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Que signifie être lanceur d’alerte sous le règne de «Tab Jnanou»?

DEBAT

Que signifie être lanceur d’alerte sous le règne de «Tab Jnanou»?

En abordant le phénomène diabolique de la corruption, nous avons spontanément éprouvé un sentiment de solidarité avec celles et ceux qui ont osé défier les corrompus puis trahis par un système en débâcle. On voudra bien nous excuser de ce parti pris, même s’il fait partie intégrante de l’information.

Hors de tout doute raisonnable, le lanceur d’alerte ou dénonciateur des situations de corruption est très mal vu par le pouvoir finissant. C’est la raison pour laquelle, toute les tentatives de dénonciations n’ont pas seulement échoué mais ont coûté cher à leurs auteurs.

Sous le règne de «Tab Jnanou» le signalement d’un acte répréhensible avec des preuves probantes devient alors comme un crime et fait l’objet de représailles. De ce fait, la lutte anti-corruption est un simulacre qui mérite d’être qualifiée de gros mensonge ou tromperie. Durant les deux dernières décennies, la vraie vedette en Algérie était l’imbécile ou le moralement incorrect; en revanche, l’intègre est devenu comme un danger pour la république.

La mise à l’écart des intègres et la montée en puissance des corrompus est une politique  hostile voire implanté pour faire évacuer le monde vers l’exutoire de la migration clandestine. Par la démocratisation et la banalisation de la corruption (la peste), on a voulu humilier le peuple algérien et faire des ravages dans la société.

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Pour ainsi dire, il ne faut pas s’étonner du score lamentable obtenu par l’Algérie en ce qui a trait à l’indice de perception de la corruption (IPC 2018). Un IPC de 3,5 sur 10, classe l’Algérie au 105e rang à l’échelle mondiale ce qui signifie que l’Algérie fait partie des pays indésirables. Impressionné par l’ampleur de la corruption en Algérie, Bernard Bajolet, ex-ambassadeur de France en Algérie a révélé dans son livre ce qui suit : «je fus pris de vertige par les sommets que la corruption n’avait atteints, touchant jusqu’à la famille du chef d’état». Ce témoignage à couper le souffle, confirme bien la valeur de l’indice IPC 2018. Ceci dit, cette faillite et cette situation qui a clochardisé le pays incombe à l’âme dirigeante communément appelé «Tab Jnanou».

Sur les plateaux de télévisions certains sous-traitants du régime affichent leur satisfaction agaçante vis-à-vis du système de gouvernance de l’Algérie. Ces fanfarons osent demander des preuves aux invités qui dénoncent la corruption et vont jusqu’à leur reprocher le fait de ne pas alerter les hautes instances du pouvoir. En connaissance de cause, les preuves existent en masse, ceci d’une part et d’autre part, très nombreux sont les lanceurs d’alerte qui ont cru servir des causes justes, se sont aventurés et en bout de ligne se retrouvent en train de vivre l’emmerdement maximum.

A titre non limitatif, voici deux cas de donneurs d’alerte qui étaient victimes de représailles : M.S, un haut fonctionnaire des services de douanes qui est un des pionniers des lanceurs d’alerte de corruption et qui demeure traumatisé à ce jour. Et un certain quidam qui a tenté vainement de convaincre le ministre des transports à l’égard d’une situation de malhonnêteté. Ce dernier a gagé son diplôme d’ingénieur et son poste, malheureusement, il n’a pas été pris au sérieux en plus de se voir sous tutelle des corrompus. En guise de réponse aux serviteurs du pouvoir et aux promoteurs de la perversion, il ne sert à rien de prêcher dans le désert.  

Selon Mustapha Bouchachi homme de loi et politicien, la loi anti-corruption a été faite de telle sorte qu’un procureur de la république ne puisse s’autosaisir et ouvrir une enquête sur les faits de corruption en lien avec l’argent public. Le procureur n’a pas le droit d’agir de son propre chef mais doit attendre «l’injonction» de la part du conseil d’administration de la compagnie: En terme juridique, la corruption et les crimes économiques semblent devenir ultra vires ou au-delà  de la compétence du magistrat. 

 

Auteur
Jamel Gaham

 




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