22 novembre 2024
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Arezki Bouzid, la flûte, le bendir et le fusil

Arezki Bouzid
Arezki Bouzid. Crédit Dépêche de Kabylie.

De son vivant Mohand Arezki Bouzid a côtoyé les monstres de la scène artistique algérienne. De Cheikh Noureddine à Cherif Kheddam en passant par le Cardinal, El-Hadj M’hamed El-Anka. De Dahmane El Harrachi à Zerrouk Allaoua et Slimane Azem.

Lors des grandes soirées parisiennes, ce virtuose de la flûte et du bendir a même croisé les artistes Farid El Atrache et Warda El-Djazaïria.

Mais qui se souvient d’Arezki Bouzid ? Ce chanteur au parcours atypique a aussi servi la cause libératrice tout au long de la guerre d’indépendance. C’est donc un double hommage que nous lui devons.

Son répertoire contient des titres comme Ayaghrib, Acheh Felli, Merheba swagur, Sifaw Tejhsser, Tizi Ouzou, Yer Ezouadj…Mais son plus grand succès, celui qui l’avait fait connaître au grand publique est sans doute Ah yedja Yemmas.

Biographie

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Mohand Arezki Bouzid est né le 16 février 1936 à El Kalaa Ifeneyen située en petite Kabylie dans la région d’El Kseur (Wilaya de Bejaia).

Il se présente à la vie avec la ferme volonté de s’exprimer artistiquement, il joue déjà de la flûte. Télégraphiste, coursier et garçon de café sont les petits métiers qu’il fait pour subvenir aux besoin de sa famille.

Dès le début de la Révolution, il est engagé dans les fonctions d’agent de liaison dans la wilaya 3 sous les ordres du colonel Amirouche. Un peu plus tard en 1956 il se retrouve en France, militant dans les rangs de la Fédération de France du FLN à Paris.

Son sérieux et son assiduité dans le travail lui ont permis de suivre un stage de formation professionnelle à Rouen, au terme duquel il obtient un diplôme de peintre décorateur en bâtiments en septembre 1957.

L’année 1958 allait être très fertile pour lui sur le plan de la stabilité dans son travail, ainsi que sur le double plan artistique et militant. Cette période était très favorable aux rencontres avec les grosses pointures de la chanson algériennes telles que Cherif Kheddam, Dahmane El Harrachi, Zerrouki Allaoua, Slimane qui sont aussi sa source d’inspiration. Ces contacts étaient encore bien facilités à la suite de l’invitation faite par Farid Ali à venir intégrer la section kabyle de l’Ortf dirigée par Bébert.

Il saisit cette occasion pour enregistrer sa première chanson qui avait pour titre « El ghorva touaar » (l’exil est difficile), qu’il fait suivre d’un autre titre qui aura beaucoup de succès : « Inas imla’ouyoun taous » reprise plus tard par Oukil Amar et Akli yahiatene

De retour à Alger Arezki Bouzid intègre l’ensemble de musique kabyle dirigé par Cheikh Noureddine qui le prend en charge et l’encourage dans le métier artistique. L’Algérie vivait intensément la Révolution qui prenait de l’ampleur au niveau international grâce au Congrès de la Soummam (1956) de la Bataille d’Alger et de la ferme volonté du peuple algérien à se libérer du joug colonial.

Lors d’un passage à Bejaia pour fuir l’OAS (Organisation de l’armée secrète), il rencontre Cheikh Sadek Bejaoui (1907-1995) à la radio, avec lequel il enregistre 12 chansons. Il fait également la rencontre avec de grands artistes de la région de Bejaia, El Ghazi, Mokrane Agaoua et Kaci Bejaoui.

Après l’Indépendance, il participe au premier gala de la RTA,  le 28 octobre 1962. Cette grande manifestation a eu lieu à la place Kennedy actuelle à El Biar.

Avaient participés à ce gala El Hadj Rabah Driassa, Noura, Djamila, Khoudir Mansour, Farid Ali, Amar Segheir, Mohamed Chemmoun, Arezki Bouzid, et Dahmane El Harrachi .

Quelques jours plus tard, il obtient, après un stage de 6 mois effectué à Tixeraine, un emploi permanent de cadre de la jeunesse et, à ce titre, il a été recruté en qualité d’éducateur spécialisé artistique et culturel à la maison de jeunes de Douera ensuite celle d’El Biar, de Kouba et d’El Madania avant de prendre sa retraite.

La 13ème édition du festival national de la chanson amazigh lui rend un vibrant hommage en sa présence le 17 août 2015 à la maison de la culture de Béjaia. Une pléiade d’artistes de renom ont pris part à cette manifestation.

L’association du 3ème millénaire a fait un grand geste de mémoire par rapport à lui en lui consacrant une belle manifestation le 16 février 2019 au Théâtre National Mahieddine Bachtarzi .

Il décède à l’âge de 84 ans, le 18 février 2020, à l’hôpital Militaire de Ain Naâdja

Kacem Madani

 

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