Tout le monde connaît la fable du chacal et du raisin. Il en est ainsi de Tebboune et des Brics. Après avoir échoué à rejoindre cette organisation, notre cher président siffle la fin. Et fait comme si de rien n’était, oubliant tout le tapage médiatique pendant des mois autour de ce sujet.
Avance en arrière ! comme on dit chez nous ! Dans sa rencontre avec des éditeurs tout ébaubis, Abdelmadjid Tebboune a tranché la question de l’adhésion au Brics (alliance économique fondée par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud), en affirmant que le dossier était « clos ». Le même Tebboune qui se piquait il y a un an d’une prochaine adhésion acquis aux Brics découvre les limites de ses hallucinations. Et convoqué encore la presse pour lui rabacher ses vieilles lunes.
Après la bérézina du 15e sommet des Brics réunis en Afrique du Sud, Tebboune s’est gardé de tout commentaire sur l’échec des Brics et ses relais se sont occupés de dédramatiser la situation. Mais la déception est à la hauteur de la débauche d’énergie mobilisée vainement autour cette adhésion. Tebboune s’est mis en quatre devant Poutine, décrétant même la fin des échanges avec le dollar pour plaire aux Brics.
« Le dossier est clos et la page est tournée », a déclaré sentencieux le chef de l’Etat qui rêvait, pourtant pendant plusieurs mois, d’une accession de l’Algérie à cette entité économique.
Tout en abandonnant cette idée qui lui tenait à cœur, Abdelmadjid Tebboune reste, cependant, attachée à la banque des Brics. Celle-ci, selon les mêmes sources, « permettra à l’Algérie d’éviter de tomber sous la contrainte de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI) qui compromettent la souveraineté des pays qui se trouvent dans l’obligation de les solliciter ». En juillet dernier, Tebboune déclarait d’ailleurs à la chaîne de télévision chinoise CCTV : « Nous avons demandé officiellement à rejoindre le groupe des BRICS et sa Nouvelle Banque de développement en tant qu’actionnaire avec une première contribution à hauteur de 1,5 milliard de dollars ».
Pour rappel, les responsables des cinq pays des Brics, en l’occurrence le Brésil, la Russie, la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud, ont validé, le 22 août les nouveaux membres de leur Club restreint. Ces derniers sont l’Argentine, l’Egypte, l’Ethiopie, l’Arabie Saoudite, l’Iran et les Emirats arabes unies.
Cette nouvelle a été un véritable cataclysme à Alger. En vrai, les spécialistes connaissant véritablement le tissu économique du pays et ses nombreuses limites n’étaient pas surpris par cette décision, sauf la presse aux ordres et disposée à tout faire pour plaire à Tebboune pour dire le contraire. D’ailleurs, la presse algérienne qui a multiplié articles et émissions à la veille du sommet des Brics a presque passé sous silence cette décision.
Faut-il rappeler qu’après ses voyages en Russie et en Chine, Abdelmadjid Tebboune en personne croyait que l’entrée de son pays aux BRICS était une simple formalité. On ignore ce que les dirigeants de ces deux grands pays lui ont dit, mais en tout cas, la douche a été froide pour lui le 22 août.
En décembre 2022, il assurait, lors d’une rencontre avec des journalistes diffusée par la chaîne de télévision publique, que « l’année 2023 sera couronnée par l’adhésion de l’Algérie aux Brics », soulignant que « ce processus exigeait une poursuite des efforts dans les domaines de l’investissement et du développement économique et humain, d’une part, et de passer à des niveaux supérieur d’exportation d’autres part ».
Sûr de ses déclaration, Tebboune avait soutenu également que la candidature algérienne bénéficiait d’un fort soutien au sein du bloc.
« La Chine, la Russie et l’Afrique du Sud ont accueilli favorablement cette démarche », avait-il assuré. Mais rien ne s’est passé comme avait dit Tebboune.
Cependant, Tebboune qui a décrété la fin de cette embardée ne convainc personne puisque sur le plan diplomatique, l’échec de rejoindre les Brics n’est malheureusement pas le seul. L’Algérie de Tebboune, nous ne cessons de le répéter, pédale dans la farine. L’esbroufe, la manipulation et la terreur ne suffiront pas à assurer la stabilité. Tous les indicateurs économiques et politiques montent que le clan qui dirige l’Algérie est depourvu de tableau de bord.
La politique actuelle fait prendre un énorme retard au pays. Et s’il n’y a pas de changement radical de la gouvernance les prochains mois, les risques d’un délitement général.
L.M.