Depuis les soi-disant indépendances des pays d’Afrique, l’infamie dans la gouvernance de ces pays – abandonnés à leurs tristes sorts d’orphelins par les pays colons, et offerts en pâture à des meutes de mercenaires, sans foi ni loi, qui ne font que la piller depuis bien avant leurs indépendances, il y a 60 ans – est une règle générale. Les pays colonisateurs ont une responsabilité morale de cet abandon.
Responsabilité qu’ils ne veulent pas assumer, car voir chaque président français afficher, dès sa prise de fonction, une fierté et une condescendance non retenue, d’aligner des chefs d’état illégitimes, constitue la preuve ultime de l’intérêt porté aux richesses et non aux hommes d’Afrique, comme au temps des colonies. Oui, l’indépendance était nécessaire, mais une gouvernance surveillée l’était davantage, si tant est que le fait de rendre ces pays d’Afrique à ses enfants, les Africains, découlait d’un acte responsable.
Mais voilà, l’acte d’indépendance fût enveloppé dans un emballage de perversité défiant tout entendement humain : Vous voulez votre indépendance ? Alors prenez là et débrouillez-vous ! Et, dans 30 ans ça sera la guerre civile (De Gaulle) ! Comment peut-on, à ce point faire preuve d’autant de désinvolture quand il s’agit du destin de millions d’hommes et de femmes ? Vingtième siècle ou pas, Troisième millénaire ou pas, les politiques se comportent toujours en enfants irresponsables. Il ne s’agit pas là de refaire l’Histoire, mais il serait temps que le destin des peuples d’Afrique soit remis aux Africains et non à des sbires néo-colonialistes !
Dans le cas de l’Algérie, à travers quel prisme tirer un bilan moral de 60 ans de dictature sinon à travers celui des affaires de délinquance liées aux enfants de ceux qui nous dirigent ? Les enfants Abdelghani (premier ministre sous Chadli), les enfants Chadli, les enfants Nezzar, le fils Belaïz (ministre de la Justice, s’il vous plaît !) et j’en passe, transformés en enfants gâtés du système par la grâce d’un pouvoir autocratique et tous les passe-droits que procure l’appartenance à une certaine famille révolutionnaire, avec des parents bien plus préoccupés à léguer des comptes fournis en Suisse ou ailleurs que de donner des richesses intellectuelles qu’eux-mêmes ne possèdent pas.
Comment peuvent-ils prétendre, lla hia, la hachma (toute honte bue), s’occuper de notre destin, nous transformer en peuple civilisé, nous dispenser une formation religieuse licite, nous donner une éducation universelle explicite, etc…s’ils sont incapables de s’occuper de celles de leur propre progéniture ? Mais comme les lois génétiques se trompent rarement, un chenapan ne peut rien enfanter d’autre qu’un autre chenapan. Et les flibustiers qui nous gouvernent sont toujours là pour procréer d’autres flibustiers, qu’ils baptisent au grès du temps et des turbulences à apaiser et avec lesquels ils se réconcilient pour mieux continuer à nous avilir et nous piller, physiquement et intellectuellement, tout en bradant nos richesses aux anciens colons avec lesquels ils combinent et canalisent notre quotidien et nos lendemains. Il y en a tant à dire !
Nous avons les moyens d’innover pour faire de l’Algérie un exemple de tolérance et d’harmonie entre nos peuplades, si tant est que l’esprit colonialiste du panarabisme et de l’islamisme qui en découle prennent fin !
Nous sommes fatigués de ces guéguerres de légitimité historique !
Nous sommes fatigués que l’on nous force constamment à regarder en arrière pour nous empêcher de prendre le chemin d’un monde qui avance à toute vitesse.
Nous sommes fatigués que l’on écrive l’histoire de nos peuples à travers ses dictateurs et ses colons !
Nous sommes fatigués que l’on nous invente des héros afin de nous faire oublier les Amirouche, les Ben-M’hidi, les Abane et les Si L’houas !
Nous sommes fatigués que nous, le peuple, soyons toujours écartés, brimés, et objets de toutes sortes de vétos !
Nous sommes fatigués que l’armée décide de notre destinée depuis 1962 !
Nous sommes fatigués de la dictature de cette famille de papys FLiN-tox qui s’autoproclame révolutionnaire pour nous piller, nous brimer, et nous confisquer jusqu’à notre liberté de pensée !
Cachés derrière cette armée qui vous sert de point d’appui, il est si facile de vous donner tant d’assurance face à un peuple fatigué et désabusé par toutes ces années de Hogra ! Et sans cette armée qui vous utilise comme de simples racoleuses dont on rétribue des faveurs immorales, je me demande bien quelle serait votre durée de vie ! Allez, soyez courageux un jour, descendez donc une des grandes artères de la capitale, sans garde rapprochée, pour jauger votre popularité ! Combien de mètres pourriez-vous parcourir au milieu de ce peuple que vous dépréciez avec une arrogance immonde et inhumaine ? Les paris sont ouverts. Je vous accorde 500 m, soit 7 mn de marche, en comptant le temps perdu à serrer les mains de vos derniers admirateurs.
Le peuple ne vous aime pas ! Vous comprenez ?
Le peuple vous hait ! Vous comprenez ?
Le peuple vous maudit ! Vous comprenez ?
Le peuple en a marre de voir vos bouilles antipathiques, même en noir et blanc ! Vous comprenez ?
Le peuple ne se reconnaît pas en vous ! Vous comprenez ?
Mais partez bon sang, Partez !
Vous avez votre police et vos baltaguia pour nous terroriser, nous n’avons que nos mots pour vous médire. Que le diable vous emporte ! Et il vous emportera, un jour ou l’autre ! Peut-être bien demain……
En attendant, il serait grand temps de libérer tous les détenus d’opinion !
Kacem Madani