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Un meilleur nouvel ordre mondial ?

L’émergence d’un nouvel ordre mondial basé sur l’animosité créée par les conflits de l’ancien pourrait au final diminuer la qualité de vie de tous. 

L’ordre mondial actuel est composé d’un ensemble de pays qui défendent leurs intérêts. Cependant, il faut aussi constater que l’Occident s’est décrédibilisé quand les États-Unis ont envahi l’Irak en 2003 sans le feu vert des Nations unies en prenant l’excuse d’armes de destructions massives aucunement plus crédibles que celle de la dénazification de l’Ukraine par la Russie en février 2022. Ce qui se passe au Haut-Karabakh, au Soudan, en Birmanie, en Afghanistan, en Syrie et au Sahel est loin des avantages que l’on croyait pouvoir obtenir avec la venue de l’ordre mondial actuel. Les normes occidentales font donc aujourd’hui l’objet d’une remise en question par des dirigeants qui n’y croient plus. Même les droits de l’Homme, les règles du commerce international, la souveraineté et la gouvernance mondiale sont contestés.

Fin de l’ordre international libéral ?

L’ordre international libéral a été façonné par un ensemble de normes et de règles créées par les pays ayant gagné la Seconde Guerre mondiale. Elles sont considérées par eux comme étant universelles, visant à promouvoir la paix, la stabilité et la coopération entre les nations. Ces normes fondent l’Organisation des Nations unies, créée en 1945 à San Francisco, dont les institutions sont actuellement paralysées par les rivalités entre grandes puissances.

Face à des états autoritaires, la plupart des pays occidentaux se basent sur des consensus négociés entre les divers groupes de leur population, ce qui n’est pas toujours évident. Un exemple de cela est le soutien américain à l’Ukraine qui est actuellement remis en cause par une crise politique interne. Cette situation a fait dire à Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, que l’Europe ne pouvait pas remplacer cette aide bien que cette guerre la confronte directement au désir expansionniste de la Russie qui voudrait bien récupérer quelques pays de l’ex-URSS.

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La Chine et le Brics+

La Russie a comme allié principal la Chine qui représente pour l’ordre mondial actuel un défi plus sérieux que ne le fut l’Union soviétique. La République populaire est en croissance et espère toujours que son PIB détrônera celui des États-Unis d’ici l’année de son centenaire, soit en 2049. Bien qu’elle le nie, ses entreprises fournissent de l’aide militaire à la Russie, une de celles-ci ayant donné des capacités satellitaires d’espionnage au groupe paramilitaire Wagner, maintenant une partie de l’armée russe. Elle fournit des renseignements avec deux satellites chinois en orbite à 535 km d’altitude, JL-1 GF03D 12 et JL-1 GF03D 13, et continuera à le faire avec l’opérateur chinois CGST.

Elle tente aussi d’utiliser les Brics, incluant maintenant à sa demande pressante l’Iran, l’Argentine, l’Égypte, l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et l’Éthiopie. Appelée Brics+, la nouvelle entité contrôle plus de 54 % de la production pétrolière mondiale et les plus grands gisements de terres rares de la planète qui sont en Afrique du Sud, au Brésil et en Russie. La Chine a pour sa part les deux tiers de la production planétaire. Xi Jinping veut faire des Brics+ une arme contre les pays Occidentaux, mais plusieurs de ses membres tels le Brésil, l’Afrique du Sud et surtout l’Inde, ont besoin de ces marchés pour faire croître leur économie.

Deux mondes encore plus inégalitaires ?

La guerre en Ukraine est considérée par tous les belligérants comme déterminante pour l’avenir de la planète. La Russie affirme que sa victoire fondera le nouvel ordre mondial. Elle est cependant dans une impasse si elle la perd et pourrait alors assurer la place dans l’Histoire de l’Ukraine qui n’existe pas selon elle. Perdue ou gagnée, cette guerre a aussi tiré l’OTAN de sa mort cérébrale et lui a redonné une raison d’être.

Si les Occidentaux gagnent la guerre, ils auront une deuxième chance de construire un système international plus inclusif qu’il l’est actuellement. S’ils la perdent, il pourrait cependant y avoir une plus grande fragmentation de la croissance mondiale. Remarquant le manque d’appuis de nombreux pays émergents, ils pourraient avoir la tentation d’augmenter le commerce entre pays amis, chose déjà commencée pour contrer la Chine.

Les États-Unis sont toujours la seule superpuissance mondiale avec un produit intérieur brut (PIB) d’environ 28 trillions de dollars, dominant la Chine qui n’en aurait qu’environ 18 trillions et l’Europe avec ses 16 trillions. Pour leur part, les Brics+ ont un PIB global d’environ 28 trillions de dollars. Le PIB du bloc occidental est donc deux fois celui des pays du Brics+, qui sont de surcroît moins intégrés commercialement.

De nombreux pays émergents pourraient alors avoir des problèmes de financement et d’écoulement de leurs produits. Même les Brics+ pourraient être à risque puisque leurs marchés principaux sont très souvent en Occident. Compte tenu de l’appui de la Chine et de l’Iran à la Russie, et de la tiédeur croissante des Occidentaux à soutenir l’Ukraine, une division du monde avec des inégalités encore plus marquées au niveau des revenus et des droits humains des populations que celle existante actuellement est possiblement en voie de se réaliser.

Michel Gourd

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