21 novembre 2024
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Projet de loi sur l’information : Bouslimani promet de « réglementer » la profession

Presse algérienne

Réglementer la profession journalistique, c’est l’objectif assigné par le ministre de la Communication à la loi à venir sur l’information qui sera adoptée  prochainement par les deux chambres du Parlement.

Ammar Belhimer l’avait promis et annoncé à maintes reprises, Mohamed Bouslimani le réitère. La profession de journaliste malmenée et réduite à un métier de scribouillard à la solde du pouvoir va être réglementée.

L’annonce a été faite par Mohamed Bouslimani, lors de sa visite de travail dans la wilaya de Tlemcen, assurant que « le projet de la nouvelle loi organique sur l’information sera soumis au débat au sein du parlement avant la fin de ce mois de mars », rapporte l’APS. Cependant, là encore, de quel parlement parle le ministre ? Celui élu par 10% d’électeurs et devenu une médiocre chambre d’enregistrement ? L’affaire est mal emmanchée.

«Les grands axes de cette loi ont été préalablement discutés au sein de la commission de la culture, de l’information et du tourisme de l’Assemblée populaire nationale (APN) ainsi que lors de journées portes ouvertes auxquelles ont participé des journalistes, des universitaires et des éditeurs», assure encore à la presse M. Bouslimani a l’issue de sa visite à Tlemcen.

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« Cette loi, a-t-il précisé, devra être débattue au niveau de l’APN en séance plénière avant la fin de ce mois. Toutes les lois relatives au secteur de l’audiovisuel et à la presse électronique, ont été soumises à l’APN, en attendant que les députés les débattent » a-t-il ajouté.

« Le paysage médiatique se développe, mais il manque d’organisation. Grâce à ces lois, la profession sera réglementée… Ces lois seront d’un grand profit pour les journalistes et la corporation en général », précisera encore M. Bouslimani. Le ministre oublie de nous dire que le secteur de la presse n’a jamais été aussi en crise que sous l’ère Tebboune. Les journalistes, comme les journaux, ont perdu leur indépendance. L’instrumentalisation de la justice, le chantage à la pub, les envolées comminatoires de Tebboune contre les journalistes qui essayent de faire leur job comme El Kadi Ihsane ont mis à mort la presse.

On tremble déjà quant à ce qui deviendra du champ médiatique et de la liberté de la presse, déjà malmenés, à l’aune de la loi qui sortira des travées d’un parlement dont on connaît le degré de soumission à la volonté de l’exécutif.

Il est donc aisé de deviner ce que « réglementer » veut dire, lorsque la formule est dite par un ministre réputé être la voie de son maître.

En l’occurrence le chef de l’Etat qui a une acception plutôt répressive que libérale de l’exercice  de la profession de journaliste et de la liberté de la presse en général.

Abdelmadjid Tebboune n’a jamais fait mystère de sa volonté de domestiquer la presse, de l’instrumentaliser, de se l’approprier et de transformer les journalistes en véritables chiens de garde tous acquis à sa dévotion.

Bien naïf celui qui pourrait prêter de bonnes intentions vis à vis de la presse à Abdelmadjid Tebboune, lui qui distribue à tout va le peu glorieux qualificatif de khabardji (d’agents de l’étranger) aux journalistes qui expriment des avis critiques; lui qui a envoyé le plus grand nombre de journalistes  dans les prétoires et qui se donne le droit d’outrepasser le protocole judiciaire en se permettant d’être juge et partie, en même temps, alors que  des affaires de justice impliquant  des hommes des médias sont en attente d’être déférées devant les juges.

Alors, sous les auspices de la nouvelle loi organique sur l’information, réglementer, signifiera plus de pression sur les médias pour orienter leurs lignes éditoriale, créer un appel d’air pour plus de connivence dans les relations presse pouvoir.

Aussi, réglementer voudra dire, moins de diversité des opinons dans les journaux, les radios et sur les plateaux des télévisions relayant à satiété le discours officiel sans possibilité de le contredire.

Réglementer voudra dire, enfin, moins d’équité dans la distribution des subventions publiques et, par voie de conséquence, un surplus dans la fragilisation économique des entreprises de presse à cause de la vampirisation au profit de certaines organes de presse  de l’argent de l’ANEP qui jouera toujours et encore son rôle de levier de contrôle et de  domestication du champ médiatique.

Samia Nait Iqbal

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