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Tunisir : Sonia Dahmani s’effondre derrière les barreaux, selon sa sœur

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La prison pour femmes de la Manouba, en Tunisie, est devenue le théâtre d’une détresse qui dépasse le simple cadre judiciaire. Depuis sa condamnation, l’avocate Sonia Dahmani traverse une épreuve qui met en lumière les conditions souvent oubliées des détenues dans le pays.

Dans un long témoignage publié lundi 3 novembre sur les réseaux sociaux, sa sœur Ramla Dahmani décrit un état de santé alarmant et une situation carcérale inquiétante.

« Ce lundi, jour de parloir, ce sont Mehdi et Belhassen qui ont pu lui rendre visite. Ils savaient qu’ils ne la trouveraient pas mieux, qu’il n’y aurait pas de répit, pas de jour “moins pire” », écrit Ramla. Dès les premières minutes, Sonia n’a qu’une question : « Combien ? » Une interrogation adressée à propos de Maître Ahmed Souab, récemment condamné à cinq ans de prison et trois ans de surveillance administrative. Pour Ramla Dahmani, cette question illustre une réalité cruelle : « Les chiffres sont devenus notre seul langage : les années qu’ils volent, les mois qu’ils arrachent, les jours qu’ils comptent à notre place. »

Selon sa sœur, Sonia souffre depuis près d’une semaine d’une bronchite et d’une angine, accompagnées de fièvre et de toux violente. Six jours se sont écoulés sans soins médicaux. « Pas mardi, pas mercredi, pas jeudi, pas vendredi, pas samedi, pas dimanche. Rien. Personne », dénonce Ramla. Son frère Mehdi l’a trouvée « méconnaissable, tremblante, fiévreuse, sans force ».

Loin de se limiter à l’état de santé de l’avocate, le témoignage brosse le portrait d’un quotidien carcéral oppressant. Ramla évoque l’absence de médecins, la privation de repos, le froid, le manque de lumière et la suppression de la dernière chaîne de télévision accessible aux détenues depuis mercredi. « Parce qu’ils ne supportent même plus que ces femmes entendent un son qui ne vient pas d’eux. Parce que même un peu de lumière leur fait peur », écrit-elle.

L’atmosphère dans la prison est décrite comme « un endroit où on enterre les vivantes », où « la maladie est une punition » et où « le désespoir est contagieux ». Ramla Dahmani relate également un événement dramatique survenu vendredi : une jeune détenue, connue sur Instagram, a tenté de se donner la mort dans la cellule voisine. Elle a été sauvée in extremis, mais « l’odeur de la mort est restée », souligne la sœur de Sonia.

Le témoignage met en lumière une double violence : celle de l’enfermement et celle d’un système qui semble ignorer les droits élémentaires des détenues, en particulier leur accès aux soins. L’avocate elle-même apparaît comme un symbole de résistance, demandant à être informée et consciente de ce qui se passe autour d’elle, malgré la faiblesse de son corps et l’isolement.

En terminant son message, Ramla Dahmani écrit : « J’écris pour qu’elle existe. Pour qu’on ne la laisse pas mourir dans ce silence. J’écris pour hurler. Parce que si je me tais, ils auront gagné. » Ces mots traduisent l’urgence et la colère face à un traitement qui dépasse la condamnation juridique, transformant la détention en une véritable épreuve de survie.

Cette affaire révèle l’importance de s’interroger sur les conditions de détention en Tunisie et sur le respect des droits humains, en particulier pour les femmes emprisonnées. Elle rappelle que derrière chaque condamnation se cache une personne, dont la vie et la santé doivent être protégées, même derrière les barreaux.

Mourad Benyahia 

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