24 novembre 2024
spot_img
AccueilChroniqueTebboune président : où va l'Algérie ?

Tebboune président : où va l’Algérie ?

REGARD

Tebboune président : où va l’Algérie ?

Au lendemain du jour « J » et après l’annonce des résultats du scrutin présidentiel controversé, la rue algérienne ne désemplit pas. Pas pour fêter la victoire de Tebboune, mais pour dénoncer son élection à la tête de l’Etat.

Après la Kabylie où le taux d’abstention  a été total, des marées humaines se sont déversées sur la ville d’Oran, où une répression et des arrestations parmi les manifestants sont signalées. Le climat n’augure rien de bon, malgré les promesses du nouveau locataire d’El-Mouradia de prendre langue avec le Hirak.

Quelle sera la tournure que prendront les événements dans l’avenir ? Personne ne le sait au juste. Au niveau international, Emmanuel Macron, sans féliciter Tebboune de sa victoire, dit en avoir pris note et l’appelle au dialogue avec son peuple, au moment où la maison blanche s’est dit prête à travailler avec lui, tout en apportant son soutien au droit des Algériens pour manifester. Il semble que, même les grandes puissances se gardent d’avancer sur le terrain diplomatique, dès qu’il s’agit du dossier algérien, de crainte de se tromper de camp et de froisser la fibre d’un pays connu pour être très sensible sur la question de l’ingérence étrangère dans ses affaires internes.

La question qui se pose maintenant est la suivante : Tebboune aura-t-il les coudées franches pour mener à terme les réformes structurelles qui l’attendent ? Peut-il convaincre les Algériens de sa bonne foi, et les réunir autour d’une même table?Réussira-t-il à apaiser le front de contestation de la rue, et agir en tant que président « légitime » de tous les Algériens?

- Advertisement -

Parviendra-t-il à tenir ses promesses, à se défaire de son long passé politique dans le régime Bouteflika et de l’image du « complice du système » qui lui colle toujours à la peau ? Puis, aura-t-il le dernier mot face à la grande muette, la célèbre faiseuse de rois, qui par le biais de son chef d’état-major semble, jusque-là, prendre le dessus dans tout le processus de la prise de décision ?

Les défis de Tebboune ne sont pas faciles à relever, vu, d’abord, le contexte délicat dans lequel se retrouve l’Algérie, puis ensuite, la rupture consommée entre le haut et la base de la pyramide, et enfin, les circonstances pour le moins « anormales » de son élection. En tout cas, le remède électoral trouvé par les décideurs à la crise dont souffre le pays n’est pas la bonne solution, d’autant que le peuple qui appelle de tous ses voeux à la refondation intégrale de la maison commune, se voit encore une fois, lésé dans ses droits.

Ce qui le pousse à reprendre le chemin de la rue pour continuer son combat légitime, en faveur d’une deuxième République. Le feu de la colère qui couve dans les bas-fonds de la société risquera de laisser tache d’huile, si l’on s’entête à tourner la tête ailleurs, en faisant fi de la volonté populaire. Il est clair qu’au-delà de l’aspect burlesque du scrutin du 12 décembre, c’est tout l’arsenal politique et médiatique avec un fort penchant pour la propagande, mis en oeuvre par l’establishment, dans le but de berner les masses, qui est à remettre en cause.

Le Système, ou ce qu’il en reste, n’arrive pas à convaincre qu’il a changé son logiciel de gestion, et qu’il est prédisposé à aller de l’avant pour un New Deal algérien, basé sur la transparence, la confiance, la crédibilité et la force du peuple, puisées dans la démocratie.     

 

Auteur
Kamal Guerroua

 




LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

ARTICLES SIMILAIRES

Les plus lus

Les derniers articles

Commentaires récents