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mercredi 27 août 2025
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Tamanrasset, une aventure du lointain !

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J’ai lu dans la presse que la compagnie Domestic Airlines inaugurait son premier vol vers Tamanrasset. Et subitement, je veux dire même instinctivement, me revient à l’esprit Charles de Foucauld. Jeunes enfants, nous avions été subjugués par les textes des récits de voyage de nombreux explorateurs et aventuriers des frontières inaccessibles. 

Dans ces récits d’aventures lointaines dans le désert nous connaîtrons plus tard plusieurs auteurs comme Saint-Exupéry, Théodore Monod, Paul Bowles et bien d’autres. C’est que Tamanrasset ne résonnait pas dans notre petite tête comme une ville d’Algérie mais comme une image lointaine, imaginaire et fantasmée du bout du monde.

Déjà, lorsque nous allions à Tlemcen ou à Saϊda avec nos parents, nous avions l’impression de s’aventurer dans un périple qu’on sentait ne jamais avoir de fin. En comparaison, le désert de Charles de Foucaud nous semblait être plongé dans le froid des zones arctiques.

On nous racontait que la route pour Tamanrasset traversait le désert infini et qu’on en venait à bout qu’au prix d’une quantité d’heures invraisemblables. À l’écoute de ces récits, même Annaba devenait pour nous la distance avec le quartier mitoyen. Vous vous rendez compte ce qu’était cette aventure avec cette pauvre 4L qui pétaradait comme le dernier souffle de l’agonisant.

Tamanrasset était pour nous l’évocation de la frontière, le mirage de l’esprit et la terre promise au prix d’un péage exorbitant. Nous découvrions dans des photos qu’il y avait une autre mer que notre Méditerranée, bien plus gigantesque, celle des dunes de sable à la couleur ocre que le vent caressait en leur sommet.

Ces images nous rappelaient que les chameaux étaient au désert ce qu’était notre brave âne des campagnes et des villes côtières. Infatigable, sans jamais sembler assoiffé et ondulant de son élégance imperturbable. C’était pour nous Tintin au Sahara et l’inoubliable épuisement dans ce désert perdu au milieu de nulle part et assommé de chaleur.

Mais nous découvrions également avec nos yeux de gamins et de notre esprit en évasion les magnifiques sculptures des montagnes. Elles étaient identiques à celles des films de cowboys. C’était gigantesque et d’une beauté insolente.

Plus tard, à l’âge de vingt-deux ans, collé au hublot de l’avion, j’attendais avec fébrilité qu’apparaisse ce fameux désert qu’on appelait le désert de la mort. Nous venions de sortir des nuages vaporeux de la chaleur et étions en phase d’atterrissage. Enfin, j’allais le voir, enfin il sera sous mes yeux et je saurai ce qu’ont été les périples des voyageurs du lointain en Algérie. C’était aux Etats-Unis que ce jeune homme Algérien allait découvrir la partie la plus inconnue de son pays, probablement la plus belle.

Voilà où cet avion de Domestic Airlines m’a mené dans mes pensées. Il était encore immobilisé sur l’aéroport et ce n’est pas des jerricanes d’eau qu’on lui déversait dans ses soutes mais du kérosène. Celui-là même qui est dérivé de la richesse de cette région.

En ce jour d’inauguration, le chameau du désert n’emmènera pas ses voyageurs vers l’inconnu mais vers ce qui nous paraissait irréel à cette époque. Les voyages intérieurs d’aujourd’hui n’ont  plus ce ressenti du lointain et de la route vers l’infini. Ils voyagent tout simplement en avion comme s’ils allaient à Alger ou à Constantine.

Cet avion a brisé l’imaginaire du jeune enfant avec les photos de son livre mais a rendu à cette ville de beauté sa réalité. Elle est devenue pour lui une ville de son pays, pas un roman fantasmé. Le prix élevé des billets d’avion nous ramène souvent à la réalité, celle qui a les pieds sur terre et non dans les nuages des hauteurs (une petite allusion perverse). 

Ils sont loin, Charles de Foucaud et Tintin.

Boumediene Sid Lakhdar

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2 Commentaires

  1. Excusez-moi mais si on veut respecter le peuple amazigh du Sahara, les Kel Tamacheq, il s’agit de Tamenghast. Le temps de l’époque « de Dunkerque à Tamanrasset » est révolu et celui de l’arabisation de la toponymie amazigh touche à sa fin. A bon entendeur.

  2. La question est: Combien de fouillages et d’analyses ont ete’s faits? Qu’est-ce que c’est cette masse? le remblais qui l’entoure et le sol? Essaye google earth pour jeter un coup d’oeil du ciel et remarque le cours d’eau de tripoli ou l’ile Malte jusqu’a Nouakchott-Mauritanie. Je me demande quelle est l’ampleur du pillage devenu sauveguarde en termes de pieces archeologiques. Les Egyptiens ont repris le control de l’activite’ chez-eux meme s’ils cooperent bien pour decorer et amplifier le compte de fee’s Brahimiques. Recemment, LMA rapporte les problemes de rabrab et d’autres affairistes. Combien de fondations comme https://leakeyfoundation.org/ ont-ils accompagne’?

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