Jeudi 12 août 2021
Assez maintenant !
Le pays brûle. Le pays titube. L’épisode tragique du jeune Bensmaïl rappelle que le point de saturation est atteint.
La Kabylie est montrée du doigt. C’est l’occasion, n’est-ce pas, de concocter quelque sournoiserie assassine pour en finir avec ces territoires perturbateurs. Pendant ce temps, que fait la Présidence de la République ? Elle organise des pitreries, des rencontres guignolesques avec des pseudo-journalistes qui gazouillent devant le regard des Algériens désabusés, offrant au monde le spectacle affligeant d’une République minaudière où l’on joue à faire les charlots, à défaut d’édifier une nation moderne.
Le pouvoir algérien n’était préparé à rien : pas de respirateurs pour les personnes contaminées et qu’on a vues mourir en masse ; pas de dispositif contre les incendies ; aucune organisation pour la distribution de l’eau… Mais c’est cela, rien que cela, le pouvoir issu de la comédie électorale du 12 décembre 2019 et auquel on avait cru subtil d’ajouter, en juin 2021, une cohorte d’heureux bouffons chargés, eux, d’occuper le parlement, élus par personne et parmi lesquels on compte ce que la politique des copains et des coquins crée de pire pour un pays.
C’est avec cette escadrille de simplets ahuris, de fripons attendant leur heure, que M. Tebboune entend édifier « une nouvelle Algérie » et solutionner les incommensurables problèmes qui se dressent devant le pays ?
Pareilles inconsciences n’auraient pas soulevé tant d’inquiétudes si elles n’aggravaient l’irresponsabilité du pouvoir et sa démission. Le jeune Bensmaïl n’aurait jamais été arraché des mains de la police si cette dernière avait conservé la respectabilité rattachée aux institutions de l’Etat.
Mais l’Etat est absent, absent comme il ne l’avait jamais été, absent au point d’être affolé devant la pandémie puis devant les feux de forêts. Affolé et impuissant. Sans la mobilisation des enfants de ce pays, de ses travailleurs de la santé (ceux-là que M. Zerhouni faisait tabasser joyeusement dans les rues d’Alger), du mouvement associatif national et international, sans le concours bénévole et soutenu, le bilan des pertes humaines aurait approché l’impensable.
Les Algériens ont pallié à la faiblesse de leur Etat ! Un pouvoir élu démocratiquement, un pouvoir reflétant la volonté du peuple, se serait appuyé sur cette richesse humaine pour sortir l’Algérie de l’ornière. Mais non ! Depuis trois ans, le régime algérien avait multiplié les attaques à l’encontre de ces hommes et ces femmes qu’on avait vus secourir, réconforter, organiser la solidarité, le gouvernement avait envoyé sa police et réservé des places en prison.
Le plus grand tort de Tebboune et de son entourage, est de vouloir « faire comme si… » ; leur plus grand crime est de faire payer des innocents, leur obstination à s’accrocher au pouvoir. L’Algérie ne peut plus supporter une telle gouvernance.
Assez ! Ce pays n’en peut plus. Chaque jour que cette côterie passera à la tête du pays nous rapprochera de l’apocalypse.