28 mars 2024
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Décision de l’OPEP et ses alliés : pourquoi le marché ne s’est pas emballé

DECRYPTAGE

Décision de l’OPEP et ses alliés : pourquoi le marché ne s’est pas emballé

 Après une réunion à blanc le jeudi 6 décembre sans parvenir à un accord, l’arrivée de la Russie le lendemain devait sauver la face du cartel par un accord que de nombreux analystes disent ne suffira pas pour éponger le surplus de l’offre sur le marché. 

La baisse de production de 1,2 million de barils par jour pourrait toutefois « ne pas être suffisante pour éliminer la surabondance de pétrole sur le marché », a remarqué Stephen Brennock, analyste chez PVM.

« Une réduction de 1,5 mbj était nécessaire pour éviter une surproduction au premier semestre 2019. En conséquence, les prix devraient plutôt rester orientés à la baisse dans les mois à venir malgré la réaction spasmodique d’aujourd’hui  sur le marché, a-t-il prévenu.

Plusieurs facteurs peuvent cependant facilement faire pencher les prix dans un sens ou dans l’autre, selon Andrew Lebow. L’expert fait certainement allusion à la position de Trump après cet accord, lui qui les a avertis la veille de maintenir la production à un niveau élevé, afin que les automobilistes américains puissent continuer de rouler pour pas cher.

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Image retirée.

Donald J. Trump    

✔@realDonaldTrump

Hopefully OPEC will be keeping oil flows as is, not restricted. The World does not want to see, or need, higher oil prices!

83.2K 3:44 PM – Dec 5, 2018

Cette décision qui semble vivement encouragée par Vladimir Poutine dont on ne connaît pas avec exactitude la part de la Russie dans la réduction, pourrait être une réponse « d’agacement » envers Trump à sa position vis-à-vis du président russe une semaine avant lors du sommet des G20.  

Résultat : ce samedi matin, les prix de l’or noir ont gagné seulement jusqu’à 6% pour le Brent et 5% pour le WTIWTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l’énergie quand sont confirmées les premières informations  que les représentants de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de leurs partenaires, menés par la Russie, avaient fini par trouver un difficile compromis. Il s’agit des prix pour livraison pour janvier 2019. Habituellement, un tel coup d’éponge aurait emballé le marché surtout dans cette période hivernale.

Cette  annonce qui a été faite non pas par le l’Arabie Saoudite comme de coutume mais par ministre irakien du Pétrole Thamer Abbas al-Ghadhban à l’issue de la réunion « Nous allons réduire de 1,2 million de barils par jour au total » la production, a-t-il déclaré à la presse. Il a précisé que cette réduction serait portée à hauteur de 800 000 barils quotidiens par les quatorze pays de l’Opep et de 400 000 par ses dix partenaires dont la Russie. Cette baisse sera calculée à partir des niveaux de production d’octobre et fera l’objet d’un examen d’étape en avril, a précisé un porte-parole de la réunion, Tafal al-Nasr. Cette réduction, correspondant à un peu plus de 1 % de la production mondiale, est destinée à enrayer la chute des cours, qui ont dévissé de 30 % en deux mois dans un contexte de surproduction chronique.

Tous les regards sont pointés sur Twitter et sur ce que va dire Trump au réveil. Ce dernier ne cache pas, depuis plusieurs mois, son désaccord avec les Saoudiens sur la question du prix du baril. Une position d’autant plus confortable pour le président américain que la production pétrolière des Etats-Unis ne cesse d’augmenter.

A tel point qu’ils ont, pour la première fois, exporté plus de pétrole brut et raffiné qu’ils n’en ont importé la semaine du 30 novembre, selon les données de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA). Même si ces chiffres portent sur une très courte période, ils constituent une nouvelle preuve de la montée en puissance du pétrole de schiste américain sur le marché mondial.

L’Arabie saoudite, alliée traditionnelle des Etats-Unis, peine à trouver le point d’équilibre entre son désir de maintenir un prix élevé du pétrole pour financer ses réformes intérieures et sa guerre meurtrière au Yémen, et les exigences du président américain, qui met la pression sur le prince Mohammed Ben Salmane pour le pousser à faire baisser les cours afin de satisfaire les conducteurs américains. 

Auteur
Rabah Reghis

 




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