29 mars 2024
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Une sauce italienne piquante pour les Kabyles

Jeunesse sportive de Kabylie (JSK) :

Une sauce italienne piquante pour les Kabyles

La crise est bien là. Malgré la destitution tant espérée par les supporters de l’emblématique président, Moh Cherif Hannachi, la JSK continue de vivre des moments difficiles. Le club phare de la Kabylie s’enfonce, chaque jour un peu plus, dans le doute.

Ceux qui ont cru, un moment, que le départ de Hannachi serait la solution à tous les maux des Canaris ont vite déchanté. La faute à une désorganisation totale et à tous les niveaux. A commencer par une direction qui a orchestré un « putsch » sans prévoir de solutions de rechange. Dans la précipitation et sans même respecter les règles, Hamid Sadmi est intronisé président d’un directoire « fantôme » sans même qu’il n’achète la moindre action de la SSPA/JSK. Il est vrai que le vice-président Azlef (ancien bras droit de Hannachi) et les membres du CSA (Club Sportif amateur) par ailleurs actionnaires majoritaires, voyaient, en l’ancien latéral international, l’homme providentiel qui remettra le club sur les bons rails et qui va, surtout, apporter dans ses valises, les moyens financiers nécessaires pour la construction d’un grand club. Il s’agit là d’ailleurs des promesses tenues par Sadmi dès l’annonce de sa candidature. Et comme pour mettre tout le monde d’accord sur son ambitieux projet, l’ancien directeur sportif sous l’ère Hannachi, déclare avoir derrière lui un solide partenaire italien prêt « dès l’investiture » à renflouer les caisses du club par la coquette somme de 4 à 5 millions d’euros. Ce n’est qu’un début, promet Sadmi, puisque les Italiens vont prendre, à  leur charge, la construction d’un centre de formation et un hôtel pas loin du nouveau stade de Tizi Ouzou.

Dans les promesses des Italiens, on y trouve aussi un partenariat privilégié entre la JSK et la grande Juventus de Turin. Rien que ça!

Difficile de dire non à un tel projet surtout que les Canaris vivent ces dernières années une crise financière aiguë. Pour dissiper tous les doutes, Hamid Sadmi fait alors venir du côté de la cité des Genêts l’investisseur Italien répondant au nom de Cavallo Rocco. Ce dernier qui, dit on, a fait fortune dans le bâtiment et l’hôtellerie, veut faire de gros investissements en Algérie, particulièrement en Kabylie, et à terme, injecter pas moins de 35 millions d’euros dans les comptes des jaunes et verts. Mais trois mois après son arrivée à la tête du club, Hamid Sadmi n’a pas encore vu le couleur de l’argent des Italiens. Cavallo Rocco, qui visiblement, veut utiliser la JSK pour s’offrir un hôtel et un centre commercial du côté de Boukhalfa, ne va débloquer aucun centime avant d’avoir la certitude que ses projets prennent forme.

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Sadmi et les supporters des Canaris ont-ils été bernés par Cavallo Rocco ? Vu le déroulé de l’histoire, tout porte à croire que le partenariat supposé entre les deux parties ne verra jamais le jour. Si l’on croit certains écrits de la presse spécialisée, la société italienne (si toutefois elle a une existence réelle) a déjà exposé son projet à Moh Cherif Hannachi, mais sans succès puisque ce dernier aurait constaté de nombreuses ambiguïtés dans le dossier mis à sa disposition. Rocco a ensuite tenté la même approche avec une autre personne intéressée par la présidence de la JSK sans parvenir à la convaincre. C’est ainsi qu’il s’est rabattu sur Sadmi pour, enfin, obtenir ce qu’il projetait.

Dans les coulisses, on laisse entendre que même l’actuel « boss » des Canaris ne serait pas vraiment convaincu par les promesses des Italiens. Il n’aurait accepté ce projet qu’en l’absence d’autres alternatives qui lui permettait  de briguer la présidence. Dans un premier temps, le dossier de candidature de Sadmi reposait sur le soutien d’un puissant homme d’affaires de la région, mais sans que les raisons ne soient, pour l’heure, connues, le projet est tombé à l’eau ce qui a contraint Sadmi a dire « oui » aux Italiens. Plus le temps passe, plus l’incertitude gagne les dirigeants actuels du club le plus titré du pays.

L’ouverture du capital du club demeure la seule solution pour attirer les investisseurs de la région. L’urgence est décrétée puisque dans l’état actuel des choses, les caisses de la JSK sont toujours vides. Les joueurs ne sont même pas payés et, dit-on, les dirigeants n’arrivent même pas à assurer les déplacements de l’équipe, ni même l’hébergement et les repas. Les  anciens joueurs actuellement sous d’autres cieux ont saisi la commission des litiges pour percevoir leur arriérés de salaires. Des sommes importantes que Sadmi se doit de trouver dans l’urgence pour éviter les sanctions prévues par la ligue de football.

En attendant, et dans ce flou total qui règne au sein des Canaris, les résultats sportifs sont en dessous des attentes des milliers de supporters qui commencent déjà a réclamer le départ de Sadmi et de l’équipe dirigeante. Même en interne, l’actuel numéro un de la JSK ne fait plus l’unanimité. Les membres du comité de surveillance et les actionnaires veulent entendre ses explications sur cette gestion catastrophique de ce début de saison. Le 7 novembre prochain, il devra présenter de vraies garanties sur son projet ou à défaut, rendre le tablier ! Cette histoire italienne pourrait lui coûter finalement sa place à la JSK et la perte de son crédit au seins des supporters kabyles.

R. S.

 

Auteur
Rédaction sportive

 




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