27 novembre 2024
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Tout est dit ce IXème vendredi d’un côté comme d’un autre   

DECRYPTAGE

Tout est dit ce IXème vendredi d’un côté comme d’un autre   

Il est fort probable qu’on n’aurait pas besoin d’un dixième vendredi puisqu’il ce dernier semble très riche en messages aux uns et aux autres.

D’un côté, les personnalités reçues la veille par Bensalah, les coups de fil donnés par le secrétaire général de la présidence Habba El Okbi à des constitutionnalistes pour former un comité de surveillance des élections du 4 juillets prochain, la rencontre de consultation prévue ce lundi n’ont pas convaincu grand monde pour dire à l’unanimité que la dérogation aux règles constitutionnelles sont devenues face à cette crise politique une voie incontournable.

De l’autre, l’élan du mouvement national est resté intact, voire déterminé d’aller au bout pour se débarrasser une fois pour toute de ce « système » dont les racines sont dans cette feuille de route que présente le chef d’Etat par intérim qui devra lui et son exécutif partir. Il le tient aussi pour responsable des conséquence d’un pourrissement de la situation. Il n’y a pratiquement aucun candidat sérieux à la présidentielle. A l’exception de Belaid et Ghediri(déjà candidat à celle d’avril) qui approuvent cette échéance du 4 juillet. Même les dissidences en cascade des institutions des collectivités locales n’arrivent pas à faire renoncer à sa préparation.

Ce qui est nouveau durant ce neuvième acte, ce sont les noms de certaines personnalités charismatiques qui ressortent avec insistance pour conduire cette transition dont l’issue semble incontournable. Si l’on se réfère à ce qui à été relayé dans réseaux sociaux, Liamine Zeroual aurait reçu chez lui une délégation du Hirak, probablement d’envergure régionale mais qui leur a recommandé de s’adresser l’armée et indirectement « si elle est favorable », il présenterait sa feuille de route. Mais le  journal électronique Maghreb Intelligence (01) cite d’autres sources « proches du ministère de Défense qui ont confirmé que l’armée dispose de sa propre feuille de route, celle d’aller vers les élections, peu importe son échéance mais c’est au nouveau président de mener les réformes vers le changement revendiqué par le mouvement national. Gaid Salah, si l’on croit cette dépêche, a choisi déjà la personnalité qui semble idoine pour ce genre de réforme en profondeur. Il s’agit de Mouloud Hamrouche.

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1- Pourquoi justement Mouloud Hamrouche

C’est une des réserves de l’élite politique algérienne sinon  le seul qui reste doté d’une parfaite connaissance du « système » en place depuis l’indépendance pour pouvoir mettre en place les réformes qui entrent dans les objectifs du mouvement national de la manière la plus souple comme il a amorcé avec son équipe les années 89-91. 

Mouloud Hamrouche a une affinité si l’on parcours ses contributions et le peu d’interviews qu’il a accordés à la presse avec l’armée et demeure convaincu que dans les conditions spécifiques à l’Algérie, historiques, sociales, sociétales et surtout économiques, il est le seul qui pourra accompagner avec efficacité les changements exigés par le Hirak qui sont au stade actuel « complexes » et pourraient, si l’on n’y va pas avec des pincettes, chambouler un ordre établi, lequel ordre retournerait la situation en sa faveur pour rendre tous les sacrifices consentis pendant 9 semaines en vain.

Il est vrai que face à des fake news, les bruits nocifs électroniques mais gratuits, il s’est dit que sa vie politique est enterrée, mais le devoir patriotique pourrait le convaincre d’un mandat pour mettre la roue en marche et éviter un débat stérile qui déchirerait la société. 

Ceux qui ont travaillé avec lui reconnaissent sa volonté dans ce domaine précis, ce qui lui permettra de se consacrer à l’équilibre des pouvoirs des ailes qui en ont, aux libertés, légalité et surtout capter l’énergie des 70% des jeunes pour en faire des citoyens intéressés au corps social, et celle des autres parties de la société pour sortir le pays de la dépendance au pétrole.  

Il est aussi capable, si l’on se réfère à sa dernière contribution, rallier les générations d’hier et celle d’aujourd’hui pour mieux appréhender un futur consensuel mais productif pour l’ensemble. Rappelons pour mémoire qu’il a déjà dirigé un gouvernement dans des moments de crise les années citées plus haut lorsqu’il a succédé à Kasdi Merbah, le puissant chef de la sécurité militaire, au demeurant qui a difficilement accepté son limogeage.

Mouloud Hamrouche s’est tout de suite occupé du dossier de la liberté d’expression et des médias avec une ouverture de son espace afin de mettre d’abord et avant tout les membres de toute la société en confiance et décontractés pour la suite. Une fois les citoyens qui se réveillent chaque matin trouvent des informations variées dans plusieurs journaux son équipe lança une ouverture politique et économique progressivement mais touchant à la fois la société et le champ politique.

Il a insisté pour toucher la sphère financière par l’adoption de la loi sur le crédit et la monnaie qui é été tripotée en 2017 par le gouvernement Ouyahia pour l’ouvrir au financement non conventionnel qui fait l’objet d’une grande polémique aujourd’hui. Reconnaissons que c’est son équipe qui a fait sortir l’économie algérienne du taux d’échange administré. Les domaines agricoles devenus nationalisés et abandonnés ont été privatisés et une grande partie a été remise à ses propriétaires. Il n’a pas pu finir la décentralisation de l’administration, la débureaucratiser et procéder à son insertion dans l’économie mondiale, seule gage pour une diversification effective de l’économie nationale.

Les luttes internes du parti unique, la démission de Chadli Bendjedid et l’offensive précipitée pour suspendre le processus électoral ont entravé son élan et précipité la chute de son gouvernement. Aujourd’hui on n’est pas très loin d’une crise politique similaire mais les conditions économiques lui sont favorables avec un baril de pétrole à 72 dollars en moyenne pour la saison et en phase d’une augmentation en perspective dans la fourche 65-75 dollars le baril sans compter la prime de légèreté et un taux de soufre réduit du Sahara Blend Algérien avec en sus, un matelas de réserves de change d’au moins de 87 milliards de dollars.

S’il est vrai que tout est dans les hypothèses, chacune avec sa probabilité d’occurrence, mais ce qui est sûr c’est que la guerre contre le « système » est bel et bien déclarée.                                                                                                                  

R. R.

Renvoi

(01)-http://www.maghreb-intelligence.com/exclusif-mouloud-hamrouche-lhomme-sur-lequel-veut-miser-le-general-gaid-salah/?fbclid=IwAR0xyTMVMZnTwrfnVqHajbf9SMNIn2T9XIlMMSVfbo-xg8-ZAIuXuuu1GE

Auteur
Rabah Reghis

 




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