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mercredi, 5 novembre 2025
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Répression et impunité : témoignages accablants de deux anciens cadres du CRA contre Ibtissam Hamlaoui 

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Le scandale autour d’Ibtissam Hamlaoui, présidente du Croissant-Rouge algérien et du Conseil national de la société civile, prend des allures d’affaire d’État. Deux anciens cadres au sein du CRA, Hadjer Zitouni et Yacine Benchattah, livrent des témoignages glaçants accusant la responsable d’avoir usé de son influence pour instrumentaliser la justice et les services de sécurité afin de faire taire ses opposants.

Derrière cette dérive, c’est toute la crédibilité des institutions civiles algériennes qui se trouve ébranlée, sur fond de silences officiels et de soupçons d’impunité. D’emblée, la première question qui s’impose est : qui est ou qui sont les protecteurs d ‘Ibtissem Hamlaoui pour qu’elle agisse ainsi sans impunité ?

En effet, la figure d’Ibtissam Hamlaoui, présidente du Croissant-Rouge algérien et du Conseil national de la société civile, suscite une nouvelle tempête médiatique et morale. Deux témoignages récents, particulièrement graves, viennent d’ajouter un éclairage accablant à une série d’accusations déjà anciennes de harcèlement, d’abus d’autorité et d’instrumentalisation des institutions publiques, notamment judiciaires et sécuritaires à des fins personnelles.

Témoignages accablants de deux anciens collaborateurs

La première à briser le silence est Hadjer Zitouni, ex-directrice de la communication du Croissant-Rouge algérien, qui a travaillé directement sous l’autorité d’Ibtissam Hamlaoui en 2024. Dans un témoignage rendu public, la journaliste raconte un calvaire fait d’humiliations, d’agressions verbales et de mauvais traitements au sein de l’organisation, avant de devenir la cible d’une machination judiciaire et sécuritaire après son départ.

Arrêtée arbitrairement, selon son récit, Hadjer Zitouni affirme avoir été privée d’eau et de nourriture pendant plus de cinq jours lors de sa garde à vue à la Brigade de recherches et d’investigations de Bir Mourad Raïs. Elle dit avoir été forcée à se dévêtir et avoir survécu “en buvant l’eau des toilettes” de son lieu de détention. Jugée pour “diffusion d’informations calomnieuses” à l’encontre d’Ibtissam Hamlaoui, elle aurait été condamnée lors d’un procès expéditif, sans possibilité de se défendre. Pire encore, elle accuse une gardienne de prison de l’avoir agressée physiquement sur instruction supposée de l’actuelle présidente du Croissant-Rouge. C’est dire la gravité de ce énième scandale après celui du général El Djinn dont les tenants et aboutissants relèvent du secret d’Etat.

Le second témoignage, tout aussi accablant, est celui de Yacine Benchattah, ancien responsable du bureau de Skikda du Croissant-Rouge algérien. Volontaire respecté, il raconte comment sa vie a basculé après avoir dénoncé des irrégularités financières et des dérives de gestion au sein de l’organisation. Il décrit une répression brutale : arrestation, torture, humiliations, détention arbitraire et harcèlement judiciaire répété. Selon lui, chaque épisode de maltraitance portait la marque d’une “vengeance personnelle” attribuée à Ibtissam Hamlaoui, qu’il accuse d’exercer “une influence délétère sur l’appareil judiciaire et sécuritaire”.

Une influence controversée

Ces récits, glaçants dans leur détail, soulignent un problème systémique de concentration du pouvoir entre les mains d’une responsable qui, depuis 2022, cumule des positions influentes au sein d’organismes censés être indépendants du pouvoir exécutif. Plusieurs observateurs estiment que la longévité et la puissance d’Ibtissam Hamlaoui ne peuvent s’expliquer sans un appui politique direct. D’aucuns évoquent une proximité avec les plus hautes sphères du régime, qui lui aurait permis d’imposer son autorité et de neutraliser toute contestation interne.

Appels à une enquête indépendante

Face à ces témoignages, des figures reconnues du monde juridique et politique, comme Boujemâa Ghéchir et Abdessalam Bachagha, appellent à l’ouverture d’une enquête impartiale et transparente. “Ces allégations sont trop graves pour rester dans la sphère médiatique. Il faut établir les faits, protéger les victimes et restaurer la crédibilité de nos institutions civiles”, plaide l’un d’eux.

Silence et crispation

Ibtissam Hamlaoui, fidèle à sa stratégie de silence, n’a toujours pas réagi publiquement. Mais le climat autour d’elle se durcit. Après le scandale suscité par l’incarcération de l’écrivaine Salima Mellizi, emprisonnée à la suite d’une plainte déposée par Hamlaoui, ces nouvelles révélations viennent renforcer l’image d’une personnalité autoritaire et controversée, symbole d’une dérive préoccupante du pouvoir moral et institutionnel en Algérie.  Tant que la lumière ne sera pas faite sur ces accusations, la figure d’Ibtissam Hamlaoui restera associée à une forme d’impunité qui mine la confiance du public dans les institutions censées incarner l’humanisme et la solidarité. Alors bénéficie-t-elle donc de protections haut placées pour qu’elle continue de passer entre les gouttes ?

Samia Naït Iqbal

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