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Ce qu’on n’a pas dit à Tebboune sur le blé

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Ce qu’on n’a pas dit à Tebboune sur le blé

Lors de sa rencontre avec la presse ce lundi, Abdelmadjid Tebboune a parlé du blé d’une façon tellement superficielle qu’on a l’impression que ses conseillers ne lui ont pas tout dit sur le sujet.

On lui a dit que l’Algérie produit, bon an mal an, quelque 67 millions de quintaux et qu’il ne lui manque donc que 20 % pour satisfaire ses besoins. 20 % que les fellahs réaliseront facilement s’ils optent pour l’irrigation d’appoint, selon le Président.

Abdelmadjid Tebboune a même pris le temps d’énumérer les entreprises algériennes qui produisent le matériel pour l’irrigation d’appoint. Et pour prouver qu’il n’y a pas le feu à la maison, le chef de l’Etat a estimé qu’importer du blé pour un milliard de dollars par an n’est pas la mer à boire.

C’est tellement beau pour être vrai, sommes-nous tentés de dire. L’Algérie importe encore du blé en 2021, parce que l’agriculture algérienne pullule de voyous, hacha les agriculteurs, les vrais.

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Le désastre a commencé en 1988, quand les gouvernants de l’époque n’ont pas trouvé mieux que de donner les terres et les élevages des domaines autogérés à des voyous. Des voyous qui n’ont pas mis beaucoup de temps pour vendre le bétail, louer les bâtiments et laisser les terres en jachère.

Devenus pauvres, faute de volonté et de savoir-faire, ces voyous passent maintenant leur temps à quémander des aides de l’Etat dans le cadre des zones d’ombre. Leur dernière trouvaille ? Acquérir gratuitement des arbres fruitiers qu’ils planteront sur les terres en jachère, destinées normalement aux céréales et aux cultures fourragères. La facilité, quoi !

Si on fait un tour dans l’Algérie profonde, on tombe tout de suite sur des terres en jachère appartenant à des exploitations agricoles collectives (EAC), entourées de jolies petites fermes familiales très bien entretenues. Un monde agricole à l’envers !

L’Algérie a produit l’équivalent de 25 milliards de dollars en produits agricoles, selon le chef de l’Etat, ce qui n’est pas rien, mais pourquoi ne pas continuer sur la lancée jusqu’à exporter des produits agricoles pour pouvoir importer des céréales et du lait en poudre, sans recourir à l’argent du pétrole ?

Auteur
Ahcène Bettahar       

 




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