont beaux. Tous sont pour le Real comme les miens. Et toi tu supportes quoi ? Des joueurs qui se damneraient pour 450 millions de centimes en dinars ! Une poignée d’euros… »

Combien d’Abdellah compte l’Algérie ? Il répond : « Nous sommes 40 millions d’écoeurés, autant d’humiliés, de frustrés… »

Le football est décidément une affaire importante. Au Panthéon des préoccupations du peuple algérien, il vient juste après la destinée du fauteuil qui nous gouverne et le futur prix du mouton de l’aïd. Et cela, l’éjectable entraîneur national ne semble pas en avoir pris la mesure. Ah Madjer ! La première grande star algérienne, avec Belloumi, la première grande étoile africaine, l’auteur d’une talonnade qui a fait danser la planète, devenu le training-ball des hordes déchaînées qui peuplent les tribunes des stades du pays ! 

C’était en 1990,l’apartheid était encore de rigueur. Je me suis retrouvé, une nuit, dans un tripot de Johannesburg réservé aux noirs. Comme j’étais à moitié blanc, j’ai intrigué. On m’a abordé pour essayer de savoir d’où je venais. « Algeria ». La réponse, immédiate , a fusé: « vous connaissez Madjer ? » « Oui ». »Prenez un coup ! »

Il était plus connu que notre défunt président de la république. J’ai bu une bière à la santé du pieu Rabah. Il me l’aurait pardonné parceque , lui, la tolérance il connaît. il l’a croisée et vécue au contact de toutes les populations du monde qu’il a eu à voir vivre. Contrairement à nos millions de compatriotes qui n’ont encore jamais pris autre chose qu’un fourgon ou vu d’autre horizon que celui qu’offre la limite de leur village ou de leur quartier.

Les paraboles ou le plasma ne guérissent pas les âmes. Seuls  » les voyages forment la jeunesse » disait un illuminé. un anonyme qui a osé 

lâcher son chapelet , un jour, pour lever le pouce. faire du stop. Partir…

L’algérien a été transfiguré par le système irresponsable dans lequel il baigne depuis l’indépendance. Il était généreux, aimant, joyeux, hospitalier. Il est devenu rêche, irritable, autarcique, susceptible, haineux…

Prochain épisode de rage annoncée au pays où l’on aime être plus royaliste que le roi, le 9 juin. L’Argentine livrera son dernier match de préparation au mondial à Israël, devant 31 000 personnes au stade Teddy de…Jérusalem !

Le président de la Fédération palestinienne de football qui ordonne à  Messi, le capitaine de sa sélection, de ne pas y aller prédit un autodafé universel sur les produits dérivés de son image.

Pour peu, il aurait annoncé quelques bombinettes à Buenos Aires ou au Nou Camp dans les mois à venir.

Poutine a intérêt à muscler son service d’ordre. Je vous l’avais bien dit . Cette coupe du monde sent le souffre.

Messi, la poulga, pèse combien ? 

Dieu et le monde arabe s’apprêtent à nous asséner la réponse.

Auteur
Meziane Ourad

 




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