12 décembre 2024
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RCD : L’ »Algérie nouvelle » n’est autre que celle de Bouteflika et en pire

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RCD : L’ »Algérie nouvelle » n’est autre que celle de Bouteflika et en pire

Pour débattre de l’état organique du parti et de la situation générale du pays, le Secrétariat National du RCD s’est réuni, en session mensuelle, le vendredi 02 juillet 2021 à Alger.

Le Secrétariat National s’est à l’occasion félicité de la ferveur et de l’engouement des militants pour les premières journées de formation, assurées par l’encadrement du parti dans plusieurs régions du pays, suite au lancement de l’institut des progressistes par le secrétariat national à la formation.

Près de deux ans et demi après le sursaut salutaire du 22 février 2019, le RCD considère que la décantation est désormais faite. Il y a ceux qui ont choisi la voix du pire en s’opposant d’emblée à l’appel du peuple ou en montant la vague du Hirak à ses débuts pour ensuite être pris en flagrant délit de soutien à un système hors temps qui n’a de projet que de se maintenir. Il y a ceux, parmi eux le RCD, qui ont choisi de faire écho aux cris et revendications des Algériens pour bâtir un véritable Etat de droit démocratique.

Le 12 juin dernier est venu confirmer une fois de plus la solidité de la contestation populaire, la détermination du peuple à continuer sa lutte pour une Algérie libre et démocratique et signifier l’échec patent d’un pouvoir renvoyé sans ménagement à chaque consultation électorale.

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Le rejet massif de ces dernières élections législatives ne pouvait pas être caché et le gonflement du taux de participation ne pouvait pas aller au-delà d’un certain seuil au risque de paraître ridicule. Les hésitations et les tergiversations à annoncer le taux de participation national, après la «trouvaille» bouffonne du taux moyen de participation, renseignent sur les télescopages de centres de décisions dans les colmatages habituels des résultats. Il y a lieu de faire remarquer qu’à ce jour, ni l’ANIE, ni le ministère de l’intérieur et ni le conseil constitutionnel n’ont jugé utile de porter à la connaissance de l’opinion publique les résultats obtenus par les listes en concurrence dans cette mascarade électorale.

Le pari impossible du régime était, lors de cette élection, de composer avec les mêmes hommes issus du même système pour obtenir une assemblée nationale différente. Au final, il se retrouve avec une APN composée des vils soutiens de Bouteflika et confirme une évidence éclatante : L’ »Algérie nouvelle » tant vantée n’est autre que celle de Bouteflika et en pire !

Sans aucune légitimité, ayant perdu le contrôle de la situation politique du pays, le pouvoir s’affole et réprime à tout va. Les arrestations de militants politiques et d’activistes de la révolution du 22 février se comptent par milliers dans tout le pays atteignant ces derniers mois une ampleur sans précèdent. Plus de 300 citoyens sont en prison et cette longue liste des détenus d’opinion s’allonge chaque jour. La dernière en date est celle de Fethi Gherras, premier responsable d’un parti politique agréé.

Le pouvoir continue d’instrumentaliser la justice en la convoquant pour traiter des questions mémorielles et en criminalisant toute action politique et citoyenne qui rejette la normalisation violente en vigueur. Désormais, le simple fait d’appeler à un changement de régime est considéré comme un acte terroriste. Cette massification de la répression et les provocations ciblant certaines régions sont une menace pour l’unité du pays. Le RCD appelle les citoyens à une vigilance extrême. Le maintien et la consolidation du caractère pacifique du Hirak sont une option vitale. La solidarité avec les détenus et leur famille est une urgence absolue.

A une situation socioéconomique des plus angoissantes est venue s’ajouter la crise de l’eau qui prend des proportions inquiétantes dans tout le pays et plus particulièrement à Alger où des quartiers entiers sont privés d’eau potable. Et pourtant nous ne sommes qu’au début de l’été. Face à la colère des habitants, contraints parfois de couper des routes, en pleine nuit pour se faire entendre, les pouvoirs publics n’ont rien trouvé de mieux pour détourner le regard sur leur gestion calamiteuse que d’accabler les propriétaires des stations de lavage de voitures et les habitants des rez-de-chaussée des immeubles.

La faillite du pouvoir dans la gestion des réserves stratégiques de l’eau des barrages et des nappes phréatiques est sans appel. Son irresponsabilité et son incompétence sont avérées dans le peu d’investissements dans la promotion d’une politique hydrique intégrée malgré l’embellie financière des deux dernières décennies.

A quelques jours de la clôture de l’année universitaire, force est de constater que l’université algérienne enregistre deux années consécutives de contre-performance conséquence de la crise sanitaire et d’une gestion catastrophique basée sur le bricolage. L’enseignement en mode distantiel (virtuel), sans moyens didactiques et sans interactivité, est réduit à l’envoie de cours sous forme de fichiers pdf, des liens ou des notes manuscrites scannées alors qu’une bonne partie des étudiants ne dispose pas de matériel ni de connexion internet à débit suffisant pour suivre les cours à partir de chez eux ou des résidences universitaires. Des examens en ligne se font dans des conditions ou l’enseignant n’a aucun moyen d’identifier l’étudiant examiné. Les volumes horaires des matières en présentiel, du fait de l’enseignement par vagues, ont considérablement diminué et aucun des programmes d’enseignement prévus n’a pu être achevé. Encore une fois, l’université est amenée à délivrer des diplômes dévalorisés sans contrepartie en termes de savoir et de connaissances requis.

Les conséquences de la crise sanitaire et de l’incompétence criarde du pouvoir ont ébranlé aussi la communauté nationale établie à l’étranger qui se trouve dans l’impossibilité de se rendre en Algérie depuis le début de la pandémie. Il y a un mois, les autorités ont annoncé tambour battant la reprise des liaisons aériennes avec l’Europe et particulièrement la France. Une nouvelle qui a réjoui la diaspora avant de vite déchanter vu le nombre de vols dérisoire, les prix des billets exorbitants et les mauvaises conditions d’accueil dans le pays.

La phase révolutionnaire ouverte depuis le 22 février 2019, empêchant un 5e mandat humiliant et chassant l’ex-président, porte en elle-même l’aspiration profonde du peuple algérien à exercer sa souveraineté. Le RCD considère que la politique de restauration du régime avec son lot de lois liberticides, de répression, de spoliation des libertés fondamentales et de promotion de la division est un danger pour le pays, dans son unité et son intégrité.

Le pouvoir de fait avec toutes ses façades portera l’entière responsabilité des dérapages qui peuvent advenir. En menant le combat et en popularisant dans de larges couches de la population l’option d’une transition démocratique apaisée, l’opposition démocratique, dans sa pluralité, a montré qu’un accord est possible pour une autre politique. Une politique qui restaure la souveraineté du peuple pour la construction de l’Etat démocratique et social au lieu et place d’une hypothétique restauration d’un système définitivement miné par la corruption et les conflits régionalistes.

Le Secrétariat national.

Alger, le 02 juillet 2021

 




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