Le sort de la bande de Gaza semble scellé à Washington. Israël a annoncé jeudi qu’il se préparait à un « départ volontaire » des habitants de la bande de Gaza, suite à la proposition controversée du président Donald Trump concernant une prise de contrôle américaine de ce territoire.
Cette déclaration a été faite par le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, alors que l’administration américaine tentait de clarifier les propos de Trump, qui ont suscité une vive réaction internationale. L’ONU a notamment exprimé des inquiétudes face à ce qui pourrait être perçu comme un « nettoyage ethnique ».
Dans un communiqué, M. Katz a indiqué avoir donné l’ordre à l’armée israélienne de préparer un plan permettant à tout habitant de Gaza souhaitant partir de se déplacer vers n’importe quel pays prêt à les accueillir. Ce plan inclura des options de sortie par les points de passage terrestres, ainsi que des dispositions spéciales pour les sorties maritimes et aériennes. Actuellement, les 2,4 millions de Gazaouis sont piégés dans un territoire assiégé par Israël, qui a été largement détruit par le conflit avec le Hamas, déclenché par une attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023. Une trêve est entrée en vigueur le 19 janvier.
Donald Trump a déclaré qu’il n’y aurait « aucun soldat américain nécessaire » pour mettre en œuvre sa proposition de contrôle de la bande de Gaza, affirmant que ce territoire serait « remis » aux États-Unis par Israël une fois les hostilités terminées. Sur sa plateforme Truth Social, il a déclaré : « Il n’y aura besoin d’aucun soldat américain ! La stabilité régnera dans la région !!! ».
« Il n’y aura besoin d’aucun soldat américain ! La stabilité régnera dans la région !!! », a écrit le président américain sur sa plateforme Truth Social.
Le président américain a précisé que « la bande de Gaza serait remise aux Etats-Unis par Israël à la fin des combats », ajoutant que, d’ici là, les Palestiniens « auraient déjà été réinstallés dans des communautés bien plus sûres et plus belles, avec des maisons neuves et modernes dans la région ».
« Les Etats-Unis, en travaillant avec de formidables équipes de développement immobilier du monde entier, commenceraient à construire ce qui serait l’un des projets immobiliers les plus beaux et les plus spectaculaires du genre sur toute la planète », a-t-il encore assuré.
Trump a suscité une onde de choc internationale en annonçant, lors d’une conférence de presse en présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, une « prise de contrôle à long terme » de la bande de Gaza par les États-Unis. Il a promis que son administration réaliserait un projet immobilier spectaculaire dans la région, sans toutefois fournir de détails sur la manière dont les États-Unis pourraient gérer la situation des plus de deux millions de Palestiniens vivant dans ce territoire dévasté.
Face à la vague de critiques provenant des Palestiniens, des gouvernements arabes et de la communauté internationale, l’administration Trump a semblé faire marche arrière. Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a tenté de rassurer en affirmant que la proposition n’était pas « hostile », tandis que la Maison Blanche a précisé que le président ne s’était pas engagé à déployer des troupes américaines à Gaza.
Les déclarations des pays arabes ont également été marquantes dans ce contexte. De nombreux dirigeants arabes ont exprimé leur indignation face à la proposition de Trump, la qualifiant de violation des droits des Palestiniens et d’une menace pour la stabilité de la région. Ils ont appelé à une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien, soulignant la nécessité de respecter les droits des habitants de Gaza et de garantir leur sécurité.
Ainsi, alors qu’Israël annonce des préparatifs pour un départ volontaire des Gazaouis, la communauté internationale, y compris les nations arabes, reste vigilante et critique face aux intentions des États-Unis et aux conséquences potentielles pour les populations locales. Les tensions demeurent élevées, et la situation à Gaza continue d’être un sujet de préoccupation majeur sur la scène mondiale.
La rédaction avec AFP
