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Tensions algéro-marocaines sur un projet de confiscation de biens immobiliers

Drapeau Algérie et Maroc

Les relations diplomatiques entre les deux pays sont coupées depuis l’été 2021, et les frontières sont depuis lors fermées. Aujourd’hui, c’est un nouvel épisode de tension entre Alger et Rabat qui se dessine.

La rupture des relations diplomatiques ne suffisait pas pour les boutefeux. Et rien ne se fait pour arranger les rapports entre les deux pays. A croire que chacun derrière les frontières tire les ficelles pour aggraver encore plus les relations. Dernier différend en date un terrain de l’ambassade d’Algérie au Maroc susceptible d’être récupéré par les autorités de ce pays. Comme par hasard ! La réaction de l’Algérie est vigoureuse.

Le ministère des Affaires étrangères dénonce dans un communiqué des « provocations » après la publication, le 13 mars dernier, dans le Journal officiel marocain, d’un projet de décret annonçant « l’expropriation de biens immobiliers » nécessaires à l’élargissement du bâtiment du ministère des Affaires étrangères à Rabat. Les bâtiments ciblés comprennent des espaces de 619 m², 630 m² avec des installations résidentielles et de bureaux, et 491 m² avec une villa.

Algériens et Marocains, frères ou ennemis ?

Or, il s’agit là de trois bâtiments voisins qui sont la propriété de l’ambassade algérienne à Rabat. A priori donc la réaction de l’Algérie pourrait trouver quelque légitimité.

Locaux de son ambassade à Rabat : Alger condamne le projet d’une confiscation

Mis à part cette publication du Journal officiel, il n’y a eu aucune déclaration du ministère marocain des Affaires étrangères, ni réaction ou commentaire, suite à la réaction algérienne.

Le projet de Rabat de confisquer ces biens appartenant à l’ambassade algérienne au Maroc a donc provoqué la colère d’Alger qui réagit en dénonçant une série « d’actes hostiles », venant de la part du voisin marocain.

Algérie-Maroc : les frontières terrestres toujours fermées

L’Algérie considère qu’il s’agit là d’une « violation inqualifiable » du respect et du devoir de protection à l’égard des « représentations diplomatiques d’États souverains », comme l’indique le communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères, dimanche 17 mars.

Le communiqué condamne, dans les termes les plus énergiques, cette « opération de spoliation caractérisée » qui ne respecte pas l’accord de Genève en ce qui concerne les relations diplomatiques. Alger affirme, enfin, qu’il répondra à ces provocations par « tous les moyens légaux qu’il jugera appropriés », y compris dans le cadre des instances de l’ONU.

Cette décision publiée dans le Journal officiel visant un bien algérien arrive au moment où les relations entre les deux pays sont au plus mal. Ce que n’ignorent pas ceux qui ont pris cette décision.

Sofiane Ayache/Rfi

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