Ces derniers jours, l’Iran connaît une intensification dramatique des exécutions, un signal inquiétant de l’ampleur de la crise politique et sociale qui secoue le pays.
En l’espace de quelques jours seulement, une trentaine de personnes ont été exécutées, marquant une recrudescence brutale des violations des droits humains. Cette escalade traduit la peur grandissante du régime face à une contestation populaire de plus en plus organisée et résolue.
Une répression ciblée et implacable
Fin novembre 2024, le système judiciaire iranien a prononcé la peine de mort contre six prisonniers politiques : Abolhassan Montazer, Pouya Ghobadi, Vahid Bani-Amirian, Babak Alipour, Ali-Akbar Daneshvarkar et Mohammad Taghavi. Ces hommes, après des mois d’interrogatoires et de tortures, sont devenus les nouvelles victimes d’une stratégie visant à museler toute dissidence. Ces condamnations ne relèvent pas d’un processus judiciaire équitable, mais d’une tentative désespérée de prévenir de futurs soulèvements.
Depuis 2019, le régime iranien a intensifié l’usage de la peine capitale contre ses opposants, transformant les exécutions en un outil de terreur politique. À l’approche de nouvelles manifestations, ces pratiques se multiplient, frappant ceux qui osent défier le pouvoir en place.
Une crise économique comme catalyseur de la contestation
La répression survient dans un contexte économique catastrophique. L’inflation galopante, la pauvreté croissante et la corruption généralisée nourrissent un mécontentement profond au sein de la population. Ces conditions créent un terreau fertile pour des manifestations de plus en plus massives et organisées.
Conscient de la menace, le Guide suprême Ali Khamenei a récemment appelé les forces paramilitaires à se tenir prêtes à réprimer ce qu’il qualifie d’« émeutes ». Cette rhétorique montre un régime acculé, tentant désespérément de maintenir son emprise par la violence.
Une urgence pour la communauté internationale
Face à ces atrocités, il est impératif que les démocraties européennes adoptent une position ferme. Les relations diplomatiques et commerciales avec l’Iran doivent être conditionnées à l’arrêt immédiat des exécutions et au respect des droits humains. Le silence ou l’inaction face à cette répression brutale serait une complicité tacite dans les crimes du régime.
Le mouvement Femme, Vie, Liberté incarne l’espoir d’un changement profond en Iran. Soutenir ce soulèvement, c’est défendre les aspirations d’un peuple à la liberté et à la dignité. Il appartient à la communauté internationale d’amplifier cette lutte, en exigeant des comptes pour les crimes commis et en soutenant activement ceux qui risquent leur vie pour un avenir meilleur.
Un régime au bord du gouffre
L’intensification des exécutions, la crise économique et la montée des protestations révèlent un régime en perte de contrôle. Mais loin de briser la volonté du peuple, cette répression semble attiser sa colère.
L’avenir de l’Iran repose sur la résilience de ses citoyens et sur la solidarité du reste du monde. Il est temps d’agir, de dénoncer les abus et de soutenir ceux qui luttent pour leurs droits fondamentaux. Le monde ne peut rester spectateur face à cette tragédie humaine.
Kamel Bencheikh, écrivain