6 novembre 2024
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Bensalah et ses propositions dépassés par les exigences populaires

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Bensalah et ses propositions dépassés par les exigences populaires

Peut-être que le pouvoir en place, sous l’égide de l’institution militaire, tente de lâcher du lest pour montrer sa bonne volonté de crédibiliser sa feuille de route qui se résume à l’élection avant tout d’un président de la république qui aura la charge d’entreprendre les réformes revendiquées par le peuple dans les temps et en détails. 

 Il se trouve malheureusement  que son évaluation de la situation politique pourrait désormais être dépassée pour au moins deux raisons à citer par ordre de priorité croissante.

La première est que depuis 4 mois maintenant, les feuilles de routes des différentes composantes de la société civile ont évolué pour s’écarter de la moyenne arrêtée dans celle annoncée par le chef de l’Etat dans ses deux derniers discours. Donc, « construire les consensus nécessaires à la tenue d’une élection présidentielle répondant aux conditions d’objectivité, d’impartialité et de transparence», n’est pas encore tranché à la base par au moins par trois ailes importantes de la société. Les partis traditionnels si l’on se réfère aux déclarations de leur chef de file du FJD, semblent espérer revoir l’article 194 de la constitution dans le cadre des organes législatifs que le chef d’Etat a mis de facto de côté. La société civile composée de près d’une centaine d’association et de syndicat souhaite passer impérativement par une période de transition de 6 à 9 mois. Le pacte politique pour une véritable alternative démocratique, réuni le 1er juillet 2019  au siège national du parti pour le changement et le progrès, marque implicitement son désaccord sur le fond d’un tel dialogue. 

En effet, le FFS, PT, RCD, UCP, PST, MDS, PLD et la LADDH, s’appuyant sur les revendication du mouvement de dissidence déclarent ne pas vouloir les trahir en « saluant l’immense majorité des Algériennes et des Algériens engagés dans un mouvement révolutionnaire depuis le 22 février 2019 pour le départ du régime ».

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Pour cette tranche importante de la société «les déclarations du régime inhérentes à l’accompagnement du mouvement populaire » et les « appels au dialogue » lancés par le régime en place sont contredits de manière flagrante par ses mesures belliqueuses contre tous les acteurs qui s’opposent au plan de sauvetage du régime/système qui veut imposer une élection présidentielle. » Ils exigent comme préalable, un geste d’apaisement du pouvoir sur les arrestations qui se sont opérées ces derniers mois.  

Or la réponse du chef de l’Etat n’est pas du tout et n’a pas l’intention d’être conciliante : « A cet égard, il me plaît de souligner que si tout doit être fait pour que les droits fondamentaux et les libertés consacrés dans notre constitution, notamment le droit de s’exprimer et le droit de manifester, soient pleinement respectés et protégés, il y a lieu de veiller, dans le même temps, à ce que l’exercice de ces droits puisse se faire dans le respect d’autrui et surtout dans le plein respect des lois de la République et que leur expression ne soient pas détournées à des fins attentatoires à la stabilité de notre pays et à son unité nationale. » La libération des détenus d’opinions n’est pas, à comprendre ces propos à l’ordre du jour alors qu’elle pourrait être un préalable pour l’amorce du dialogue.

Qui peut mettre tout ce beau monde dans un espace pour espérer un résultat ? 

C’est la deuxième raison dans cette analyse. Les divergences sont profondes car pratiquement toutes les ailes pensent que la période de transition est nécessaire pour mettre de l’ordre alors que le pouvoir d’abord la mette comme une contrainte, ensuite la considère comme un vide institutionnel très risqué qu’il faudrait éviter à tout prix. A partir du moment où il pose des lignes rouges sans être présent autour de la table, le résultat  serait un dialogue itératif  par bribes qui ne pourra en aucun cas atteindre son objectif. 

Déjà cette histoire de débuter par une assemblée constituante fait son chemin dans les discussions au sein de la société. 

Les exemples de ce type de dialogues « fermées », n’ont jamais abouti à travers le monde, le dernier cas en date est le Soudan. L’Egypte est devenue un cas d’école. En effet, en 2011 face à un mouvement de dissidence fortement populaire, l’armée qui est une vraie industrie a eu recours à cet artifice, encourager les discussions en plein air à la place Tahrir en sachant  très bien leurs issues. Une fois le peuple fatigué de leur stérilité a tendu la main à son armée, cette dernière l’ fermé dans un piège qui a évolué d’une démocratie à une dictature pure et parfaite.  

Auteur
Rabah Reghis

 




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