Des centaines de personnes se sont rassemblées ce vendredi 11 février dans une grande ville du sud de la Syrie pour réclamer la démocratie et de meilleures conditions de vie, lors d’une rare manifestation dans les territoires sous contrôle du régime, selon une ONG.
Les manifestants se sont rassemblés pour le cinquième jour d’affilée à Soueïda, après que les autorités ont retiré par erreur 600 000 familles inscrites au programme de subventions, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), basé au Royaume-Uni et disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie. « Nous voulons un État de droit, juste et démocratique », s’est exclamé un jeune homme en tenue traditionnelle druze, dans une vidéo prise par Suwayda 24, un média local.
La province de Soueïda est le fief de la communauté druze, branche de l’islam chiite, qui représentait avant la guerre près de 3% la population et s’est efforcée de se maintenir à l’écart du conflit syrien. « Nous n’arrivons pas à vivre, à obtenir nos droits, nous n’avons ni gaz ni essence », dit à la foule dans une vidéo, un vieil homme déplorant la hausse des prix : « Nous voulons vivre dans un état civil qui garantisse notre dignité et nos droits. »
Près de 90% de la population sous le seuil de pauvreté
Début février, de nombreux syriens se sont vus retirés du programme de subventions sur la nourriture et l’essence, provoquant l’ire des habitants, à l’heure où environ 90% de la population vit sous le seuil de pauvreté de l’ONU. « La majorité des gens manifestent pour la première fois de leur vie à cause des mauvaises conditions de vie et de la levée des subventions », a déclaré à l’AFP Nour Radwan de Suwayda 24.
La Syrie n’a plus connu de manifestations de ce genre depuis 2011 et la terrible répression qui a conduit à la mort de milliers de Syriens, de disparus et de près de 5 millions d’exilés.
Avec AFP