21 novembre 2024
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AccueilA la uneRamtane Lamamra : promotion des Droits humains, dites vous ? 

Ramtane Lamamra : promotion des Droits humains, dites vous ? 

 

Lamamra

Monsieur Lamamra s’est félicité dernièrement de la bonne tenue de l’Algérie dans le classement des pays luttant contre la « traite des personnes » suite à la ratification de l’Algérie de la Convention de Palerme en 2002 . Satisfaction pour laquelle nous le rejoignons volontiers. 

Cependant, monsieur Lamamra ajoute avec aplomb que ce fait s’inscrit dans une stratégie nationale de  » promotion des droits de l’Homme ».

Est-il permis de rappeler à Monsieur Lamamra que tous les autres pactes et conventions ratifiés par l’Algérie en lien avec les droits de l’Homme sont continuellement violés par le pouvoir, notamment ces trois dernières années, au point de se poser la question de savoir comment soutient-il, sans état d’âme, le regard de ses interlocuteurs étrangers, ceux qui respectent le sens et le poids d’une signature d’un pays souverain.

Rapport américain sur la traite des personnes : Lamamra satisfait

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Pour la « Convention contre la torture et autres traitements cruels, inhumains et dégradants » , ratifiée en 1989, plusieurs cas de brutalité et de mise à l’isolement prolongé ont été observés lors d’arrestations et de détentions de citoyens pacifiques. Des abus sexuels ont été révélés grâce à la dénonciation courageuse de Walid Nekkiche qui a entamé une procédure auprès du CAT (Comittee Against Torture), sa plainte étant restée sans suite en Algérie.

Pour la « Convention relative aux Droits de l’enfant », ratifiée en 1992, rappelons ces rafles d’enfants en bas âge avec leurs parents lors des manifestations du Hirak, rappelons la convocation d’une jeune fille de 14 ans, Sirine Zerfa, au tribunal d’Annaba pour « attroupement illégal » et l’interrogatoire polémique du jeune Said Chetouane,15 ans, arrêté lors d’une marche, retiré par la suite à la garde de sa mère pour le placer dans une institution spécialisée.

Pour le « Pacte international relatif aux droits civils et politiques », ratifié en 1989, le constat est un recul net dans le respect des libertés fondamentales. Toutes les formes d’expression (prise de parole, écrit, dessin, caricature, rassemblement, manifestation, etc) sont réprimées en dehors de celles faisant l’apologie du régime.

L’adoption de lois liberticides s’est accéléré avec notamment l’article 87 bis qui criminalise l’acte politique d’opposition pacifique, le qualifiant d’acte terroriste et pour lequel une interpellation des Nations Unis a déjà eu lieu.

Les prisons algériennes ne désemplissent pas, des centaines de détenus d’opinion et politique y sont incarcérés. Leurs droits ne sont pas respectés : détention provisoire illégale, présomption d’innocence bafouée, jugement absent ou très tardif, poussant les détenus à des grèves de la faim répétitives (une quinzaine de prisonniers grévistes actuellement) pour faire valoir leurs droits.

Trois détenus sont décédés suite à des mauvais traitements ou à des négligences. Un responsable politique et deux avocats qui réclamaient une enquête sur les circonstances du dernier décès, celui de Hakim Debazi, ont été incarcérés à leur tour.

Les organisations, associations ou partis politiques d’opposition sont soit dissoutes, soit menacées.

La liberté de presse est en forte régression, des journalistes sont emprisonnés pour avoir exercé leur profession et des journaux indépendants sont poussés à la fermeture.

Pour le « Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels », ratifié en 1989, la répression de l’expression des différences identitaires et culturelles a été marquée par l’arrestation des porteurs du drapeau amazigh, fait qui a valu une condamnation pour acte arbitraire de la part des Nations Unis. Le régime a laissé la libre expression aux discours de haine libérant ainsi la parole raciste et stigmatisante à l’endroit de la composante amazighe notamment kabyle, en toute immunité.

Dans le domaine économique et social, la mauvaise gouvernance, l’incompétence et la répression de l’entreprenariat n’a fait qu’aggraver les difficultés des couches moyennes et la précarité des couches défavorisées. Toute manifestation à caractère social est également interdite et les syndicats entravés sont très contrôlés. De plus, des actes de solidarité envers les plus démunis ont été jugés comme des délits.

Doit-on rappeler que tous ces instruments internationaux ratifiés par l’Algérie ont primauté sur la loi nationale comme prévu par l’article 132 de la Constitution algérienne ?

Il eut été souhaitable que monsieur Lamamra se sente également préoccupé de la bonne application de ces nombreux traités ratifiés par l’Algérie.

En jouant de sa propre crédibilité, le ministre des affaires étrangères contribue ainsi à enfoncer tout un pays dans une des pages les plus sombres de son histoire en défendant les couleurs d’une dictature pour qui le peuple, coupable de « Hirak » , ne mérite qu’une politique du tout répressif et sa mise au pas en silence avec seulement deux options, la soumission ou le cachot.

Libération de tous les détenus politiques et d’opinion !

Le 21 juillet 2022

Groupe Actions-détenus 

5 Commentaires

  1. Ce ministre des affaires étrangères que d’aucuns décrivent comme hautement compétent (sur quels critères?) a toujours été au service des « issabate » (passées et présentes) qu’il a farouchement défendues malgré l’impact immensément négatif d’une telle compromission sur sa crédibilité pour le moins surfaite. Ce même ministre n’a-t-il pas tout tenté de sauver le 5è mandat de Boutéflika? Allant jusqu’à accepter de faire la promotion de ce mandat de la honte auprès des capitales Européennes. Capitales qui ne comprenaient pas comment ce soi-disant diplomate de haute facture et son acolyte, l’autre sommité internationale (Lakhdar Brahimi), aient volontairement accepté d’hypothéquer leur crédibilité en acceptant de faire la promotion d’un 5è mandat d’un homme lourdement handicapé devenu la risée du monde entier. Promotion qu’ils ont entamée pendant que la rue algérienne grondait et qu’un tsunami populaire montait crescendo emportant tout, ou presque, sur son passage. Mais apparemment, Mr Lamamra a pour devise « le roi est mort, vive le roi ». Pathétique. À l’image de la « Nouvelle Algérie ».

  2. @Larnaque 25/07/2022 At 14:19,désolé de te contredire M.Larnaque mais Monsieur Lamamra est au service de l’ALGERIE avant tout et non d’un clan ou d’un régime.C’est un grand homme d’Etat qui évite chaque jour l’effondrement de son pays par son activité tous azimuts à travers le monde,ce qui déplaît à certains et en particulier au makhzen marocain auquel il donne des cauchemars. M.Larnaque défends-tu le makhzen marocain dont l’une des raisons d’être est de nuire à l’Algérie et pourquoi pas de la détruire en ramenant à notre frontière ouest de belliqueux et arrogants sionistes qui ne nous veulent pas que du bien.

    • Cher mr Samy,
      Je ne comprends pas cette manie de tout ramener au Makhzen à la moindre critique, aussi objective soit-elle, du régime en place. J’ai donné un point de vue que j’ai essayé d’argumenter du mieux que je pouvais sans plus. Il n’y a ni Makhzen ni MAK ni Rachad ni entité sioniste ni 3amar Bouzouar. En ce qui me concerne, ce qui nuit le plus à l’Algérie ce sont ceux-là même qui l’ont prise en otage de 1962 à jour et non le Makhzen ou tout autre entité aussi belliqueuse soit-elle. Pour revenir à Mr Lamamra, je souhaiterais vous poser une seule et unique question: a-t-il oui ou non fait la promotion, en duo avec Lakhdar Ibrahimi, du 5è mandat? Si c’est oui, vous conviendrez, je l’espère, que c’est là une façon toute singulière « d’éviter l’effondrement de son pays ». Si c’est non, alors toutes mes plates excuses.

  3. @Urfane 26/07/2022 At 10:44,ces Kabyles que tu traites du termes infamant de KDS sont des Algériens auxquels tu interdits de participer à la gestion de leur pays.En voulant vider l’Algérie de ses cadres kabyles,tu fais le jeu de qui?Tu rejoints de ce fait tous ces anti-kabyles comme Naïma Salhi qui n’a bizarement pas encore été jugée pour ses propos infamants envers les citoyens algériens que sont les Kabyles.A croire que nous vivons encore au tristement célèbre régime de l’indigénat.

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