Abdelmadjid Tebboune a décidé d’octroyer un milliard de dollars US à l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, destiné au financement des projets de développement dans les pays africains.
« J’ai décidé d’injecter un montant d’un milliard de dollars US au profit de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement pour le financement de projets de développement dans les pays africains notamment les projets d’intégration ou ceux à même de contribuer à accélérer le développement en Afrique », a déclaré le Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, lors du 36e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA), au nom d’Abdelmadjid Tebboune.
Injecter un milliard de dollars pour l’Agence du développement de pays africains ? Pour quelles retombées ? Question d’influence et de prestige, pourraient avancer certains. Certainement. Dirigée par Boudjemaa Dilmi, cette Agence algérienne créée en avril 2020 se veut un bras d’influence diplomatique en Afrique.
Ainsi donc, l’Algérie est assez riche et développée pour sortir une somme aussi importante pour des pays africains ! Qui peut croire à une telle fable ? A l’heure où des millions d’Algériens tirent le diable par la queue Tebboune s’amuse à utiliser la diplomatie du chèque pour gagner les grâces de pays pauvres.
En l’absence de contre-pouvoirs comme une véritable Assemblée représentative, le chef de l’Etat fait ce qu’il veut avec l’argent public. Il dispose de dizaines de millions obtenus par la seule richesse de la production pétrolière pour les distribuer selon son bon vouloir.
On sait déjà les dizaines de millions de dollars que Tebboune a allongé pour l’Autorité palestinienne, connue pourtant pour la corruption qui y sévit. En 2021, Tebboune a fait don, au nom de l’Algérie, de 100 millions de dollars à l’Autorité palestinienne. En juin 2022, le Premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh, a indiqué que «l’Algérie est le seul pays arabe à avoir fourni 100 millions de dollars d’aide aux Palestiniens en un mois».
L’Algérie a ainsi accordé un prêt de 200 millions de dollars, assorti d’un don de 100 millions en octobre dernier à la Tunisie du très autocrate Kaïs Saïed. La Tunisie frôle la banqueroute. Isolé sur la scène nationale, Kaïs Saïed ne compte que Tebboune comme soutien.
Dans son temps, Abdelaziz Bouteflika a effacé à partir de 2010, les créances, évaluées à plus de 900 millions de dollars américains, pour 14 pays africains (Bénin, Burkina Faso, Congo-Brazzaville, Ethiopie, Guinée, Guinée Bissau, Mali, Mauritanie, Mozambique, Niger, Sao Tomé et Principe, Sénégal, Seychelles et Tanzanie ) et à plus de 500 millions de dollars américains, pour deux pays arabes (Irak et Yémen). Quelles retombées pour l’Algérie et son peuple ? Aucune. L’Algérie a-t-elle une plus grande influence depuis sur ces pays africains ? Peu sûr.
Tebboune poursuit donc l’œuvre de dilapidation de l’argent public sans qu’aucune autorité ne pipe mot. Ni contrôle.
Yacine K.
