Cette année, Yennayer sera vécu dans un contexte douloureux pour de nombreuses familles endeuillées suite aux épidémies et incendies meurtriers, et de sentiment d’inquiétude et de tristesse pour les familles de détenus, la cuillère de l’absent posée autour du plat familial de Yennayer, estime le Rassemblement pour la Kabylie (RPK) dans un communiqué dont nous vous proposons la lecture.
N’oublions pas l’apport certain de bon nombre de ces détenus à la reconnaissance de Yennayer par leurs contributions au combat amazigh dans ses fondements identitaires et démocratiques. Aujourd’hui, à l’instar de leurs aînés, ils sont privés de liberté pour avoir voulu le poursuivre en affrontant l’adversité.
Yennayer est le symbole d’une étape majeure dans ce long parcours de lutte depuis l’éveil à la conscience amazighe il y a près d’un siècle des peuples amazighs qui avancent en redécouvrant de plus en plus leur histoire et leur apport à l’humanité tout au long des siècles : d’Apulée de Madaure, Saint Augustin à Kateb Yacine, Idir en passant par Ibn Khaldoun, Ibn Batouta et bien d’autres.
C’est à un véritable changement civilisationnel auquel aspirent ces peuples sur toute l’aire géographique de la grande terre de Tamazgha, et qui transformera à terme toute la géopolitique régionale.
En 2019, le drapeau amazigh fédérateur, à côté du drapeau algérien, a été un marqueur du mouvement populaire par sa double symbolique : le recouvrement de l’identité première algérienne, en rupture avec la falsification de l’histoire officielle, et l’inscription dans une dynamique démocratique de reconnaissance du pluralisme de la nation. C’est d’ailleurs le port du drapeau amazigh, considéré comme un délit, qui a constitué un des premiers chefs d’inculpation des activistes du Hirak, ce qui a valu la première condamnation des Nations Unis pour acte arbitraire.
Le combat est encore long avec cette complexité inhérente aux phases historiques de transition, faites de paradoxes, d’avancées et de périodes de recul, telle que celle que nous vivons actuellement. Mais rien ne résistera à la marche inéluctable et irréversible des peuples amazighs avançant dans le sens de l’Histoire.
L’un des paradoxes est la position de l’Algérie qui a officialisé la langue amazighe, qui reconnaît l’identité amazighe, qui célèbre Yennayer et qui se présente toujours officiellement comme un pays exclusivement arabe, s’inscrivant dans l’appartenance exclusive au monde dit arabe et participant de fait à toutes les activités et événements politiques, culturels et sportifs de ce monde (Ligue arabe, coupe arabe, festival arabe, capitale arabe, etc.)
Le Rassemblement pour la Kabylie (RPK) n’a jamais cessé de mettre en garde contre le risque sur la cohésion nationale par ce positionnement idéologique et hégémonique des tenants du pouvoir, notamment depuis ces deux dernières années, en poussant à l’exacerbation vers le pire à des fins politiques inquiétantes.
C’est pourquoi s’imposent des clarifications entre Algériens avec un débat en toute sérénité sur ces problématiques fondamentales qui posent la question de la Nation. L’Algérie est incontestablement une terre amazighe, l’histoire l’authentifie, les études génétiques le démontrent.
Sur ce socle amazigh, sont venues s’agréger d’autres cultures et langues suite aux multiples invasions qui ont jalonné notre histoire en laissant des empreintes plus ou moins importantes qui ont été intégrées et algérianisées.
Le résultat aujourd’hui est cette Algérie plurielle, multiculturelle et plurilingue sur un fond originel commun. Cette réalité doit être considérée comme une richesse à reconnaître et à assumer et non comme une calamité qu’on doit combattre au nom d’un quelconque unicisme, porteur de conflits et de division.
L’Algérie officielle doit incarner cette Algérie réelle. Que des Algériens se revendiquent Arabes, c’est leur droit qui est à respecter mais il y a aussi des Algériens de plus en plus nombreux qui se disent Amazighs, ou ayant d’autres origines, et qui ont droit au même respect. Tous sont des Algériens, aucun ne doit subir d’exclusion et tous doivent se sentir représentés par les institutions de représentation de leur pays.
Tout en reconnaissant l’identité et l’histoire du pays, la citoyenneté algérienne ne doit être liée ni à l’origine ou à l’identité, ni à une religion ou à une langue. Elle est une adhésion libre à un contrat social, établi par la volonté populaire et inscrit dans une constitution qui se doit d’être inclusive de toutes les entités, unies par un sentiment d’appartenance et d’amour du pays.
Au final, l’Algérie est tout simplement algérienne comme l’ont déjà définie les militants amazighs du Mouvement national en 1949 avant d’être durement réprimés pour avoir posé cette question nationale essentielle, non encore résolue et sujet tabou à ce jour.
Et si on veut adjoindre un qualificatif à l’Algérie, c’est par ses aspects anthropologiques et appartenances géographiques et non idéologiques, sans nier les liens avec des pays partageant une langue, une religion ou un pan de notre histoire.
Pour les appartenances, l’Algérie fait partie naturellement de l’ensemble nord africain qu’il faut repenser et qui reste à construite, si on veut peser dans ce monde fait de « bloc » et elle est, pour l’éternité, africaine et méditerranéenne.
En ce jour de Yennayer, le RPK adresse ses meilleurs vœux à tous les Amazighs du monde, en espérant plus de droits culturels et politiques pour les peuples amazighs en cette nouvelle année 2022-2972 et qu’elle soit celle de la libération de tous les détenus politiques et d’opinion.
Le 12/01/2022
Pour le RPK/Malika Baraka
HACHA AGHYOUL IG NEKREN LASLIS.
LES PEUPLES DE L’AFRIQUE DU NORD SONT AMAZIGH ET L’ISLAM A ÉTÉ RAMENÉ PAR LES ARABES DE L’ARABIE QUI SE SONT INSTALLÉS ET INTÉGRÉS DANS LA REGION. STOP.
Au sens figure oui . Au sens propre, Cela m’etonnerais qu’un aghyoul renie son identite. Les aghyouls chez nous font du bon travail et ne derangent pas les humains. Donc ceux dont tu parles sont en dessous de toutes les races.