26 décembre 2024
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Condamnés à mort de Larbaa Nath Irathen : la Cour suprême accepte la cassation

La demande de pourvoi en cassation contre les condamnations à mort de 38 personnes dans l’affaire de l’assassinat de Djamel Bensmaïl en 2021, a été approuvée par la Cour suprême.

L’acceptation de la demande du collectif de défense des 38 accusés par la Chambre pénale de la Cour suprême intervenue, jeudi 28 novembre, signifie que le dossier sera à nouveau ouvert au cours de la prochaine audience pénale et avec une formation judiciaire différente de celle qui avait rendu le premier arrêt, a indiqué Me Sadate, membre du collectif de défense des prévenus. Cette décision ouvre une fenêtre d’espoir pour les condamnés à mort et leurs familles qui réclament que justice, toute la justice passe.

En octobre 2023, la Cour pénale d’appel de Dar El Beida (Alger) a condamné à mort 38 prévenus accusés d’être impliqués dans l’assassinat de Djamal Bensmaïl en août 2021.

Le tribunal avait aussi prononcé une peine de 20 ans de prison contre 6 prévenus, et une peine allant de 3 à 10 ans contre 23 mis en cause, tandis que 27 autres bénéficiaient d’un acquittement dans la même affaire.

Beaucoup de zones d’ombres entourent cette affaire survenue alors que la Kabylie était en proie à des incendies meurtriers. Dès le départ, les autorités et leurs relais ont accusé le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie d’être derrière non seulement les incendies mais aussi ont accusé des prévenus qui seraient du MAK de cet ignoble assassinat.

Djamel Bensmaïl El Miliani
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Aussi, au cours de l’audience, l’un des prévenus dans cette affaire a avoué son appartenance au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), que les autorités qualifient de « mouvement terroriste », après que le président du tribunal l’ait confronté avec les éléments contenus dans l’enquête des services de sécurité.

Lors de son interrogatoire, l’accusé (M.M.A.) a révélé qu’il avait été membre du MAK pendant 4 ans, entre 2012 et 2016, avant de se retirer parce qu’il n’était pas convaincu de des idées propagées par ce mouvement. C’est alors que  le ministère public interviendra  pour l’interroger au sujet de ses contacts avec un certain nombre d’accusés, car il était un « membre actif » du mouvement et les a invités à organiser des marches.

Il convient de noter que le dossier comprenait 94 prévenus. De lourdes charges ont été retenues contre eux par le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed ont été inculpés d’appartenance à une « organisation terroriste », d’atteinte à la sûreté de l’Etat, d’actes intentionnels de sabotage portant atteinte à la sécurité de l’Etat, meurtre avec préméditation, agression physique et incitation à celle-ci, encouragement à une organisation terroriste, abus et incendie de cadavres, assaut du commissariat de police, violation de la sécurité.

Des charges particulièrement lourdes qui destinaient les accusés à la condamnation à mort. Le prononcé était saisissant non seulement par sa sévérité mais aussi la célérité avec laquelle a été traitée cette grave affaire.

La Direction générale de la sûreté nationale a indiqué dans un communiqué que ses services compétents ont pu, grâce aux technologies modernes, récupérer le téléphone portable appartenant à la victime qui a été assassinée de manière crapuleuse dans la commune de mercredi Nath Erathen.

La télévision publique algérienne a publié les « aveux » de certains des acteurs impliqués dans l’assassinat de Djamal Bensmail, sur leur affiliation au MAK et leur participation à ce crime, et a révélé les détails de ce crime qui a secoué l’opinion publique du pays. Cependant, quand on sait comment fonctionne la justice dans notre pays, il y a lieu de prendre beaucoup de recul sur ces « aveux » et la manière avec laquelle ils ont été obtenus.

Un procès « politique et expéditif », pour la défense 

Les condamnations par le tribunal de Dar El Beida avaient provoqué émoi et consternation au sein de large pans de l’opinion. Les organisations de défense des droits de l’homme ont vivement protesté, réclamant sa révision. La défense, quant à elle, s’était élevée contre le caractère politique et expéditif du procès.

Beaucoup d’observateurs avaient décelé un montage politico-securiaire dans l’affaire de feu Djamel Bensmaïl intervenue en plein tourmente des incendies ravageurs dune bonne partie des villages de hautes Kabylie.

La conviction était établie chez bon nombre d’Algériens que le jeune volontaire de Méliana venu aider à l’effort de solidarité nationale en faveur des citoyens de Larbaa Nath Irathen et d’autres communes de Kabylie à été sacrifié sur l’autel d’intrigues visant à mettre un terme au mouvement de protestation citoyenne qui a atteint son apogée à, l’époque, notamment en Kabylie. 

Les circonstances de sa mort interroge surtout quand on sait que la victime était dans un véhicule de police avant que des individus le saisissent et l’extraient sous le regard des policiers qui n’avaient pas opposé quelque résistance. Son assassinat a été filmé et largement partagé sur les réseaux sociaux. Un crime qui a jeté l’effroi au sein de la population algérienne en général et la Kabylie en particulier.

Sofiane Ayache

9 Commentaires

  1. Voilà 38 jeunes Kabyles condamnés à mort car accusés du meurtre de Djamel Bensmaïl. Tout le monde se rappelle de la mort de ce jeune venu de Miliana pour venir en aide aux habitants de la Kabylie victime d’atroces incendies allumés par des mains criminelles. Ce ne sont ni Djamel Bensmaïl ni ces jeunes qui ont allumé ces feux destructeurs. Il y a beaucoup de manipulation pour semer la confusion dans cette région d’Algérie certes frondeuse mais pacifique que le pouvoir en place a dans le collimateur depuis l’indépendance pour laquelle elle a payé un lourd tribut comme toutes les autres régions d’ailleurs. Ce pouvoir illégitime fait une fixation sur cette région pour probablement se donner une légitimité aux yeux des autres régions de ce vaste pays que le voisin de l’ouest jalouse aussi.
    Il serait temps de rendre justice à cette Kabylie meurtrie par la gabegie de ce pouvoir mafieux et illégitime qui squatte l’Algérie libérée du colonialisme par ses enfants légitimes dont les Kabyles qui étaient aux premiers rangs lors des années de feu rappelons-le.

  2. « Lors de son interrogatoire, l’accusé (M.M.A.) a révélé qu’il avait été membre du MAK pendant 4 ans, entre 2012 et 2016, avant de se retirer parce qu’il n’était pas convaincu de des idées propagées par ce mouvement. C’est alors que le ministère public interviendra pour l’interroger au sujet de ses contacts avec un certain nombre d’accusés, car il était un « membre actif » du mouvement et les a invités à organiser des marches ». Si ce monsieur MMA, tout membre du Mak qu’il était l’avait quitté en 2016 comment pouvait-il demeurer un « membre actif » en 2021? En d’autres termes, en 2021, monsieur MMA, sans le savoir, était toujours un membre actif du MAK qu’il avait pourtant quitté en 2016. Même Der Prozess (Le Procès) de Kafka fait pâle figure devant ce « bijou » de la justice algérienne qui acquitte le terroriste Abu Dahdah et qui terrorise des jeunes de Larbaa Nat Iraten juste parce qu’ils sont … Kabyles. Pluôt kafkaien, ne trouvez-vous pas?

  3. j’ai vu toutes les videos de l’assassinat de Bensmail quand elle etaient sur youtube. L’une d’entre elle montrait clairement l’agression de ce monsieur dans un van avec des vitres .. horriblement agresse et tue a coups de couteau avant que le corps du supplicie ne soit livre a une foule menee par des conspirateurs d’ailleurs debusques. Le monsieur etait deja mort . On cache la verite a un pays au temps de youtube et des telephones a cameras.

    • On n’a pas cacher la vérité à un pays, c’est le pays qui ne voulait pas voir la vérité, autrement dit, les vidéos étaient accessibles à tout le monde, bien des questions de toute évidence, qui a informé la foule qu’un (éventuel)pyromane était dans ce fourgon ? pourquoi le fourgon de police roulait t-il si lentement et était filmé ? Les seuls personnes qui étaient avec Dj. Bensmain dans le fourgons étaient des policiers, encore une fois filmé, pourquoi lui ont-ils assenées des coup de poing, filmé ? Ont-t ils étaient convoqués au procès ? La victime elle même criait dans ses derniers instants « leqbayel ma idirouhach hadhi » « Les kabyles ne me feront pas ce mal », comment ça se fait que les commissariats qui étaient, d’habitude, comme des bunkers qu’on ne peut approcher de 50m étaient si accessible à tout le monde ce jour la ? Les réponses à toutes ces questions et à bien d’autres nous ramènent à un seul coupable « le pouvoir des voyous »

  4. Nous avons besoin de vérité, sans quoi la fracture entre Kabylie et institutions sera une plaie béante. Devant le doute, il vaudra mieux sursoir et révoquer l’emprisonnement. Je ne crois pas que laisser planer ce doute servirait l’État.
    Ceci dit, il est aussi évident que la Kabylie a toujours payé pour avoir eu raison. La dictature arabislamique est le vrai problème, s’en débarrasser rendra solides les institutions et de ce fait un État fort par sa cohérence interne sera la tombe des ennemis, qui guettent et veillent à ce que les tensions persistent.
    La constitution devrait être laïque, humaniste comme le sont nos valeurs. L’État éthique est une dérive qui met le pays toujours dans ce besoin de l’usage de la force, or un retour aux fondamentaux consolidera les institutions et la fluidité de leurs fonctionnalités.

  5. Nous avons besoin de vérité, sans quoi la fracture entre Kabylie et institutions sera une plaie béante. Devant le doute, il vaudra mieux sursoir et révoquer l’emprisonnement. Je ne crois pas que laisser planer ce doute servirait l’État.
    Ceci dit, il est aussi évident que la Kabylie a toujours payé pour avoir eu raison. La dictature arabislamique est le vrai problème, s’en débarrasser rendra solides les institutions et de ce fait un État fort par sa cohérence interne sera la tombe des ennemis, qui guettent et veillent à ce que les tensions persistent.
    La constitution devrait être laïque, humaniste comme le sont nos valeurs. L’État éthique est une dérive qui met le pays toujours dans ce besoin de l’usage de la force, or un retour aux fondamentaux consolidera les institutions et la fluidité et de leurs fonctionnalités.

  6. Liberté et indemnités pour ces innocents , victimes d’un complot d’état.
    Un assassinat politique pour les enjeux politiques dont la Kabylie toute entière est victime.
    Un vrai procès de l’affaire de Larbaa nath irathen s’impose pour la vérité et rien que la vérité et identifier les vrais responsables direct ou indirects concernant les incendies et ses 500 victimes ainsi que l’assassinat de Jamel.
    Sans vérité ni justice , point de paix ni sérénité dans notre pays.
    Toute une région et beaucoup de famille ont souffert de cette affaire.le pouvoir est seul responsable et il a une obligation d’apporter un éclaircissement et une solution juste à cette affaire que nous oublierons jamais.

  7. Les vrais coupables sont ceux qui ont procédé à son arrestation et les policiers qui l’ont livré en pâture.
    Les habitants de larbaa sont des victimes au même titre que djamel paix à son âme.

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