L’opposante tunisienne Abir Moussi a été brièvement hospitalisée, dimanche 16 février au soir, après six jours de grève de la faim. Emprisonnée depuis octobre 2023 et condamnée en novembre à seize mois de prison pour avoir critiqué le processus électoral, la présidente du Parti destourien libre est l’une des figures de l’opposition au régime de Kaïs Saïed.
Déjà condamnée pour avoir critiqué le processus électoral, Abir Moussi risque encore vingt ans de prison supplémentaire dans le cadre d’autres affaires, dont une dans laquelle elle est accusée d’avoir voulu porter atteinte au gouvernement. Lundi, à peine sortie de l’hôpital, elle s’est présentée devant le juge à une audience où elle était convoquée au Tribunal de première instance de Tunis.
Abir Moussi comparaissait suite à la plainte pour diffamation d’une association qu’elle avait accusée d’être une extension des mouvements islamistes en Tunisie. Pour cette avocate, fervente anti-islamiste et femme de poigne en politique, il s’agissait surtout avec cette audience d’envoyer un message : affirmer son respect pour l’État tunisien malgré tout, face à une justice qui selon ses mots s’acharne contre elle.
Franc-parler et opposition aux islamistes
Devant le juge, elle n’a pas voulu parler, selon le récit de ses avocats. Depuis des jours, elle refuse que ses avocats la représentent à ses audiences, ne croyant plus à un procès équitable.
Présidente d’un parti politique qui rassemble encore de nombreux sympathisants dans la rue, Abir Moussi est connue en Tunisie pour son franc-parler en politique et son opposition fréquente aux islamistes lorsqu’elle était députée entre 2019 et 2021.
Sa situation actuelle a suscité la réaction des associations féministes qui ont dénoncé lundi son transfert dans une autre prison pour femmes, à soixante kilomètres de Tunis. Elles ont également exprimé leur solidarité. Le verdict dans le cadre de l’affaire pour laquelle était jugée Abir Moussi ce lundi sera prononcé le 24 février prochain.
RFI