20 avril 2024
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Tortures durant la guerre d’Algérie : appel à la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat français

Torture

L’Association Agir contre le Colonialisme aujourd’hui (l’ACCA) appelle l’Etat français à la reconnaissance de sa responsabilités dans le recours à la torture durant la guerre d’Algérie. 

La Déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé entre l’Algérie et la France propose  « une lecture objective d’un pan de leur histoire commune ».  L’Histoire ne peut s’écrire à quatre mains, lors d’une guerre, chaque État, chaque belligérant se trouve seul face aux décisions prises, à leur application et à leurs conséquences, chaque peuple a son vécu propre de l’événement, vécu surdéterminé par son rapport avec son passé et sa condition présente.

Il n’y a pas de guerre sans abominations, sans crimes de guerre, mais l’État doit assumer ses responsabilités. Un mot traverse la guerre d’Algérie : torture. Jean-Paul Sartre écrit, dans Une Victoire, celle d’Henri Alleg sur ses tortionnaires, relatée dans La Question : « On n’humanisera pas la guerre d’Algérie. La torture… est au cœur du conflit et c’est elle, peut-être, qui en exprime la vérité la plus profonde. »

C’est cette « vérité la plus profonde » qui doit être soumise à l’examen attentif de l’Histoire. Comment en France, dix ans après la libération du nazisme, l’État, les instances gouvernementales, militaires et judiciaires n’ont-elles pas réagi quand des officiers français ont théorisé le recours à la torture sous le concept de « guerre révolutionnaire » ?

Comment ces théories ont-elles pu recevoir l’aval de l’État et être propagées et enseignées dans les écoles militaires ? Comment l’État a-t-il pu autoriser et couvrir la torture, définie comme crime de guerre dans les Conventions de Genève ? Comment l’État a-t-il pu promouvoir et décorer des tortionnaires et d’un autre côté, juger, condamner, mettre à pied, des Français, citoyens, journalistes, intellectuels, rappelés, officiers supérieurs et hauts fonctionnaires pour avoir dénoncé la torture ?

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Soixante ans après, il est impératif de répondre à la question posée en 1962 par Pierre Vidal-Naquet dans La Raison d’État : «Comment fixer le rôle, dans l’État futur, de la magistrature ou de l’armée ou de la police si nous ne savons pas d’abord comment l’État, en tant que tel, s’est comporté devant les problèmes posés par la répression de l’insurrection algérienne, comment il a été informé par ceux dont c’était la mission de l’informer, comment il a réagi en présence de ces informations, comment il a informé à son tour les citoyens ? » Reconnaître les fautes du passé et les responsabilités de l’État n’est pas un acte de repentance, mais un acte de pédagogie citoyenne.

Nous signataires, demandons de savoir comment « la vérité la plus profonde » de la guerre d’Algérie, la torture, a été instaurée, pratiquée et couverte comme un système ?

Parmi les premiers signataires de l’Appel :

Hafid Adnani, journaliste

Nils Andersson, ancien éditeur, président de l’ACCA

Lachemi Belhocine, avocat

Bachir Ben Barka, professeur

Lyazid Benhami, écrivain et responsable associatif

Michel Berthelemy, président de la 4 ACG

Viviane Candas, cinéaste

Fatiha Charifi, Comité Audin

Rafaël Cosado, secrétariat de l’ACCA

Geneviève Coudrais, militante anticolonialiste

Michele Decaster, présidente de l’AFASPA

François Gèze, ancien éditeur

Jacqueline Gozland, cinéaste

Bruno Guichard, fondateur de la Maison des Passages

Julien Hage, historien

Stanislas Hutin, des rappelés témoignent

Claude Juin, écrivain

Aïssa Kadri, professeur honoraire des universités,

Nacer Kettane, président fondateur de BEUR FM et membre honoraire du CESE

Olivier Le Cour Grand Maison, historien

Gilles Manceron, historien

Gus Massiah, membre du Conseil international des mouvements sociaux

Myassa Messaoudi. Écrivaine et militante féministe

Annie-Claude Mozzani, secrétariat de l‘ACCA

Jean-Philippe Ould Aoudia, avocat

Jean-Pierre Renaudat, dirigeant de l’ARAC

André Salem, professeur émérite, secrétariat de l’ACCA

Lydia Vinck, secrétariat de l’ACCA

Tassadit Yacine, anthropologue et directrice de la revue Awal

Christophe Lafaye, historien et archiviste

Arezki Ighemat, professeur d’économie et linguiste,

Nacera Hadouche, avocat

Farhès Khima, architecte et enseignant du patrimoine historique

1 COMMENTAIRE

  1. Louable initiative que j’applaudis vivement. Une petite Question néanmoins: A quelle date comptez-vous réagir contre les tortures en cours (2022) de la junte algérienne sur les centaines de détenus politiques et d’opinion ? En 2082 ?
    Merci d’avance pour votre réponse.

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