Conformément aux dispositions de l’article 87 de la Constitution et des articles 249, 250, 251 et 253 de l’ordonnance 21-01 du 10 mars 2021 portant loi organique relative au régime électoral, les postulants à la candidature à l’élection présidentielle du 7 septembre prochain ont déposé leurs dossiers de déclaration de candidature pour la présidentielle du 7 septembre, jeudi 18 juillet, avant minuit, auprès de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) contre remise d’un récépissé.
Tout ça c’est pour la forme officielle de cette mascarade électorale. Pas moins de 16 candidats à la candidature ont défilé tout au long de la journée de jeudi, munis de leurs formulaires de souscription des signatures individuelles, au siège de l’ANIE, sis au Palais des nations (Alger) où ils ont été accueillis par le président de l’Autorité, Mohamed Charfi. Epatant spectacle d’individus en effet qui s’y croient déjà ! Ou font semblant de l’être.
Il s’agit du candidat « indépendant » Abdelmadjid Tebboune, d’Abdelaali Hassani Cherif (Mouvement de la société pour la paix-MSP), de Youcef Aouchiche (Front des forces socialistes FFS), Tarek Zeghdoud (parti du Rassemblement algérien-RA), M. Chaabi Salem et M. El Abadi Belabbas, de Mme Zoubida Assoul, d’Abdel Hakim Hamadi, Raouf Aib, Belkacem Sahli de l’ANR qui se présente sous la bannière d’un groupement de partis dénommé « Groupe stabilité et réforme », d’Ahmed Gouraya (Front de la jeunesse démocratique pour la citoyenneté), de Bouamrioune Slimane, de Mme Saïda Neghza (femme d’affaires sans parti), de Kamel Hebbal, d’Amar Chekar et de Hichem Baba Ahmed.
Tous ces noms la liste des personnalités désireuses de se porter candidat pour un mandat de président de la République algérienne. Autant dire autrement, pour faire figure de joyeux lièvres à l’élu de l’Etat profond, Abdelmadjid Tebboune.
Cette liste sera certainement, sera sévèrement réduite à l’issue du traitement des formulaires de souscription que l’ANIE. Un travail au hachoir attend donc les très zélés fonctionnaires de cette auguste institution qu’on ne peut accuser de vouloir évidemment favoriser Tebboune. Loin de là !
Cette institution dirigée par l’insubmersible Mohamed Charfi statuera sur la validité de toutes ces candidatures par décision dûment motivée, dans un délai maximum de sept jours, à compter de la date de dépôt de la déclaration de candidature.
Dans un article diffusé par l’agence officielle APS, on apprend quun protocole stricte doit être suivi pour la validation ou le rejet des candidatures par l’ANIE. Voilà qui va rassurer les derniers naïfs qui vont croire à un scrutin démocratique.
Celle-ci, nous assure l’APS transmet à la Cour constitutionnelle ses décisions relatives aux candidatures accompagnées des dossiers des candidats dans un délai n’excédant pas les vingt-quatre heures, à compter de la date de l’annonce de ses décisions.
La décision de l’Autorité indépendante est immédiatement notifiée à l’intéressé.
En cas de rejet, il peut introduire un recours auprès de la Cour constitutionnelle dans un délai, maximum, de quarante-huit heures qui suivent l’heure de la notification.
La Cour constitutionnelle valide, par décision, la liste définitive des candidats à l’élection du président de la République, y compris les recours, dans un délai, maximum, de 7 jours, à partir de la date de transmission de la dernière décision de l’autorité indépendante.
Le retrait du candidat n’est ni accepté ni pris en compte après la validation des candidatures par la Cour constitutionnelle, sauf en cas d’empêchement grave légalement constaté par la Cour constitutionnelle ou en cas de décès de l’intéressé.
Donc une fois la machine est en marche gare aux éventuels lâcheurs ! Pas de retrait qui pourrait décrédibiliser la victoire de Tebboune, car celui-ci a quand même besoin de figurants. Il ne va tout de même pas courir tout seul, comme à l’ère du parti unique !
Toujours sur la forme : une fois leurs dossiers de candidature validés, les candidats commencent à présenter leurs programmes électoraux au cours de la campagne électorale, qui est déclarée ouverte vingt-trois jours avant la date du scrutin et s’achève trois jours avant la date du scrutin. Mais tout ça n’est que du folklore officiel pour faire accroire à une scrutin normal. Les jeux sont déjà faits. L’heureux gagnant est connu.
S’il y a encore quelque personne qui doute, il faut rappeler que Tebboune avait lui-même annoncé sa future visite d’Etat en France pour l’automne. Soit après la présidentielle du 7 septembre. C’est pour dire que pour lui c’est une simple formalité.
Samia Naït Iqbal