19 avril 2024
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Sonatrach annonce un forage offshore en 2023 et après ! (I)

Chaque équipe qui prend la tête du groupe Sonatrach, du moins depuis 2017, année du début de  la valse des responsables, on annonce l’offshore comme s’ils avaient « attrapé un lion par sa queue » pour régler toutes les difficultés du secteur de l’énergie en Algérie ou l’utiliser comme appât pour détourner l’opinion publique et le propriétaire du groupe des vrais problèmes qui sont très loin de cette effet d’annonce.

Rappelons que cela a commencé avec Ould Kaddour, poussé par ExxonMobil, il avait annoncé un premier forage en offshore en 2019 qui n’a jamais eu lieu avec un rétropédalage d’ExxonMobil. 

Voilà que le vice président chargé de la planification et de la stratégie de Sonatrach intervenant sur les ondes de la chaîne 3(01) revient en grande pompes sur cette question pour pratiquement le même motif avancé par ses prédécesseurs en vain d’ailleurs celui « mettre en évidence le potentiel identifié sur les périmètres sur lesquels Sonatrach opère avec des partenaires”. 

 Ce responsable précise qu’il s’agit bien de deux périmètres situés à l’Est et l’Ouest du pays qu’on revient sur eux d’année en année. Il est vraiment curieux que sur toutes les préoccupations du secteur de l’énergie en ce moment, seule cette question qui a fait la manchette de la presse étatiques (02) reprise par plusieurs sites électronique comme s’il s’agissait d’une nouvelle qui va régler le déclin des gisements existants et redynamise l’activité pétrolière par une augmentation substantielle des réserves pétrolière et gazières du pays. Avant c’était la bulle du gaz de schiste, maintenant les réserves en eau profondes sont la solution.

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Passons sur ces « effets d’annonces » et la conjugaison au futur. On rappelle les objectifs essentiels de  Sonatrach et ses engagements à chaque nouvelle nomination de  PDG, depuis 2017 reviennent avec insistance lors des cérémonies d’installation : L’augmentation des réserves et celle de la production.

Le constat est que chaque nouveau PDG réalise un bilan moins performant que son prédécesseur, la production de l’année 2021 a baissé par rapport à l’année 2019 malgré les nombreux Memorandum Of Understanding (MOU) et signatures de contrats avec des partenaires, sans pour autant éclairer l’opinion sur cette baisse continue.

Plus inquiétant encore, les attentes médiatisées à outrance sur l’apport de la loi amendée sur les hydrocarbures, les Algériens ne voient encore rien venir.                 

Dans cet environnement du « tout  médiatique » on retient de l’annonce : une Augmentation de 5% de la production 2021 par rapport à 2020 année de forte récession mondiale, sans connaître l’origine de cette production, et sans préciser la baisse de  la production de 3%  en 2021 par rapport à 2019 laquelle était déjà en forte baisse.

Pourtant, avec un prix moyen du baril avoisinant 63$ en 2019, Sonatrach avait assuré  des recettes de 33 milliards $, Or,  cette année au prix plus fort, dépassant 70$, nous sommes au même niveau des recettes 33-34 milliards $ de l’année 2019, soit un manque à gagner de plusieurs milliards dollars.

Les dernières profusions d’annonces  de Sonatrach apportent plus d’inquiétudes à l’opinion, qu’elles n’apportent des assurances ; en effet ; des exportations à hauteur de 20% durant l’année 2021, de plus par rapport à 2020, avec seulement 5% de plus de production primaire ; le citoyen le moins averti, n’arrive pas à comprendre cette différence ni sa consistance, devrait-on croire uniquement sur parole, les responsable du secteur vital du pays ?

Pourquoi ce genre d’annonce, ne travaille pas l’intérêt général

La présence d’hydrocarbures dans le bassin algéro-provençal renferme de nombreuses incertitudes notamment géologiques qui pourraient déséquilibrer le peu de capitaux de Sonatrach pour les utiliser à bon escient. Les experts géologues sont formels pour constater une absence totale d’une histoire géologique de l’offshore dans les eaux profondes algériennes.

Il n’y a aucune trace de la présence de roche mère donc il n’y a pas eu de migration primaire et secondaire  et surtout aucun élément géologique qui conditionne la formation d’un piège d’hydrocarbure dont la roche couverture.

Voici ce que déclare un spécialiste qui en avait la charge de ce dossier les années 70, il s’agit du Dr. Nasreddine Kazi Tani, ancien responsable à Sonatrach : « Il n’y a pas et n’y aura pas de gisements offshores dans le Bassin algéro-provençal. Pour avoir lancé et dirigé l’Offshore jusqu’ en 1978, réalisé une sismique, qui a couvert toute la Méditerranée occidentale jusqu’à Marseille, Barcelone ou la Sardaigne et implanté les trois seuls forages réalisés dans l’espace marin algérien, je peux donc en parler avec assurance. Les enseignements des sondages, en particulier Habibas 1 (HBB1) implanté en off-shore profond, 1000 m de tranche d’eau le prouve  sans ambiguïté. Alger 1 et HBB1 ont traversé la série sédimentaire néogène jusqu’au socle précambrien sur lequel elle repose. Elle ne montre aucun niveau roche- mère, les marnes recoupées sont tout à fait semblables aux marnes bleues (1, 2, 3) du Miocène inférieur-moyen, supérieur et du Pliocène du Bassin du Chélif, sans matière organique comme l’indique leur couleur bleutée, les quelques laminites millimétriques gypseuses et organiques à la base des évaporites messéniennes ne peuvent constituer des roches-mères sérieuses. »

Avec un tel témoignage rendu public, les responsables du secteur de l’énergie auraient pu se taire en tentant de laisser cette  tâche fortement capitalistique aux investisseurs qui en sont convaincus de la présence d’hydrocarbures dans  les eaux profonde de l’Est et l’Ouest du pays et prendre ainsi le risque conformément à la loi 19-13. 

Pourtant, Sonatrach n’a pas tiré une leçon de son échec dans l’offshore en Tunisie dans des conditions géologiques moins sévères, seulement 60 m de profondeur, Les deux forages Mehdia 1 et Mahdia 2 ont désormais montré de faibles volumes et une forte présence de sulfure d’hydrogène (H2S) considéré comme très agressif. 

Cette découverte de Sonatrach n’a pas été selon toute vraisemblance économique et donc ne justifie pas un plan de développement.

En Algérie, avec une tranche d’eau de 2 500 à 3 000 m, le taux de réussite n’excède pas 1% en dessous des risques que prendrait n’importe quelle société pétrolière avec un coût de forage avoisinant les 200 millions de dollars.

En plus, les coûts de forage et location des plateformes sont actuellement hors prix. Des forages moins profonds au large des côtes brésiliennes ont coûté plus de 240 millions de dollars chacun. Ceci a contraint la compagnie brésilienne de mettre en vente l’un des gisements Libra en 2013. 

En ce qui concerne le développement on estime entre 3 à 4 millions de dollars par mètre foré. C’est-à-dire un gisement de profondeur moyenne de 2000 m comme c’est le cas des eaux profondes algériennes, son développement coûterait de 6 à 8 milliards de dollars. 

Au lieu de rêver sur l’irréalisable par ses risques, Sonatrach devra réorienter ses investissements vers les 150 champs à développer tant décriés par les responsables du secteur ces deux dernières années et qui ne présentent que très peu de risque au lieu de les laisser aux investisseurs étrangers qui campent sur l’existant et laissent le risque à Sonatrach. (A suivre)

Rabah Reghis

Dans la deuxième partie, nous tenterons de démontrer chiffres à l’appui que les chiffres du bilan donnés par ce vice-président n’ont absolument rien à voir avec les performances telles édictées dans les contrats de performances dans les contrats de performances des managers.  

Renvois

(01)-https://l.facebook.com/l.php?u=https%3A%2F%2Fyoutube.com%2Fwatch%3Fv%3DPI-tzJh5RUw%26feature%3Dshare%26fbclid%3DIwAR3_GvmPd8N18l6fE26xFldsJyzXlledzossBdo8GzVLWup3wmYnmwE7CyQ&h=AT1io5XLC17HAbChcu9IFOCs2HW3oNr2YiByH-ZCA206ipqGXXTEr_H3RapedQ5DhvdyAkbFEoNf8IstrH9xxvN2_XCxBUSUzm-yfd7CnVr-feoKENngx9GgnxL3YtkDkbWI

(02)-https://www.elmoudjahid.dz/fr/economie/sonatrach-premier-forage-offshore-en-2023-177079

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