5 mai 2024
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Tebboune n’a pas prononcé un mot sur la problématique énergétique (III)   

COMMENTAIRE

Tebboune n’a pas prononcé un mot sur la problématique énergétique (III)   

Tous les organes statutaires entre autres : la Banque d’Algérie (04), le Ministère de l’Energie (05) auxquels se joignent  l’Organisme National des statistiques(06) et le Fonds monétaire International (07), font l’éloge de sa période allant de 2015 à mars 2016.

En dépit résument-ils que de 2015 au premier semestre 2017, l’importante croissance réalisée de plus sans aucun investissement additionnel. Les prix ont été à leur plus bas niveau pour atteindre en 2016, 46 dollars, pourtant c’est durant cette année, grâce à un programme préparé depuis  2015 que Sonatrach a réalisé les meilleurs résultats qui à l’époque ne justifie en aucun cas le limogeage d’Amine Mazouzi.

2- Pourquoi un mystère ?

Sur le plan purement technique c’est son équipe qui a remédié au déclin naturel qui a débuté en 2008 à 2% par an, accéléré par un manque d’investissement selon les explications de certains responsables. Un manque d’investissement que Sonatrach ne pouvait toutefois prendre en charge seule au moment même où les partenaires boudent l’Algérie à cause de la trituration de la loi sur les hydrocarbures de 2005.

Au début de l’application des nouvelles dispositions de cette loi, sur instruction de Chakib Khelil, un appel d’offres, dit de manifestation d’intérêt, a été lancé pour apprécier, selon les propres termes de son initiateur, la capacité des futurs partenaires de transférer de la technologie.

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Lorsqu’on sait qu’à la moindre ouverture, les cadres de Sonatrach passent de l’autre côté de la barrière pour rejoindre les compagnies étrangères, on peut se demander qui capitalise, qui consolide et qui fertilise le savoir transféré. De nombreux partenaires dans ces conditions n’arrivent pas à circonscrire avec précision la forme de ce transfert.

Ensuite, les instruments de formation et de recherche, qui auraient pu assurer cette tâche, ont été soit marginalisés comme le Centre de recherche et de développement de Sonatrach (CRD) ou carrément privatisés comme l’Institut algérien du pétrole (IAP), pionnier dans la formation et la recherche dans la chaîne pétrolière et gazière. 

Le programme de l’équipe Mazouzi part du principe qu’en termes de potentiel, nos gisements en exploitation sont pour la majorité,  matures, et certains projets  en évaluation, et en première phase de développement pour la plus part complexes et non conventionnels,  et il reste donc beaucoup de volume à mettre en évidence et à  récupérer à travers un management rigoureux des réservoirs des gisements existants. Son prédécesseur si l’on se réfère aux chiffres, a doublé les efforts d’exploration au détriment du développement.

Plus de 80% du parc appareil a été réorienté vers l’exploration en abandonnant même le work over des puits, les résultats ont été décevants et budgétivores dans l’exploration sans remédier à la baisse continue de la production.Dans son programme, l’équipe d’Amine Mazouzi a vite renversé la situation pour une reprise de la production pour atteindre une croissance de 8%.

L’objectif visé est celui de maîtriser le déclin et d’augmenter la production d’hydrocarbures  à court et moyen terme et de mettre ainsi à la disposition plus de volumes de gaz et d’huile à l’exportation et à la demande nationale, principal objectif assigné à  Sonatrach par l’état Algérien dans un contexte de baisse drastique du prix du prix du baril, parallèlement à  une baisse subie de la production depuis une décennie.

Un plan d’action a été élaboré et mis en œuvre afin de réaliser à partir de l’année 2016, une production de 196,8 millions de TEP, soit 5,8 millions de TEP de plus par rapport à la production de 2015, essentiellement à partir  du deuxième semestre 2016. (08) Sonatrach a maîtrisé et a réalisé tous ses objectifs et dépassant ses prévisions en 2015-2016, ainsi qu’au premier trimestre 2017 confirmant une croissance réelle et soutenue. A moyen terme, Sonatrach avait prévu également de porter sa production d’Hydrocarbures à  240,9 millions de TEP à l’horizon 2020.

Pour le pétrole brut, les actions préconisées concernent principalement la région de Hassi Messaoud alors que pour le gaz naturel, les actions identifiées concernent les régions de Hassi R’mel, Hamra, In Amenas, Rhourde Nouss et Stah. Historiquement le champ de Hassi Messaoud par exemple a connu des déclins, liés principalement à des problèmes d’exploitations et jamais un déclin fatidique lié aux réserves, en général en phase de plateau depuis des décennies grâce au maintien de la pression par injection d’eau et de gaz miscible, et un programme de forage et de stimulation de puits, le gisement  a connu une croissance en 2005, le taux de récupération a augmenté de 25,5% à 28% et devrait connaitre d’autres améliorations si on assure convenablement sa maintenance.

Sonatrach a eu recours aux techniques de récupération assistée les plus avancées telles que le Water Alterning Gas et l’Enhanced Oil Recovery chimique et a poursuivi l’injection d’eau et de gaz pour le maintien de pression, multiplié le nombre des opérations de stimulation des puits et a introduit de nouvelles techniques de forage (forage horizontal, forage Under Balanced Drilling, Managed Pressure Drilling etc.) pour améliorer la productivité des puits. Que s’est il passé et pourquoi ce limogeage d’Amine Mazouzi ?

2- Que s’est-il passé et pourquoi ce limogeage d’Amine Mazouzi

Selon les indiscrétions, les langues maintenant se délient après le fiasco avéré  d’Ould Kaddour et son successeur, membre de son équipe. Ils disent que Amine Mazouzi a fait l’objet d’une vraie cabale de certains cadres qui n’apprécient pas son approche qui consiste en une austérité  limitant  les injonctions externes, les nominations de complaisance, et autres indus avantages non-réglementaires, notamment au profit de personnes hors Sonatrach.

Cette habitude de stimulation pavlovienne leur est inculquée par Chakib Khelil pour acheter leur obéissance. Profitant de la campagne électorale de 2004, il s’est débarrassé de tous les anciens PDG et cadres dirigeants qui contestaient sa politique de gestion.

Chakib Khelil a procédé à un vrai noyautage de l’entreprise. Il nomme à Sonatrach ses collaborateurs au ministère pour avoir en 4 ans jugé de leur docilité et obéissance.

D’abord, il désigne le secrétaire général de l’entreprise, ensuite le PDG de Sonatrach lequel fait monter son fils du simple magasinier au poste de cadre supérieur, aujourd’hui il a payé très cher cette obéissance lors du procès Sonatrach 01.

Il confie la direction des ressources humaines et communication du groupe Sonatrach à son assistante, elle même cooptée de Sonelgaz. Il profite de l’accident survenu à Skikda pour limoger le vice président aval et nomme son ancien directeur des ressources humaines et communication et ainsi de suite. Dans ce climat de noyautage total, le ministre règne en maître absolu. Il dirige mais ne prend aucune responsabilité.

Dès qu’il y a un problème, les enquêtes n’aboutissent à aucun écrit de sa part et donc c’est les lampistes qui payent : cas BRC, dossier des pièces de rechange aval, affaire Sonatrach 01 et bien d’autres.

Dans cette configuration de noyautage, de suspicion, de psychose et surtout d’injustice, les cadres fuient par centaines les deux entreprises et ceux qui obéissaient aveuglément ont tous passés derrière les barreaux, ou ont été mis sous contrôle judiciaire.

C’est pratiquement seuls les très proches collaborateurs qui ont bénéficié des logements à Côte Rouge et dans la cité Chaâbani et pour couronner le tout des primes de logement sont accordées pour certains d’entre eux pour face à l’emprunt en d’autres terme le « beurre et l’argent du beurre. » 

Ce n’est certainement pas les cadres sur chantier qui ont en profité. Ceci a contribué grondement à démotiver le personnel par une injustice dans la distribution des revenus et n’à sûrement pas contribuer à la promotion de l’homme qui prétend en faire son credo.

Monsieur Mazouzi ne voulait pas continuer sur cette voie qui dans sa vision ne serait pas de nature à concrétiser son ambitieux programme ,de nombreux cadres et notamment des cadres dirigeants dont les bilans ont été décevants, certains cadres cités dans des rapports d’audit pour des manquement à l’éthique, et pour des soupçons de corruptions, et dans ceux des commissaires aux comptes pour des défaillances avérés, Ces même cadres ont gardé  leurs postes et leurs avantages de nombreuses années, ils ont été ainsi remplacés par des cadres plus compétents et plus méritants, qui ont d’ailleurs contribué à la croissance retrouvée finalement en 2016. A partir de là, une multitude de lettres anonymes alimentaient continuellement certaines  institutions, et certains médias. C’est   Alors  qu’une lettre anonyme devait atterrir chez madame la secrétaire générale du ministère de l’énergie fut aussitôt enregistrée et traitée, très technique et très renseignée contenant des allégations tout a fait fallacieuses, attirant l’attention sur une pseudo baisse de la production, une défaillance des projets de développement et la gestion des gisements en exploitation, ralentissement de l’exploration et donc des découvertes, une absence de vision long terme, remis en cause d’une organisation approuvée par les organes statutaires. Cette lettre dénonce aussi son style de management de l’encadrement et du collectif du personnel en général. Il lui reproche aussi de s’accaparer les missions à l’étranger pour lui-même. Enfin qu’il utiliserait la presse pour entretenir son image notamment en citant le Soir d’Algérie. Dans la pratique réglementaire  pour protéger l’acte de gestion, le premier ministre a initié une circulaire portant le n°09/PM en date du 04/01/2016 qui insiste sur le non traitement des lettres anonymes pour mieux barder les gestionnaires afin d’instaurer un climat de sérénité, de stabilité qu’il conviendrait de sauvegarder avant tout et strictement.

Il est curieux qu’une secrétaire générale d’un ministère déroge à une application d’une instruction du premier ministre pour enregistrer et introduire dans le circuit officiel alors que celle-ci n’est ni liée à la sécurité nationale ni émane d’un organe judiciaire et encore moins à la loi en général si elle n’avait pas un appui plus haut. La réponse ne s’est pas faite attendre et nos interlocuteurs disent que le ministre en poste lui-même poussait dans ce sens.

Alors pourquoi ? Selon toute vraisemblance disent-ils, le ministre tient une certaine rancœur vis-à-vis du vice-président commercialisation et marketing et le PDG lui-même parce qu’ils n’ont pas accédé à sa demande de promouvoir sa fille cadre dans cette structure de Sonatrach au poste de chef de département gaz. Ils ont jugé en leur âme et conscience qu’elle n’avait pas les qualités réacquises pour ce poste. Lorsque le citoyen lambda entend de tels artifices sournois et de bas échelle de déstabilisation d’une structure qui a sur le dos l’ensemble du circuit économique et social de tout un pays, il en déduira que Sonatrach n’est pas entre de bonnes mains comme n’arrêtent pas de répéter les responsables qui passent.

L’instabilité donc n’est pas à rechercher dans son environnement externe mais il faut commencer par assainir celui interne en commençant par le facteur humain. 

Pourquoi, historiquement l’affaiblissement de Sonatrach, porte le même discours ? A  suivre

Rabah Reghis                                                                                          

Renvois  

(04)https://www.bank-of-algeria.dz/pdf/rapportba2017/chap2_2017.pdf (05)https://www.energy.gov.dz/Media/galerie/bilan_des_realisations_du_secteur_2016_edition_2017_5b4375e6b9e10.pdf                (06)https://www.sudhorizons.dz/fr/les-classiques/economie/49161-pib-l-algerie-enregistre-une-croissance-de-1-5-au-1er-trimestre-2019 

(07)http://documents.worldbank.org/curated/en/532931513093465513/pdf/122027-FRENCH-WP-PUBLIC-P158002-FALL-2016-Algeria-Eco-Monitoring-FRE-1-18-17-web.pdf (08)http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/101225          

                                                              

Auteur
Rabah Reghis

 




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