Lundi 9 avril 2018
Bouteflika se montre à Alger ! Un aperçu de ce que sera le cinquième mandat
La cérémonie est presque millimétrée,… presque surréaliste, se réjouissent les courtisans. Devant le tintamarre fait par les médias lourds et leurs relais, on serait tenté de croire que l’incroyable a eu lieu ce lundi à Alger. Pourtant, si tout marchait normalement quoi de plus naturelle qu’une sortie d’un président dans la capitale ? Mais justement puisque rien ne fonctionne normalement, il est de saison de présenter une inauguration d’une mosquée comme un événement exceptionnel.
Pathétique
Devant un public d’acquis triés sur le volet, le président Bouteflika apparaît sur le péron enfoncé dans son fauteuil roulant. L’image de cet homme qu’on montre est pathétique ! Le regard hagard, la bouche ouverte, Abdelaziz Bouteflika tente dans un effort surhumain de saluer la foule. La main tremble. Mais le geste est hésitant, surhumain. Aucune parole. Aucune déclaration. Le micro est resté désespérément muet.
Comme briefée, la foule de courtisans crie et lance des youyous. Les fameuses msameiya sont à l’oeuvre. Le reste est de la mise en scène, comme sait le faire le clan au pouvoir. Les télés offshore toutes acquises au clan prennent le relais pour abreuver les Algériens de ces images dignes du fameux film Potemkine.
Motif de cette sortie ? L’inauguration de la mosquée Ketchaoua et deux modestes station de métro. Un miracle ! Un édifice religieux réhabilité et déjà inauguré par Recep Erdogan, lors de sa visite en février à Alger, en… l’absence du président Bouteflika.
Une question s’impose toutefois : pourquoi le président Bouteflika n’a pas inauguré en compagnie du président turc cette mosquée historique ? N’était-il pas plus normal de le faire en ce temps et ne pas laisser Erdogan le faire seul ?
Mais il semble que l’agenda n’était pas encore défini. Ou alors le président pas trop en forme pour paraître en public. A chacun de faire son opinion.
Cette sortie annoncée déjà comme un scoop par une certaine presse, se veut un signe de départ du cinquième mandat. Il y a quelques jours, le SG du FLN avait lancé un appel pathétique au président Bouteflika pour se représenter.
Enfin, que faut-il retenir de cette journée où Alger a été complètement paralysée (avec les conséquences économiques que l’on peut deviner) ? Des images d’un vieil homme usé, malade qui fait signe péniblement à des personnes surexcitées, qui semblent se pâmer devant lui. Une scène qui augure les prémices d’une énième mascarade. Des hommes et des femmes qui jouent l’avenir du pays à la roulette belge et tout un pays mis sous hypnose.