9.9 C
Alger
mardi, 4 novembre 2025
Accueil360°Sahara occidental au Conseil de sécurité : Alger salue une résolution "équilibrée"

Sahara occidental au Conseil de sécurité : Alger salue une résolution « équilibrée »

Date :

Dans la même catégorie

Vote sur l’accord de 1968 : « Une affaire franco-française », estime Ahmed Attaf

 Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a...

France-Algérie : Laurent Nuñez, ministre de l’Intérieur, prône l’apaisement

​Le nouveau ministre français de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a...

Belaïd At Ali : Jeddi (3/3) (Tazmamt N°5, asebter 184)

Dagi ihi ilaq ad ak-d-aâiwdeɣ yiwet teḍra dagi di...

La diplomatie algérienne à l’arrêt : quand le silence devient doctrine

Ce n’est pas la cause sahraouie qui s’épuise, c’est...
spot_imgspot_img
- Advertisement -

Trois jours après l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies d’une nouvelle résolution sur le Sahara occidental, l’Algérie a réagi officiellement par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf.

Dans un entretien accordé dimanche soir à la chaîne internationale AL24 News, le chef de la diplomatie algérienne a livré une lecture résolument optimiste du texte, à rebours des analyses qui y voient un revers pour la diplomatie algérienne.

Alors que plusieurs observateurs estiment qu’Alger n’a pas réussi à contrer le texte américain — jugé favorable au Maroc et à son projet d’autonomie pour les territoires sahraouis — M. Attaf affirme, au contraire, que la résolution “préserve le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui” et “met en échec les tentatives marocaines d’imposer un règlement unilatéral”.

Le ministre a expliqué que “le Maroc a voulu profiter de cette échéance pour faire disparaître la MINURSO, imposer son projet d’autonomie et éliminer définitivement le principe de l’autodétermination”. Ces objectifs, selon lui, apparaissaient clairement dans la première version du texte — le Draft Zero — “biaisé en faveur d’un seul camp”.

Face à cela, “huit États, dont l’Algérie, ont proposé des amendements afin de rééquilibrer la résolution”, a-t-il précisé. À l’issue des discussions, le mandat de la MINURSO a été renouvelé pour une année complète — “et non pour trois mois comme prévu initialement” —, tandis que la référence à l’autonomie n’a pas été érigée en solution unique. “Le texte final maintient ouvertes plusieurs pistes de règlement”, a insisté M. Attaf.

Le ministre a souligné que “le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination demeure reconnu” et que “le lien que Rabat voulait établir entre autonomie et autodétermination a été rompu”. Il a également salué la clarté du texte onusien, qui identifie explicitement les deux parties au conflit — le Maroc et le Front Polisario —, sans inclure l’Algérie. “L’ambiguïté entretenue par Rabat pour présenter ce différend comme un conflit maroco-algérien n’a plus lieu d’être”, a-t-il affirmé.

M. Attaf a rappelé les trois principes fondamentaux de la position algérienne : le cadre onusien comme seul cadre légitime de traitement du dossier, la reconnaissance du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, et la nécessité de négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario.

Le chef de la diplomatie algérienne a également évoqué “une évolution notable” de la position américaine. Citant le conseiller du président Joe Biden, Massad Boulos, il a relevé que Washington “ne considère plus l’autonomie comme unique cadre de règlement” et admet “la nécessité de consulter le peuple sahraoui, notamment par voie de référendum”.

Selon M. Attaf, les États-Unis “distinguent désormais leur position nationale de leur rôle de médiateur” et “manifestent leur volonté de travailler sous l’égide des Nations unies, conformément au droit international et aux pratiques onusiennes en matière de décolonisation”.

En conclusion, le ministre a rappelé que “dix-sept territoires figurent encore à l’agenda de l’ONU comme entités non autonomes”, estimant “inconcevable que le Sahara occidental soit le seul à être privé du droit à l’autodétermination”.

“Ce droit reste la pierre angulaire de toute solution”, a-t-il insisté, avant de considérer que la résolution adoptée “reflète les principes défendus par l’Algérie et les huit États ayant contribué à son rééquilibrage”.

Ainsi, pour Alger, loin d’un échec diplomatique, le dernier vote du Conseil de sécurité constitue un signal encourageant : celui du maintien du Sahara occidental dans le cadre onusien et du rejet de toute tentative d’imposer un fait accompli.

Samia Naït Iqbal

Dans la même catégorie

Vote sur l’accord de 1968 : « Une affaire franco-française », estime Ahmed Attaf

 Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a...

France-Algérie : Laurent Nuñez, ministre de l’Intérieur, prône l’apaisement

​Le nouveau ministre français de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a...

Belaïd At Ali : Jeddi (3/3) (Tazmamt N°5, asebter 184)

Dagi ihi ilaq ad ak-d-aâiwdeɣ yiwet teḍra dagi di...

La diplomatie algérienne à l’arrêt : quand le silence devient doctrine

Ce n’est pas la cause sahraouie qui s’épuise, c’est...

Dernières actualités

spot_img

5 Commentaires

  1. Une triomphale débâcle .
    Ceux qui qui ignorent le temps de refroidissement du canon de Fernand Raynaud ,les impatients du verbe qui tirent après la bataille qui devancent le corbillard ou qui arrive après l’enterrement ,comme des retardataires du drame, viennent vendre leur camelote alors que le marché est fermé et se disputent le dernier micro du désastre en auront pour leur impertinence.

    Chah fi leur qamum !

    Hahaha, haha ! Putain, comment ceux qui s’attendaient à un harakiri national ont été surpris !

    L’art de transformer les branlées en victoires… À darbouka, me dit mon chat Hmimiche, qui s’y connaît mieux que bien des stratèges en “communication de crise”.
    Trois jours après la résolution du Conseil de sécurité, la diplomatie algérienne s’est empressée d’en offrir une lecture “résolument optimiste”. Ahmed Attaf, dans une interview toute en componction sur AL24 News, a ainsi expliqué que tout allait bien : que le texte “préserve le droit à l’autodétermination”, que “le Maroc a échoué” et que “le mandat de la MINURSO est sauvé”.
    Bref, la débâcle devient triomphe, et la réalité se plie à la volonté d’y croire.

    Mais , il y a ceux qui ignorent le temps de refroidissement du canon de Fernand Raynaud — ces impatients du verbe qui tirent après la bataille — et qui viennent, comme des retardataires du drame, vendre leur camelote alors que le marché est fermé. On dirait qu’ils se disputent le dernier micro du désastre.
    Admettons qu’on ait un peu trop vendu cette mascarade onusienne comme la mère des batailles, juste pour que les gorges les plus profondes puissent ensuite en faire une tragédie nationale. Même si c’est de ces mêmes bancs de l’ONU qu’on nous a jadis vendu la destruction de l’Irak, de la Libye, qu’on a observé Gaza s’effondrer sous les regards “préoccupés”. Et que le Sahara, lui, aurait pu attendre encore cinquante ans si Trump n’avait pas voulu y laisser sa signature avant la fermeture du bureau.
    Mais une résolution, déjà, c’est un mot qui devrait inviter à la prudence.

    Combien de résolutions dorment dans les tiroirs capitonnés de New York, sans jamais avoir résolu quoi que ce soit ? La 242, la 338, et tant d’autres grelottent dans les cold cases de l’histoire pendant que les peuples qu’elles devaient sauver continuent de tourner en rond.

    L’ONU, c’est un théâtre qui joue depuis 1945 la même pièce : des applaudissements pour le décor, et des drames pour l’entracte.
    Et pourtant, rien n’a bougé d’un iota : Sahraouis et Marocains sont toujours face à face, le sable comme seule frontière tangible. Ce vote n’a rien changé, sinon d’offrir du carburant aux chroniqueurs de la défaite et aux bretteurs du vacarme. Un match nul que les uns maquillent en victoire, et les autres en apocalypse.
    Mais le plus savoureux reste la mise en scène de ceux qui dramatisent en connaissance de cause.
    ils savent qu’ils vous instrumentalisent les mots. Ils savent que faire de ce vote un cataclysme permet d’empoisonner l’air public, d’attiser la rancœur, de monnayer l’indignation. Vous savez que les résolutions sont faibles, mais vous les brandissez comme des talismans.

    Pourquoi ? Parce que le bruit vend mieux que la raison. Parce que la tragédie assure les tribunes. Parce que la darbouka couvre mieux le vide qu’un silence honnête.
    Ceux-là n’analysent pas : ils recyclent l’aigreur. Journalistes de cendre, dramaturges de la défaite, ils soufflent sur les braises pour se réchauffer d’avoir froid aux idées. Et plus ils battent du tambour, plus ils espèrent couvrir l’écho du réel — ce réel qui dit calmement : rien n’a changé.
    S’ils étaient sincères, ils parleraient de diplomatie économique, d’alliances régionales, de stratégie. Mais non : ils préfèrent rançonner l’opinion avec du pathos, comme on vend du sucre frelaté aux diabétiques.

    Leur indignation est un commerce, leur verbe une entreprise de corrosion. Ce qu’ils distillent n’est pas un remède — c’est un poison lent.
    Et s’il est un silence qu’on attend encore, c’est bien le leur.

    Le seul capable d’épargner nos tympans et, peut-être, de laisser au monde une chance de respirer entre deux accès de darbouka diplomatique.

    • « Ceux qui qui ignorent le temps de refroidissement du canon de Fernand Raynaud… »
      C’est les pétardiers qui se prennent pour des canonniers; a défaut de lire le précis du canonnier qu’ils lisent au moins le fascicule du caporal chef Fernand Raynaud:  » Ah que ce que je suis con-tant d’être soldat ».

  2. Une débâcle triomphante — ou l’art de transformer en vaudeville une tragédie.

    Ayavava ! Je ne vous dis pas le Mia qu’on a dansé avec Hmimiche, mon chat diplomate, quand on est tombés sur l’article de Tyasa :

    « Sahara occidental : l’Algérie était à deux doigts de voter pour la résolution ».

    Ah, mes pauvres frères marocains… toutes nos condoléances les plus sincères et les plus fraternelles.
    Nous partageons votre émotion — oui, vraiment. Car il faut une endurance presque héroïque pour célébrer avec autant d’ardeur une victoire dont même les auteurs du texte onusien peinent à distinguer les contours.
    On a vu vos mines rayonnantes, vos éditoriaux dithyrambiques, vos plateaux télé en transe : on aurait cru assister à un mariage diplomatique sans mariée.

    Mais que voulez-vous ? On ne se refait pas : il y a un génie certain à transformer une scène d’enterrement politique en comédie musicale.
    C’est cela, l’art suprême : l’art de transformer en vaudeville une tragédie.
    L’ONU signe, les caméras s’allument, les micros frétillent, et voilà que le pathos devient show, la défaite se maquille en succès et le désert se peuple de figurants triomphants.

    Et nous, les “perdants désignés”, nous regardons la pièce, un peu attendris, un peu compatissants.
    Car enfin, il faut bien reconnaître à nos voisins ce talent d’improvisation : faire croire qu’une résolution qui ne résout rien est un traité de victoire, et qu’une abstention diplomatique vaut un sacre.
    On applaudit la performance. Et en silence, parce qu’on ne voudrait surtout pas troubler cette mise en scène cathartique.

    Pendant ce temps, nos commentateurs de service, ces croque-morts de la diplomatie, battent le tambour du deuil en feignant la compassion : “Pauvre Algérie, quel revers !”
    Ils savent pourtant — oh, ils savent — que les résolutions de l’ONU, depuis la 242 jusqu’à la 338, sont des poèmes sans musique. Elles promettent, elles déplorent, elles réaffirment, mais elles n’agissent jamais.
    Ce sont des cierges bureaucratiques qu’on allume pour éclairer personne.

    Mais qu’importe, l’essentiel n’est pas de résoudre : c’est de raconter.
    Et dans cet art du récit, certains sont devenus des virtuoses.
    À force de vouloir dramatiser l’éphémère, ils transforment chaque virgule en apocalypse, chaque abstention en Waterloo.
    Et le public, ravi, applaudit le désastre comme on applaudirait un spectacle de rue.

    Alors oui, chers frères marocains, dansez votre Mia diplomatique tant que la darbouka bat.
    Célébrez ce moment suspendu où la poussière du Sahara prend les reflets de l’or symbolique.
    Nous, on se contentera de compatir, d’un sourire discret, et d’un brin d’ironie.
    Car la vraie élégance, voyez-vous, c’est de ne pas rire trop fort des illusions des autres.

    Et pendant que vous vous félicitez d’avoir gagné la guerre du sable, nous, on savoure en silence le privilège de n’avoir rien perdu — sinon l’envie d’y croire.

    Nous prions pour le repos de cette victoire prématurée, née dans les incubateurs de l’ONU et morte d’épuisement médiatique avant la fin du cycle des dépêches.

  3. Contrairement à Mas Hend Uqasi, notre tefsiriste politique, le MAE ne banalise pas du tout le vote à l’ONU d’une résolution à l’initiative de Trump s uqamum-is lui même. Ce n’était pas comme si c’était un caprice du mouhafedh Ain Tala n awar. Ce détail n’a pas échappé au MAE, lui a préféré l’ijtihad. Après mûre réflexion-inflexion il a fini par reprendre le kavran pour qui tout ce qui est noire est forcément une chèvre.

  4. « Sahara occidental au Conseil de sécurité : Alger salue une résolution « équilibrée ». Tellement équilibrée que l’Algérie a refusé de prendre part au vote. Même le plus talentueux des équilibristes y perdrait son … équilibre!

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici