19 avril 2024
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Dénonciation signée ou anonyme c’est kif-kif  

Lanceur d'alerte

L’auteur de cet article maîtrise l’art de dénoncer en s’affichant. Il a longuement œuvré pour la dénonciation et le signalement des abus, notamment, concernant l’environnement. 

À une certaine époque, il a fait l’objet de représailles pour avoir dénoncé la malhonnêteté. Il resta quelque temps sous tutelle de certains corrompus de l’ONM avec la complicité de sa tutelle (le ministère des transports). Son poste de travail et son diplôme d’ingénieur ont été vainement gagés pour défendre sa cause.

En outre, l’auteur était témoin des propos désobligeants d’un responsable de wilaya, face à la dénonciation du mépris aveugle à l’égard d’un imam. Le dicton : « Les chiens aboient, la caravane passe » a été cité par ce responsable pour faire ressortir sa fâcheuse tendance. Ceci dit, la dénonciation du vice, de la corruption et des abus reste de mise contre vents et marées.

Les lettres de dénonciation considérées on en cherche

Les lettres de dénonciation anonymes ont causé une réaction allergique au point de décider à haut niveau de ne plus tenir compte de ces indésirables lettres, jugées nuisibles au développement.

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La raison évoquée est le fait qu’il y a eu beaucoup d’injustice subie par les cadres de l’état, suite à leur diabolisation par des dénonciateurs anonymes malintentionnés. Cet état de fait, a été semble-t-il derrière la paralysie de l’activité des administrations et des entreprises publiques, d’où cette mesure de protection consistant à traiter ce genre de lettres en tant que rebut, tout bon pour le broyeur.  

Les lanceurs d’alerte visent « l’hommerie » et non pas l’homme

Les lanceurs d’alerte s’attaquent généralement à des comportements en délicatesse avec la loi et la morale. Les lanceurs d’alertes ne sont pas nécessairement des pervers, des délinquants ou de la mauvaise graine mais en général du bon monde.

Quant aux juges, ils ne sont pas dupes au point de prendre pour argent comptant des informations sans fondement pour condamner une personne. Une dénonciation farfelue, vexatoire ou de mauvaise foi devrait sauter aux yeux.

On se demande comment mettre en branle un processus vicié à la base pour poursuivre un cadre de l’Etat : s’agit-il d’un aveuglement volontaire ? Les gardiens des valeurs de la république tiennent-ils compte du droit à l’erreur mais pas à la faute? Définitivement, on ne cesse de s’étonner! 

Une gouvernance collégiale ou individuelle ?

Un texte officiel nous apprend que : « Nombre de cadres ont ainsi été privés de liberté sur la base de ces lettres anonymes qui, le plus souvent, se sont avérées dénuées de tout fondement ». Autrement dit, on est en présence d’organisations archaïques où le cadre a le contrôle absolu sur les prises de décision importantes en s’appropriant de tout.

Le conseil d’administration, les commissions d’appel d’offres et de choix d’attributaire du marché et autres instances sont là pour concrétiser le principe de gouvernance collégiale et de partager la responsabilité. Le responsable algérien est loin d’être imputable des fautes de ses subordonnés. En effet, le droit de gérance et l’obligation de supervision sont rarement évoqués dans les scandales. 

Un mauvais classement persistant dans l’I.P.C.

La Transparency International qui s’intéresse au niveau de corruption perçu dans le secteur public des 180 pays du monde situe récemment l’Algérie à la position 117 sur 180 avec un score de 33/100.

La décision prise à l’encontre des lettres de dénonciation pourrait avoir un effet pervers en ouvrant la voie à la montée en puissance des corrompus. Certaines lettres anonymes pourraient être fiables et apportent une aide précieuse pour les investigations. On s’entend bien qu’une lettre de dénonciation ne vise pas spécifiquement les crimes économiques mais différents types d’abus à savoir : l’abus contre la personne, les biens et la république.

Pour cela, il faut admettre qu’une lettre de dénonciation sensée qui finit dans le broyeur est de la valeur ajoutée inconsidérée, un témoin écarté et tout bonnement une complicité.  

Un incitatif au désengagement à revoir

Bizarrement, la dénonciation que ce soit signée ou anonyme continue à déranger. Au lieu d’être accueillie avec enthousiasme, elle est dans les meilleurs des cas, ignorée. La neutralisation des lanceurs d’alerte est une pratique rétrograde car, la dénonciation est un moyen utilisé partout ailleurs pour sévir contre les indélicats.

La dénonciation par lettre anonyme mérite d’être encadrée et pourquoi pas encouragée. Par ailleurs, nous ignorons si l’article 45 du code pénal visant la protection des dénonciateurs a été au moins une seule fois mis en application. La recommandation officielle disant de s’armer de courage et dénoncer publiquement ou par voie médiatique est un non-sens. Dénoncer en toute confiance et loin des représailles c’est le gros bon sens.

Enfin, l’Algérie devrait suivre les bons exemples, citons à titre non limitatif :   

  1. De fortes récompenses sont réservées aux dénonciateurs capables d’apporter des renseignements inédits;
  2. Recevabilité des dénonciations censées quand il y a volonté du dénonciateur de garder l’anonymat;
  3. Publication d’un modèle adéquat de lettre de dénonciation pour rencontrer les attentes;
  4. Recours aux dénonciateurs contre rétribution pour la lutte anti-pollution.

 Djamel Gaham

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