Lundi 18 mars 2019
Bouteflika demeure cyniquement sourd aux cris des millions d’Algériens
Ceux qui croyaient encore que le président Bouteflika a entendu les revendications populaires sont désormais édifiés sur l’homme et son cynisme sans fond.
Pendant que la rue exige qu’il dégage, il fait la sourde oreille, s’en tient mordicus à son agenda et poursuit sa gouvernance épistolaire. Ce message vient rappeler que l’homme restera rivé à sa chaise jusqu’à la tombe.
A l’occasion de la fête de la Victoire du 19 mars, dans une lettre qui lui est attribuée, le président Bouteflika redit ce qu’il a déjà soutenu. Pourtant, depuis le 3 et 15 mars des millions d’Algériens sont sortis pour rejeter massivement ses dernières mesures. Qu’importe, ici il a encore ressassé l’organisation d’une « conférence national inclusive», parlé du colonialisme, d e « ses compagnons d’armes » (tiens tiens !!!) et des réalisations de l’Algérie…. Un concentré de langue de bois, de passages sentant la cire et le réchauffé.
Bouteflika a d’une manière machiavélique concédé que « notre pays s’apprête à changer son régime de gouvernance » sans parler de gouvernement et de régime.
Ce message, qui tombe au moment où Ahmed Ouyahia son ancien premier ministre appelle à satisfaire les revendications de la rue, laisse entendre clairement que Bouteflika n’entend pas partir après la fin de mandat. Il restera là contre les dispositions de cette même constitution qu’il a fait voter lui-même. C’est dire que l’homme ne s’embarrasse nullement des textes et de la parole donnée.
Incontournable depuis quelques années, l’hommage à l’armée n’est pas oublié par les rédacteurs de ce message adressé aux Algériens.
Seulement, contrairement aux fois précédentes une phrase non dénuée d’arrière-pensées a été glissé : « Un peuple qui doit prêter main forte à son armée pour préserver l’Algérie contre les dangers extérieurs, et jouir de la quiétude et de la stabilité ». Le président appelle le peuple à rejoindre l’armée, pendant que l’armée est appelée par les millions de marcheurs à les rejoindre.