Mercredi 18 mars 2020
Sonatrach : déclin et effondrement du gaz vers l’Italie en 2020
Dans le dernier rapport de l’OPEP celui de mars 2020 (01) le déclin se confirme et qui rend Sonatrach incapable d’assurer son quota de l’OPEP fixé à un 1,056 millions de baril par jour en dépit des assurances du ministre de l’énergie lors de son entretien à la chaîne III.
Rappelons que dans cette vidéo à la 20e minute, (02) la journaliste lui demandait de confirmer l’alerte des experts sur le déclin depuis 2008 et surtout le fait qu’aujourd’hui, Sonatrach n’arrive même pas à produire le quota fixé par l’OPEP ? Il était mal à l’aise en lui répondant sans consulter ses fiches, ce qu’il faisait pour les autres questions, qu’il n’était pas d’accord car la Sonatrach a toujours produit son quota, confirmant au passage ce 1,056 millions de barils jours.
En réalité, la moyenne de l’année 2018 a été de 1,040 millions de baril par jour et passée en 2019 à 1,023 millions de baril par jour soit toujours en moyenne un déficit de 17000 barils par jour.
Le mois de janvier 2020, basé sur une communication directe de Sonatrach, la production a été redescendue à 1,011 millions de barils par jour puis redescendre encore une fois en février à 1,009 million de barils par jour.
Toute la question qui reste : pendant que les responsables du secteur de l’énergie promettent « monts et merveilles » avec cette nouvelle loi, les gisements existants qui constituent la seule marmite algérienne ne sont ils bousillés suite à une mauvaise maintenance par une surexploitation depuis 2017 ?
En effet, il est difficile aujourd’hui de tout mettre sur le dos d’un déclin naturel en s’appuyant sur le pic d’Hubbert alors qu’en 2016, l’Algérie avait gagné 120 000 barils par jour en capacité uniquement en brut. Mais depuis 2017, la Sonatrach peine à assurer le million baril jour, seul pays à produire en dessous de son quota en perdant une capacité de production de plus de 160 000 barils par jour.
Aucune enquête n’a été diligentée pour situer la responsabilité de ces quantités de gaz détournés de la réinjection pour le maintien de la pression des gisements à l’exportation sans l’aval des organes statutaires.
Cette situation impacte directement les recettes
Dans la revue « MEES » qui publie hebdomadairement des analyses de pointe sur le pétrole et le gaz depuis septembre 1957 (03), on apprend que les importations italiennes de gaz algérien sont en voie d’atteindre leur plus bas niveau mensuel depuis plus de cinq ans en ce mars 2020, les 12 premiers jours du mois n’atteignant que 324 millions de pied cube par jour (9,2 millions de m3 /jour).
A la même période en 2016 par exemple, la quantité exportée était sur le point d’atteindre prés du double soit 602 millions de Cubic Feet Day (17 millions de m3 /jour).
La baisse de la production de gaz de l’Algérie poursuit l’article, conjuguée à une demande intérieure record, a vu l’approvisionnement en canalisations de 2019 atteindre son plus bas niveau en quatre ans à 987 millions de Cubic Feet Day (28,03 millions de m3 /jour). Il faut signaler par ailleurs lit-on que l’Italie n’a rien d’extraordinaire à prendre du moins en ce mois de mars alors que la saison d’hiver tire à sa fin.
L’ampleur de l’automne suggère que d’autres facteurs rentreront en jeu.
En plus, avec des prix spot mondiaux du GNL à des niveaux record, les acheteurs européens ont cherché à maximiser les achats de GNL au détriment du gazoduc pétrolier plus cher pendant que les organes de commercialisation et de marketing de Sonatrach se cantonnent confortablement dans leur bureau en attendant la prime de fin d’année.
R. R.
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