13 décembre 2024
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2024 : un monde devenu malléable

Lance-missiles
L’industrie des armes de guerre se relance à la faveur des conflits qui se multiplient partout sur la planète

Après que les précédentes années aient fait souffrir l’humanité jusqu’à un niveau la rendant ouverte à accepter de nouvelles voies de développement, 2024 pourrait ouvrir la porta à la mise en place de processus de gestion internationale permettant de mieux adapter les pays de la planète au monde qui vient.

L’historien, démographe et sociologue, Emmanuel Todd, qui avait annoncé en 1976 la chute de l’URSS en s’intéressant à son indice de mortalité infantile, considère que la défaite de l’Occident est en cours et que le monde est à la veille d’un basculement, la désintégration des valeurs de l’ancien ordre mondial entrainant guerres et violence. Il prédit la défaite de l’Occident dans le contexte du conflit en Ukraine.

C’est un peu la même vision qu’a l’ancien diplomate et universitaire, Gilles Andréani, qui considère aussi que le nouvel ordre mondial qui a commencé à s’installer après la chute du mur de Berlin s’est dissout dans les rivalités entre puissances dans les dernières années. En 2024, il voit une planète fracturée, chaotique avec un retour aux guerres interétatiques de haute intensité, les organisations internationales ne permettant plus de canaliser les tensions et étant ouvertement contestées par une partie croissante des États, victimes de forces nationalistes et populistes.

L’ordre mondial est-il vraiment menacé ?

Le géopolitologue et directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, Bruno Tertrais, est un brin plus optimiste et considère que « 2024 sera une année d’épreuves pour les démocraties » qui devront résister à des vagues de désinformation. Selon lui, il y aurait actuellement une « guerre tiède » entre le monde les autocraties et les démocraties, des blocs qui ne seraient pas homogènes et aux contours mouvants.

Quelle position occupe l’Algérie dans le développement mondial ?

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Il est cependant sceptique vis-à-vis de l’idée de désoccidentalisation du monde, puisque toutes les grandes institutions créées après 1945 par les Occidentaux tels l’ONU, le FMI et la Banque mondiale restent essentielles pour les pays en développement. Il note de plus que les normes dites occidentales sont encore plus séduisantes pour une majorité des habitants de la planète que celles défendues par la Russie ou la Chine. Si les libertés individuelles ne plaisent pas aux gouvernements autocrates, elle continue de séduire leurs populations comme le montre la direction des flux migratoires.

Une note d’espoir

Selon l’écrivain franco-libanais Amin Maalouf, pour la première fois dans l’histoire de l’Humanité, elle a les outils pour résoudre ses problèmes, mais doit se décider à modifier sa façon d’organiser le monde, les relations entre pays et entre individus pour que tous puissent affronter ensemble les défis. Avec les Nations unies à bout de souffle, un sursaut de l’Humanité, actuellement sans modèle, serait devenu vital.

La mise en place et l’acceptation de nouvelles manières de faire passe par trois phases, soit le dégel des processus à changer, faire les modifications désirées et finalement cristalliser les nouvelles techniques de gestion. La récente série de crises mondiales montre que les vieilles manières de faire ne sont plus assez efficaces pour les besoins actuels.

Déjà critiqués pour la gestion de la pandémie de Covid en 2020, de l’invasion de l’Ukraine en 2022 et de celle de la guerre à Gaza en 2023, tout cela pendant que la Terre entre dans une phase destructrice des changements climatiques, les mécanismes de régulations internationaux sont actuellement affaiblis au point ou une nouvelle restructuration du monde semblant cohérente et capable d’être considéré favorablement par une partie de l’Humanité pourrait commencer à s’implanter en 2024.

Le fait que la moitié des habitants de cette planète seront appelés à participer à des élections cette année ouvre la porte à des changements concrets dans la manière dont sont gérées les relations entre peuples et avec la planète. À mesure que ces élections se tiendront, l’année perdra de sa malléabilité et le résultat des urnes pourrait amener des changements importants pour les générations futures.

En 2024, peut-on trouver de nouveaux processus de gestion des relations internationales et des conflits mondiaux qui forceront autant Israël que la Russie à faire taire leurs armes à Gaza et en Ukraine?

Michel Gourd

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