24 novembre 2024
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Sortie de Bouteflika : un échec médiatique ou la fin du système ?      

C’EST UN PRESIDENT TRES MALADE QUE LES ALGERIENS ONT VU

Sortie de Bouteflika : un échec médiatique ou la fin du système ?      

Qui peut croire qu’un homme de 81 ans dans cet état peut diriger un grand pays comme l’Algérie ?

Conforté par un appel pressant de son parti quelques jours avant cette sortie qui semble, selon les médias publics lourds, atteindre totalement son objectif médiatique, ne l’est certainement pas si l’on croit ce qui se dit dans les réseaux sociaux. En effet, Les internautes sont partagés entre  l’écœurement envers ceux qui l’ont poussé à cette visite remarqué dans un état très affaibli et la pitié envers un moudjahid malade et qui nécessite une préservation de son intimité.

Ce qui est sûr en tout cas c’est que le régime est aux aboies parce qu’il n’a pas réussi à coopter l’alternative à Bouteflika pour perpétuer le système. Les tenants du pouvoir ne leur reste que cet homme malade, ils s’agrippent à lui sentant désormais la fin du régime qui ne saurait tarder. La question centrale maintenant n’est ni lié à Bouteflika ni ceux qui l’entourent. Elle est primordialement et incontestablement celle de l’élite nationale.

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Pourquoi l’Algérie reste à la traîne par rapport aux pays qui sont touchés par ce qu’on appelle le printemps arabe ?  Les soulèvements commencent toujours et ont réellement débutés pour des raisons économiques. L’idée de liberté et de démocratie est venue un peu plus tard à travers un processus communicatif d’échange par le net à travers le monde. L’Algérie n’en fait pas exception à « quelques nuances près ».

En octobre 1988, la crise économique due à l’effondrement des prix du pétrole et des cours du dollar ont fortement affecté le pouvoir d’achat des Algériens. La grève de Sonacom de Rouiba, l’affaire de l’escroquerie des banques par des fils de hauts responsables ont été les ingrédients suffisants pour un ras-le-bol de la population. En Tunisie, Bouazizi s’est immolé parce que l’extraversion à outrance de l’économie sous le régime Ben Ali a créé une misère qui a fortement humilié la population tunisienne. L’étalement de la fortune des Trabelsi à travers tout le territoire tunisien devait accélérer les choses. En Libye, la tribu de Maâmar faisait la loi et transférait une part importante de la rente vers l’étranger et à son propre profit. Le déclic de la révolution devait apparaître à partir d’un cas de Hogra au tribunal de Benghazi. L’Egypte de 2010 était au bord de la faillite économique. Les caisses de l’Etat étaient chroniquement vides. Selon un journaliste libre Abdellah Issam Skandar, vivant actuellement aux Etats-Unis, Moubarak et son équipe réfléchissaient sur une possibilité de plantation et de commercialisation de la drogue pour renflouer les recettes publiques. Heureusement qu’il y a eu la révolution de 25 janvier 2011 sinon avec ses 85 millions d’habitants,  ce pays aurait pu devenir la plaque tournante du trafic de drogue dans le monde. Avec tout cela, le président se permettait de lancer ses enfants dans la politique pour l’hérédité du pouvoir.

En Syrie, les mesures libérales adoptées en 2005 ont eu trois effets négatifs : une augmentation des inégalités sociales ; l’exclusion sociale de plus en plus diffuse dans les banlieues de Damas ; la dégradation des conditions de vie de la population. Au même titre que les autres pays sus-cités, l’étalement des richesses de la famille Assad ont précipité la révolution. La nuance évoquée plus haut est le fait qu’à la différence de l’Algérie, ces pays ont un champ politique rempli. Il y existe une élite politique. Ils se débattent maintenant dans la recherche de compromis pour relancer leurs économies. Cela peut prendre du temps mais ils y arriveront tôt ou tard.

Ce n’est pas du tout le cas de l’Algérie, la scène politique, est amorphe, dominée par le système rentier qui s’agrippe au pouvoir. Ce système est formé d’opportunistes du parti unique et de ses excroissances qui en voulant perpétuer l’ordre établi, résistent, voire même refusent les changements. Cette configuration contrairement aux autres pays du printemps arabe est largement entretenue dans le cas de l’Algérie par la rente. Le secteur privé a encore ses ventouses pour puiser dans la manne financière en profitant d’un marché tout acquis sans aucun effort de marketing encore moins de créativité.

Pendant que les citoyens consomment et s’endettent sans penser au lendemain, ces privés préparent leur avenir outre-mer à travers des transferts illicites en faisant fondre cette manne. Les millions de fonctionnaires se sont repliés sur eux-mêmes pour faire « tout » afin récupérer la part qui leur revient de la rente. Les jeunes se confondent dans l’informel, seule voie pour un gain facile. L’effort d’aide des pouvoirs publics aux couches défavorisées à travers le processus de subventions va au bénéfice des habitants des frontières avec les pays voisins dans la contrebande opérée par des Algériens eux-mêmes etc.

Personne ne produit et tout le monde est content de son sort d’aujourd’hui sans penser aux générations d’après.

Dans cet ordre établi, chacun en définitif trouve son compte. Donc il ne peut y avoir de changement tant que la rente est là pour faire fonctionner le système. C’est pour cela que jusqu’à présent et à 11 mois de l’échéance électorale, il n’y pas eu un engouement populaire pour la simple raison que personne n’aspire ou œuvre pour le changement. Très peu de personnalité charismatique a émergé du champ politique avec un programme pour assurer une autre alternative. Les efforts méritoires du Dr. Benbitour n’ont apparemment pas convaincu grand monde et son sociogramme n’est toujours pas bouclé pour des raisons diverses entre autre son appartenance au système pour avoir gérer avec l’équipe au pouvoir tout au début.

Said Sadi a jeté l’éponge, Hamrouche a disparu de la circulation que reste-t-il ?

Les autres ne feront que perpétuer le système existant. Pendant que les analystes ici et ailleurs se noient dans les scénarios conflictualisâtes en ennuyant les citoyens avec leurs clans au pouvoir, le système de gouvernance se perpétue en toute tranquillité même avec un président qui bouge à peine.

Auteur
Rabah Reghis

 




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