Le président Vladimir Poutine entend remettre l’Ukraine sous le drapeau russe. Il a en outre comparé les sanctions internationales qui frappent la Russie à une «déclaration de guerre».
L’autocrate russe fait monter la pression et avance ses points. Il vient d’abattre sa dernière carte : faire de l’Ukraine une province russe et s’assoit de fait royalement des résolutions de l’ONU et du droit international.
Au onzième jour de l’invasion de l’Ukraine, de « violents combats » avec les forces russes étaient signalés dimanche 6 mars par l’armée ukrainienne. Le président russe a menacé l’Ukraine de la priver de son « statut d’État », comparant les sanctions internationales qui frappent la Russie à une « déclaration de guerre ».
Au lendemain d’une tentative infructueuse pour évacuer les civils de Marioupol, cette ville portuaire assiégée par les forces russes, à cause de la poursuite des bombardements, les autorités annoncent une nouvelle évacuation ce dimanche à la mi-journée. La prise de cette ville de quelque 450 000 habitants, située sur la mer d’Azov, permettrait la jonction entre les forces russes en provenance de la Crimée annexée, qui ont déjà pris les ports clés de Berdiansk et de Kherson, et les troupes séparatistes et russes dans le Donbass.
Les deux géants mondiaux des cartes bancaires Visa et Mastercard ont annoncé samedi 5 mars qu’ils suspendaient leurs activités en Russie. Les cartes bancaires Visa et Mastercard russes ne seront plus valables à l’étranger, et les cartes émises à l’étranger ne fonctionneront plus en Russie.
Le président russe Vladimir Poutine souffle le chaud et le froid : les sanctions occidentales « s’apparentent à une déclaration de guerre, a-t-il déclaré samedi,selon l’agence Reuters, mais Dieu merci, on n’en est pas encore arrivé là ».
Un nouveau round de négociations russo-ukrainiennes aura lieu lundi 7 mars, selon le chef de la délégation ukrainienne. Mais sans grand espoir d’arrêt de l’invasion. Poutine joue la montre et fait avancer ses forces pour éliminer le président ukrainien et tout espoir de résistance.
8h12 : Nouvelle tentative d’évacuation des civils à Marioupol
Les autorités de Marioupol annoncent sur Telegram une évacuation des civils à partir de 10h (TU), après l’échec d’une première tentative samedi en l’absence de respect du cessez-le-feu annoncé en début de journée. Un nouveau cessez-le-feu a été conclu. La maire de cette ville du sud-est de l’Ukraine précise qu’un corridor humanitaire sera mis en place jusqu’à la ville de Zaporijia, à environ trois heures de route.
7h50 : Quelle est la situation à Kiev ?
La ville de Kiev se barricade. Dans les faubourgs, les checkpoints tenus par des miliciens en arme, mais aussi par l’armée ukrainienne, sont légion et ralentissent fortement la circulation.
Plus on se rapproche du centre, plus les rues sont vides. L’atmosphère est celle d’une ville fantôme : partout les stores des magasins sont baissés, les rues sont absolument désertes. Beaucoup d’habitants de Kiev ont fui la ville dès les premiers jours de la guerre et ceux qui restent sont barricadés chez eux.
Dans les rues du centre, des chars ukrainiens sont visibles et bloquent certains accès. Un peu partout, des barricades faites de blocs de béton, de pneus empilés, de grillage verrouillent entièrement certains quartiers. Kiev est véritablement en état de siège et la question ici n’est plus de savoir si le siège de la ville aura lieu, mais quand il aura lieu.
Le danger se situe au nord de la ville pour l’instant. Les forces russes sont en approche à une vingtaine de kilomètres. Des combats ont eu lieu dans la nuit, mais la progression des Russes semble freinée par l’armée ukrainienne qui fait preuve de résistance et cède difficilement du terrain aux alentours de la ville.
7h30 : La France recommande à ses ressortissants de quitter la Russie
« Compte tenu de la raréfaction croissante des liaisons aériennes, il est instamment recommandé aux ressortissants français, dont la présence et celle de leur famille n’est pas essentielle en Russie, de quitter le pays tant que cela est encore possible », fait savoir le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères sur son site internet. « Les déplacements en provenance ou à destination de la Russie sont fortement entravés par la fermeture de l’espace aérien entre la Russie et les États membres de l’Union européenne », dit aussi le Quai d’Orsay.
7h01 : La centrale hydroélectrique de Kaniv encerclée
L’armée russe est en train d’encercler plusieurs centrales électriques qui alimentent la capitale en électricité, rapporte nos envoyés spéciaux à Kiev, Pierre Olivier et Bertrand Haeckler. Comme celle la centrale hydroélectrique de Kaniv, à une centaine de kilomètres au sud de Kiev.
Par ailleurs, The Kyiv Independant, rapportait que l’opérateur du réseau de transport de gaz avait annoncé sur Telegram avoir dû fermer 16 stations de distribution de gaz, à Kharkiv, Mykolaïev, Zaporijia, Kiev, Donetsk, Lougansk.
6h15 : Violents combats dans le sud et le nord
Dans un communiqué publié sur Facebook, l’état-major ukrainien indique, qu’outre Marioupol, où se concentrent « les principaux efforts », les forces armées ukrainiennes « mènent de violents combats » contre les forces russes pour le contrôle des villes de Mykolaïev, dans le sud, et de Tcherniguiv, dans le nord, Une opération militaire ukrainienne était également en cours dans la région de Donetsk, à l’est du pays.
5h15 : Quelle est la situation à Marioupol ?
Les bombardements ont repris de plus belle dans le port stratégique de Marioupol, dans le sud-est du pays. Samedi matin, les belligérants semblaient s’être mis d’accord sur une trêve de midi à 17h pour permettre aux civils de sortir de la ville assiégée et de se diriger vers Zaporojjia, à trois heures de route de là. Mais peine perdue, le couloir n’a jamais fonctionné, rapporte notre correspondant en Ukraine, Stéphane Siohan. Peine perdue, le couloir n’a jamais fonctionné, les forces russes accusant les Ukrainiens de bloquer l’évacuation, tandis qu’à Kiev, on estime que l’armée russe a bombardé la petite ville de Volnovakha, par laquelle les convois devaient passer.
Bilan : on estime que seulement 400 personnes ont pu quitter le port de la mer d’Azov, alors que 200 000 personnes seraient prêtes au départ. Désormais, les conditions de vie sont très précaires : selon Médecins sans frontières, les magasins sont quasi vides, l’électricité est coupée et les habitants se voient obligées de faire fondre la neige ou d’utiliser l’eau de pluie pour leurs besoins personnels.
Avec RFI