22 novembre 2024
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Rachid Mimouni, ce géant de la littérature algérienne

Rachid Mimouni

« Malheur au peuple

Qui s’habitue aux larmes.

 Malheur au peuple

Qui poursuit en silence

Les cortèges funèbres

Fascinés par les couleurs de la mort. »

Mohand Adouda, Le Grand Acte, Poèmes 1994-1998, Alger, Studio Concept 3000,1999, 254 pages.

Avons-nous oublié Rachid Mimouni, cet autre géant de la littérature algérienne d’expression française, emporté par la décennie noire, non pas par les intégristes auxquels il n’avait point de scrupule à combattre (De la barbarie en général et l’intégrisme en particulier, essai, le Pré aux Clercs, 1992, 172 pages ; réédition, Alger, Editions Rahma, 1993, 173 pages.) ?

Avons-nous simplement rangé dans nos placards cet infatigable écrivain qui nous a légué des œuvres qui marquent l’histoire de notre pays ?

Nous ne pouvons pas comprendre les forces qui travaillent la société algérienne depuis l’indépendance sans l’aide de Rachid Mimouni qui a mis sa plume à en décrire les travers les insuffisances, les peines et les joies. Les œuvres de cet écrivain sont des fresques et des saisies nuancées. En homme de terrain, il scalpe la société pour en faire une description la plus fidèle possible.

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Né le 20 novembre 1945 à Alma (qui porte le nom de Boudouaou, aujourd’hui), le département de Boumerdès, à l’est d’Alger, Rachid Mimouni est issu d’une famille pauvre. De ses études, nous pouvons signaler qu’il les a faites en Algérie. Licencié en sciences en 1968, Rachid Mimouni va enseigner pendant 17 ans. Il complétera ses études par une formation au Canada pour une durée de deux ans.

En 1986, il revient enseigner à l’Institut National de Production et du Développement Industriel. En 1990, il est enseignant à l’Ecole Supérieur du Commerce. En 1993, il devient professeur d’Economie à l’Université d’Alger. Mais sous la pression des menaces intégristes, il va s’exiler au Maroc (Tanger), en décembre de la même année. Il va collaborer à la Radio MDI (De ces chroniques en sortira un livre posthume : chroniques de Tanger, janvier 1994-Janvier 1995, Paris, Stock, 1995, 178 Pages), pendant plus d’un an avant d’être emporté par une hépatite virulente, dans un hôpital parisien le 12 février 1995.

Nous retraçons les dates de parution de ses romans de façon chronologique mettant de côté l’ordre d’écriture ; l’édition algérienne malmena les premiers écrits de l’auteur. Nadjib Redouane (Autour des écrivains maghrébins Rachid Mimouni, Toronto, Ed La Source, 2000, 427 Pages) retrace brillamment les aventures qu’a eues Rachid Mimouni avec la maison d’édition étatique.

  • Le printemps n’en sera que plus beau, Alger, SNED, 1978, 120 pages ; réédition, Casablanca (Maroc), Editions EDDIF, 1990, 172 pages ; réédition, Paris, Stock, 1995, 1995, 197 pages.
  • Le fleuve détourné, Paris, Robert Laffont, 1982, 218 Pages ; réédition, Alger, Editions Laphomic, 1985
  • Une paix à vivre, Alger, ENAL, 1983, 187 pages, 2e édition, Alger ENAL, 1994, Réédition, Paris, Stock, 1995, 255 pages.
  • Tombéza, Paris, Robert Laffont, 1984, 271 Pages ; réédition, Paris, Stock 2000, 271 Pages.
  • L’honneur de la tribu, Paris, Robert Laffont, 1989, 216 pages.
  • Une peine à vivre, Paris, Stock, 1991, 277 Pages.
  • La Malédiction, Paris, Stock, 1993, 286 pages.
  • La Ceinture de l’Ogresse, Nouvelles, Paris, Seghers, 1990, 234 pages ; réédition Alger, Laphomic, 1990, 183 pages.
  • De la barbarie en général et l’intégrisme en particulier, essai, le Pré aux Clercs, 1992, 172 pages ; réédition, Alger, Editions Rahma, 1993, 173 pages.
  • Chroniques de Tanger, Paris, Stock, 1995, 178 pages.

Ce présent article est consacré à son premier roman : Le printemps n’en sera que plus beau (Abréviée en PNQPB)

Ce roman est le premier de Mimouni. Il se compose de XIX chapitres (197 Pages).

C’est un récit qui a pour cadre la guerre d’Algérie. Il raconte l’histoire de la lutte pour l’indépendance. Nous sommes en présence de deux entités qui se font la guerre. Les militaires français d’un côté et les Algériens colonisés de l’autre. Si Hassan, le chef des maquisards, incarne cette Algérie qui lutte contre le colonisateur français. Autour de lui , des étudiants révolutionnaires, Hamid, issu d’un milieu misérable, Malek représentant la bourgeoisie algérienne et Djamila, incarnant la gent féminine. Celle-ci, qui est la fiancée de Hamid, travaille comme un agent de liaison.

Le roman se ferme sur l’assassinat de Djamila soupçonnée par le côté algérien de trahison envers les siens et du côté français comme une dangereuse manipulatrice qui collecte des informations au profit des maquisards.

Le roman se termine par l’assassinat de Djamila et de Hamid par la police sur un pont et l’annonce de l’indépendance du pays.

“Aujourd’hui, un peuple en liesse est descendu dans les rues fêter sa liberté enfin retrouvée.” PNQPB P 197.

Nous ne nous attardons pas sur la structure du roman qui annonce dès l’incipit l’assassinat nécessaire de Djamila par son propre fiancé Hamid.

Robert Elbaz dit à ce propos :

« Cet assassinat autour duquel s’organise tout le récit nous est donné d’emblée dans les premières lignes du roman, qui n’est, dans son intégrité, que l’élaboration détaillée du cheminement qui mène vers ce moment » Nadjib Redouane (Autour des écrivains maghrébins Rachid Mimouni, Toronto, Ed La Source, 2000

C’est autour de Djamila que tourne la narration. Elle n’est pas comme le suggère Fawzia Sari dans sa thèse sur Mimouni :

Dans la syntaxe narrative, elle est objet-valeur poursuivi par deux forces en conflit dans un espace en guerre : par l’armée coloniale et par les résistants algériens» Faouzia Bendjelid, l’écriture de la Rupture dans l’œuvre romanesque de Rachid Mimouni, thèse de Doctorat, Alger, 2006.

Mais un moyen pour atteindre l’objet de valeur convoité, celui d’avoir le dessus sur l’adversaire en présence. Les deux protagonistes ne cherchent pas à acquérir Djamila comme objet en soi, mais chacun travaille à l’avoir en premier pour atteindre un autre objectif : la gestion de l’espace social sans partage et sans concession. Djamila n’est pas l’objet de valeur auquel les deux protagonistes tentent de s’adjoindre à travers leurs programmes narratifs respectifs. Djamila est un outil qui permettrait à celui qui arrive à mettre la main dessus le premier d’affirmer sa position.

Nous sommes en présence de deux sujets qui sont tous deux en quête d’un statut : pouvoir affirmer leur hégémonie sur l’espace social où ils meuvent. Ce sont deux sujets collectifs qui s’incarnent à travers des individualités bien distinctes. Le sujet collectif algérien (donnons ce nom pour les maquisards qui luttent dans ce texte contre l’armée française.) est représenté par Hamid, Djamila, Malek et Si Hassen. L’autre sujet collectif représente la France coloniale avec ses moyens coercitifs que sont l’armée et la police. Il est représenté par le capitaine, diligenté par les autorités de la métropole parce que considéré comme :

« Le meilleur théoricien des luttes de guérilla, l’un des meilleurs spécialistes les plus avertis du terrorisme urbain » PNQPBP 12.

Ces deux sujets sont dans une relation conflictuelle parce qu’ils se disputent le même objet de valeur. Disons plutôt qu’ils cherchent à occuper la même position. Or cette position tel un plan paradigmatique n’accepte qu’un occupant. Alors une lutte à mort pour occuper cette place lie les deux protagonistes. Les deux prétendants luttent chacun avec les moyens qu’il a à sa disposition afin d’avoir le dessus sur l’autre. Et pour avancer un peu sur l’échiquier, il y a Djamila, personnage qui appartient à deux espaces : d’un côté, elle fait partie de l’organisation clandestine qui lutte pour l’indépendance du territoire algérien et son affranchissement de l’hégémonie française et, de l’autre elle a établi une relation avec le capitaine. Cette relation avec l’ennemi de son groupe d’appartenance la disqualifie à leurs yeux. Elle devient dangereuse parce que pouvant compromettre l’avenir de l’organisation en flirtant avec l’ennemi. Il est aisé de comprendre à travers les quêtes respectives de nos deux protagonistes que l’objet de valeur dont il est question n’est pas du tout Djamila comme l’asserte la chercheuse algérienne plus haut. L’objet de valeur auquel tendent les deux sujets collectifs à se joindre est ce Pouvoir administrer l’espace algérien. Autrement dit, ce qui est en jeu à travers les programmes narratifs et des Français et des Algériens n’est pas Djamila, mais l’espace algérien. D’un côté, les Français veulent à tout prix maintenir la paix sociale, donc la mainmise et le maintien de la façon dont est géré cet espace en question, et de l’autre, les combattants algériens discutent de la légitimité de la présence française sur cette terre – donc cet espace.

Djamila n’est qu’un enjeu de circonstances, un enjeu du moment.  Pour chaque partie en conflit, elle représente un atout en plus.

À travers cette relation conflictuelle entre les deux instances, nous restons convaincus que le problème fondamental que pose ce texte demeure l’impossible émergence d’une interaction intersubjective respectueuse de l’Autre ; l’impossible émergence d’une interaction dont l’objectif de chaque partie en présence est l’advenue de l’Autre, de sa subjectivité, de son individualité et de sa particularité tant que l’enjeu et l’objet à posséder demeure l’espace social. Ce premier roman de Mimouni nous met déjà dans cette passion qui semble dévorer les hommes à savoir la mainmise et le contrôle de l’espace social.

Ce que nous pouvons dire de ce texte : deux programmes narratifs dans une relation dialectique qui s’annulent et se contredisent. Celui des Français est de capturer cette Djamila qui fournirait de précieuses informations à l’Armée française représentée par le capitaine et l’instance qui l’emploie, le commandant. Le programme des Algériens est de supprimer cette même femme avant qu’elle ne soit entre les mains de ces derniers, car sa capture vivante apporterait un coup dur pour la résistance. Ce récit est une micro-séquence qui appartient à une plus grande séquence (macro-séquence qui elle a pour objet de valeur cet espace algérien à administrer). Ces deux programmes se rejoignent en la personne de Djamila. Pendant que les uns cherchent à la capturer vivante, les autres cherchent à tout prix à la supprimer.

L’assassinat de Djamila joue en fin de compte le jeu des maquisards. Avec sa disparition, disparait aussi tout ce qu’elle savait sur l’organisation terroriste. Celle –ci perd certes Hamid, mais son secret demeure inviolé et non dévoilé. Et le conflit persiste entre les deux instances en présence. Celle qui a disparu est la personne qui aurait peut-être mis un terme à cette confrontation. Si l’organisation terroriste des combattants venait à être démantelée, cela serait peut-être la fin du conflit.  Et une situation moins antagonique serait envisageable. Or ce n’est pas le cas. Nous assistons dans ce récit à la suppression du sujet (Djamila) qui pouvait de par les informations qu’elle livrerait aux autorités françaises mettre fin au conflit.

Sur le plan dialectique, nous sommes en présence d’une contradiction à résoudre. Elle se présente ainsi :

  • L’autorité française se dit maîtresse de l’espace algérien.
  • Les combattants algériens se disent également les maitres légitimes de cet espace algérien

D’où le conflit entre les combattants algériens et les autorités.

Djamila est un élément décisif dans la résolution de cette contradiction.

La fin du récit est pleine de symboles. Djamila et Hamid sont fusillés sur la passerelle. Est-ce pour signifier cette impossible passerelle entre subjectivités différentes ? Cet impossible dépassement des frontières ? Est-ce pour signifier l’impossible amour qui est source de vie dans l’Algérie future ? Ou est-ce simplement l’impossible émergence d’individualité tant que c’est le groupe qui décide ?

L’espace de la ville : lieu de conflit et objet de convoitise :

La gestion de l’’espace constitue l’objet de quête que se disputent les deux entités en présence dans ce récit. Dès les premières Ps, nous sommes introduits dans un univers de lutte acharnée afin d’asseoir sa suprématie sur l’espace de la ville. Appelons le l’espace urbain.

La description est pauvre, floue. C’est une ville étrange :

« Étrange ville (…) »  PNQPB P 27.

C’est en elle que se dérouleront les opérations. Le capitaine, un spécialiste de la guérilla urbaine :

« (…) le meilleur théoricien des luttes de guérilla, l’un des spécialistes les plus avertis du terrorisme urbain » PNQPB P12

La ville, selon le commandant est un passage obligé de tout ce qui concerne les maquis de l’organisation terroriste :

« L’organisation terroriste que nous essayons de détruire dans cette ville est moins dangereuse par les exactions qu’elle commet (…) que parce qu’elle constitue le soutien logistique des maquis »

« Les fonds collectés à travers tout le pays affluent vers la ville (…) »

« C’est aussi la ville qui fournit aux maquis les médicaments, les vêtements, la nourriture qui leur est nécessaire (…) » PNQPB P19

Depuis l’arrivée du capitaine en ville, Si-Hassan trouve inquiétant le calme qui règne :

« Depuis quelques temps, il règne un calme inhabituel sur la ville. Il n’y a plus de quartiers encerclés, de rafles, de barrages, de vérifications d’identité dans les rue » PNQPB P 26.

La description de l’espace urbain que nous décrit ce personnage, modélisent les relations et les interactions entre les protagonistes. L’armée française met tous les moyens pour surveiller la ville de la présence des ‘terroristes’

Espace de la campagne 

L’espace de la compagne est un espace vital pour le conflit qui se joue en ville. En apparence, la ville semble être le terrain des opérations et le point de confluence de toutes les activités des combattants comme nous l’avons vu plus haut. Mais ce qui est le poumon sinon le moteur de cette révolution semble être indéniablement l’espace non urbain, l’espace de la compagne. Si l’argent est le nerf de la guerre comme dit le proverbe, alors la ville n’est qu’un lieu vers lequel afflue et arrive les différends fonds collectés un peu partout à travers le territoire. Et rien qu’à mesurer les deux espaces, la compagne et les villages sont beaucoup plus importants que les villes et les espaces urbains.  Certes la ville :

« (…) Constitue le soutien logistique des maquis » PNQPB P19,

Donc un espace important. Mais ce qui est recherché par les autorités françaises, est de porter un coup à la guérilla urbaine afin de couper les maquis des moyens de soutiens dont ils disposent. Donc le but final demeure l’atteinte des maquis. C’est ce que dit le commandant au capitaine diligenté par Paris :

« L’organisation terroriste que nous essayons de détruire dans cette ville est moins dangereuse par les diverses exactions qu’elle commet- attentats, explosions, sabotages, etc.- que parce qu’elle constitue le soutien logistique des maquis, un soutien sans lequel ces derniers perdraient la moitié de leur efficacité. (…) » PNQPB P19

En plus, la compagne fournit à la ville des hommes et des femmes qui sont de valeureux combattants : Djamila est d’origine campagnarde, elle est issue d’une puissante tribu, tandis que Hamid est issu du même espace mais de condition modeste.

Avec ce premier roman, Rachid Mimouni nous présente magistralement une page douloureuse de notre histoire, histoire tant tourmentée de ce pays qu’est l’Algérie. Tourments qui n’en finissent pas. Dans un article prochain, nous présenterons son second roman.

Said Oukaci

Doctorant en sémiotique.

11 Commentaires

  1. Je me souviens de feu Rachid MIMOUNI enseignant les versets du coran à son fils pour, dit-il, ne pas laisser les intégristes combler le cerveau de ce dernier par une fausse interprétation du coran! Bref, version contre version! what else!

    • Salut, Urfane !… Ce que tu dis n’est pas forcément négatif. Tout le monde devrait lire le Coran et avoir sa propre interprétation. Moi aussi, athée depuis mon adolescence, je l’ai lu plusieurs fois et je relis des passages de temps en temps. Si jamais j’ai des doutes qu’il est peut-être possible que je me trompe, il me suffit d’ouvrir le Coran (ou la Bible) à n’importe quelle page au hasard pour dissiper ces doutes et ré-affermir mon athéisme. Je ne dis pas que c’est ce que faisait Rachid Mimouni avec son fils, mais qui sait ?

  2. Azul @ Kichi; évidement que oui, mais, entre se faire sa propre idée sur toute idéologie et l’inculquer « on live » à sa propre progéniture, cela relève de l’ordre de l’endoctrinement où seule la version diffère et, à fortiori, lorsque cela vient d’un intellectuel « engagé » et pour résumer ma pensée, en la matière, je lui préfère l’autre Rachid « Boudjedra » qui a déclaré son athéisme « on live » également avec sa formule « oukssimou bi oummi » bien que, sous la menace, il a mangé son chapeau mais je lui tire chapeau.
    Sans la « libre pensée » à kichi, nous demeurerons éternellement à l’ère de l’hégyre et c’est même pas un athée qui te parle!

  3. Azul felawen ,

    Je me souviens aussi de cette scène a Kichi, il ne me semblait pas que Mimouni lisait à son fils le Coran comme tu le lis. Mon impression fut que Mimouni ne semblait pas faire une lecture critique mais seulement une critique de la version intégriste. Même s’il aurait pu être athée et faire une critique de la lecture intégriste du Coran. Cependant, à part Boudjedra , je ne connais pas d’écrivains algériens ayant avoué franchement leur athéisme.

    Quoi que si j’étais écrivains ou une personnalité connue , je n’irais pas chanter mon athéisme nulle part. L’étude qui dit que 84% de gens dans des pays totalitaires sont croyants en est la preuve. En algérie par exemple plus de cinquante pour cent de gens que je connais sont soit non-croyants, soit pas tout à fait, soit seulement pour des raisons culturelles et non par conviction religieuse.

    Sur le plan littéraire je t’avoue que ses lires me tombent des mains comme ceux de la majorité des écrivains algériens. Ce n’est que par pur curiosiité et un peu par masochisme que j’ai lu quelques uns.

    • Salut, Hend !… Je n’ai lu de lui que L’Honneur de la tribu. Je l’ai lu de bout en bout et je l’ai assez bien aimé, mais pas au point de le relire. Si je devais le noter, je lui donnerais une note au dessus de la moyenne, mais pas le maximum. Je ne sais presque rien de Rachid Mimouni l’individu, mais s’il était un de ces croyants « décontractés » et anti-intégriste, il ne m’embête pas. Sinon, si je devais m’attendre à ce que tout le monde soit athée comme moi et laisser la présence d’un croyant « modéré » m’enquiquiner, je ferais mieux de me tuer ou m’isoler complétement sur un rocher quelque part où il n’y a personne à 100 kms à la ronde.

  4. Lisons le et relisons le. Il faut apprendre à nos enfants à lire ces écrivains et décortiquer leurs œuvres qui sont des témoignages de leur temps et de toutes les contradictions qui traversent la société. Plutôt que de discuter sur Dieu ou l’athéisme,
    Lisons. Les sociétés avancées ont mis des millions plutôt des
    Milliards pour acquérir et acquérir des lives et construire des bibliothèques géantes. Et nous, on tue nos intellectuels et on les abaisse à ce niveau.
    Cordialement

    • Je ne vois aucun rabaissement dans ce débat concernant Rachid MIMOUNI @ ait kassi. j’ai lu Rachid Mimouni de son vivant (l’honneur de la tribu, le fleuve détourné).
      Toute ouvre littéraire est de fait objet de l’universel et donc sujette à critique constructive, cela va de soi.
      Le sujet abordé en sus de l’écrivain est, pourquoi nos intellectuels n’arrivent pas à secouer le « cocotier » pour parler en métaphore. J’ai mon idée évidemment. Je pense que la crédibilité d’un intellectuel se mesure à sa capacité à « taper » d’abord sur les siens! Les nôtres, hélas n’en sont pas encore à ce stade. Cordialement.

    • Il en va des hommes comme de ce qu’ils écrivent , s’agissant de la façon dont ils ressurgissent de nos souvenirs. De l’écrivain, je ne saurais rien dire, puisque qu’aucun de ses romans ne m’a réellement captivé, mais de l’homme , n’ayant pas connu son emprunte social ou politique, ni même son influence intellectuelle, je ne saurais dire qu’il m’a impressionné. Si votre opinion est tout à fait différente de la mienne je la respecte, mais ne nous reprochez pas l’angle sous lequel on l’a abordé.

      Je n’ai pas remis l’intégrité intellectuelle de l’écrivain, mais pour ce qui me concerne , n’ayant pas été un bigot de Mimouni, la première image qui me vient à l’esprit quand on l’évoque , c’est celle de Tanger où fuyant le terrorisme islamiste , il brandit comme pour sa décharge le Coran. J’avoue que je l’attendais plutôt avec d’autres arguments pour défendre sa liberté d’écrivain.

      D’autre part je ne vois pas pourquoi je vouerais un culte ou une admiration à un écrivain seulement parce qu’il est écrivain. Certains sont de fieffés salauds et des grands écrivains et d’autres des saints et juste des scribouillards.

      Concernant Mimouni , s’il s’agissait de compatir seulement , j’aurais compatis, mais je ne suis pas Mas Ouqaci quand il l’encense abondamment ainsi. Si je ne vois pa comment on peut dire que Mimouni est un mauvais écrivain je ne vois pas non plus comment on pourrais dire que c’est un  »géant » de la littérature algérienne, même si c’est tout à fait relativisé.

      Une fois n’est pas coutume je suis d’accord avec Urfan, car pour moua aussi, un écrivain c’est tout le contraire d’un fonctionnaire au service de son pays, qui écrit des odes à son peuple, mais au contraire celui qui mets le doigt là ou la bât déchire le chwari et qui montre ses travers et qui remonte son histoire à contre-courant.

      • Ahh kamim @ hend! je désespérais qu’un jour on tomba d’accord sur quique-chose! Mais mwa, j’ai coutume de puiser dans ton chouari sans aucune gêne et avec la plus grande décontraction! sans rancune.

        • Nighak a Urfan, comme il a dit l’immense, le grand, l’inégalable, Abdenbi g’awal-is : regmark agma urtsedhigh ayen uk ida khenigh ma ihusak ur d’iyi zguil. Et encore je ne dis pas tout ce que je pense et je ne pense pas tout ce que je dis .Safidir que je ne réfléchi pas avec mon cerveau quand jikri.

          Ceci dit je préfère les commentaires aussi virulents soient-ils , ipitite mim encore mieux quand ils le sont parce que je considère qu’ils sont le reflet réel de l’oupignou. Les textes élaborés avec un grand raffinement et académisme des écrivains algériens butin-de-guerristes qui croient écrire c’est écrire comme Hugo ou Proust, sinon il ne faut pas , me barbent à donf. En France, de nos jours , Houellebecq qui écrit le français comme l’Imam Ghafour , vend plus de livres que Balzac et Stendhal réunis.

          Ceci dit , je ne crois pas que l’on puisse diverger sur tout , car nous sommes tous le produit de la même ipouk. Même si les ja koum toua et moua ou Kichi sommes plutôt hors du consensus. Et j’ajouterai : horazma !

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