AccueilCulture"Tuddert-nni" … Cette Vie Là ! de Lounis Aït Menguellet

« Tuddert-nni » … Cette Vie Là ! de Lounis Aït Menguellet

POESIE

« Tuddert-nni » … Cette Vie Là ! de Lounis Aït Menguellet

Nous publions ici un essai de traduction de l’une des chansons qui porte le titre du dernier album de Lounis Aït Menguellet.

Vers ton passé je t’emmènerai 

Par la main je te prendrai  

T’y reconnaitras-tu

- Advertisement -

Une fois défilé.

Je t’emmènerai revoir ce que tu as  

D’hier à aujourd’hui, abandonné  

Tu y verras tout ce que tu as oublié

Au fil des songes tu t’en souviendras.

Je t’emmènerai tu te rappelleras

Comment de tes chutes tu te relevas

Combien de larmes combien d’éclats

De l’oubli tu puiseras.

Ce qui te reste de stigmates

Tu en saisiras la raison     

Aux sources des causes

Tes blessures se refermeront

Je peux te raconter

Tout ce qui embellis ce rêve

En glorieuses images du passé.

Je te rappellerai tant d’illusions

Qui feront renaître ta jeunesse

Je t’en montrerai les aurores 

Au moment où tout a commencé.

Je te rappellerai le fil de ton enfance

Longé de larmes et de sanglots 

Tu y verras la misère et les joies

Qui ont construit ta Vie.  

Souviens-toi de ce qui te contente 

Oublie ce qui te tourmente 

Au réveil tu te sentiras soulagé

De tant de poids allégé

De tant de poids allégé….

Laisse-moi te raconter….

 

Je te retracerai les premiers pas

Des matins de ton enfance

Quand la neige, le gel et la boue 

Lacéraient tes pieds ensanglantés

Je te montrerai la montagne rappelle toi

Celle qui proclamait patience et fierté   

Pour te construire.

Rassasiés vous vous affirmiez

Quand la faim vous rongeait

Fatigués, debout vous êtes restés 

De vous l’espoir est né

De ta génération et ses ainés. 

Observe ta maman dans ce fil vers le passé

Comment elle s’occupa du champ et du foyer

Même si les temps l’ont épuisée

Ses espoirs de toi elle les puisait

Je peux te relater….

Tu verras je ne sais si tu t’en souviens

Quand le colon est arrivé

Tu t’es couvert sans te soucier

D’un jeu de jeunesse

L’arme quand tu l’as vue

Elle était belle elle t’a séduit

Mais la jeunesse est trompeuse

Tu n’as rien compris des enjeux

La peur l’injustice qui ont commencé

Tu les as vu s’abattre

Ils les ont légués aux survivants

Pour en perpétuer les traces

Je te montrerai ces journées grisées

Aux cauchemars de la nuit succédées

Tu verras la misère qui les a surmontés

Impassible de loin tu les observais,

Oui tu les observais…

Laisse-moi te raconter…

Tout ce qui comble ton Rêve

Je te brosserai les images de vie

Comme elle s’est déroulée

Je te rappellerai le Rêve 

Qui t’emportera vers ta jeunesse

Je déroulerai ton histoire

Jusqu’à ses sources

Je te rappellerais le chemin de ton enfance

Longé de larmes et de sanglots 

Tu y verras la misère et la joie

Qui t’ont fait mûrir    

Ce qui te comble tu t’en souviendras 

Ce qui te tourmente tu l’oublieras  

Au réveil tu te sentiras allégé

Du poids des préjugés.

Du poids des préjugés…

Je peux te relater…

Je te montrerais des clichés qui te rappelleront

Hommes femmes enfants

Youyous et applaudissements 

De toi Je te montrerais une photo

Quand tu les escortais 

Le drapeau entre les mains

De moult compagnons.

Je te conterai ce grand Rêve 

Du jour où le colon s’en est allé

Peu nombreux parmi ceux qui ont assisté

À ne pas se remémorer

Du bonheur de ce jour là

Comment se fait-il qu’aujourd’hui tout a changé

Comment se fait-il que justice soit dévoyée 

On demande aux anciens de rendre des comptes,

Cela est une autre histoire…

Une autre Histoire…

Je peux te raconter….

Alger enfin libérée

De blancheur s’est nimbée  

En ces temps de Vie recouvrée

Pour nous elle souriait

Alger enfin libérée

De blancheur s’est nimbée  

En ces temps de Vie recouvrée

Pour nous elle souriait

Les enfants ne sont plus cireurs

On a brûlé les boîtes à cirage

Ils se promènent en paons 

En quête de perdrix et de séduction

Les vœux de nos montagnes exaucés

Personne ne fût piétiné

Maudit qui se crut supérieur à l’autre

Les malades furent guéris 

Je te montrerai comment tout cela a dégénéré 

Comment la vérité a foutu le camp

Comment le mensonge l’a chassée

Comment la raison en folie s’est muée 

Cela est une autre histoire…

Une autre Histoire…

 

…reprise de vers précédents… 

 

Je t’emmènerai dans ton Rêve

Nous visiterons l’Amour

Quand il a envahi ton cœur

Tu es sorti de ta vigueur

Je t’emmènerais dans ton Rêve

Nous visiterons l’Amour

Quand il a envahi ton cœur

Tu es sorti de ta vigueur

Quand tu lui as dédié ton premier poème

Ce jour là le savais-tu le cœur s’est mis à chanter

L’amour a pénétré ton âme

En chaque recoin de ta destinée

Il habitait jusqu’à ton ombre

Au point de t’aveugler

Aujourd’hui il a changé d’aspect

Autour de la famille et des enfants

Il t’a assagi, tout de beauté, auréolé

Je peux te raconter…

Je t’entrainerai dans un sommeil qui te rappellera 

Ces chanteurs de demain des années 1967

Tu confondras leurs espoirs aux tiens

Comment ils souhaitaient chanter leurs rêves

Chacun a vu ses espoirs suivre leurs cours

Qui a été désenchanté

Qui a été enchanté 

Mais tous ont permis à la langue Kabyle de rayonner

Même si demain ne leur appartient pas

De leur cœur ont émergé moult connaissances

Ceux qui ont cru en eux sont là pour les remplacer

Il leur appartient d’avancer

Désormais…
 

Auteur
Kacem Madani

 




LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

ARTICLES SIMILAIRES

Les plus lus

Les derniers articles