Non, ce n’est MacDonald’s ni Burger King, eux sont appréciés par le monde entier. Avec Donald Trump nous avions cru qu’on avait déjà atteint le sommet du burlesque et de la mégalomanie.
C’était sans compter sa persévérance de faire exploser les limites pour aller jusqu’aux confins de la démesure narcissique. Le défilé militaire organisé dans la capitale américaine a été une bouffonnerie à plusieurs millions de dollars. Le surintendant des finances du roi, Fouquet de Musk, avait été évincé, c’est un bien pour lui car il aurait suffoqué de voir l’affront fait à sa grosse tronçonneuse des dépenses de l’état.
C’est que le gros enfant milliardaire gâté n’accepterait jamais des jouets achetés chez Carrefour. Il ne veut pas de vulgaires soldats de plomb et des chars qui font du bruit et clignotent. Il veut une armée de vrais hommes et femmes qui paradent et le saluent.
Il veut être César face à la parade des légions triomphantes des batailles de l’empire. Il veut les fastes du couronnement de l’empereur Bokassa. Il veut la présence du dieu Arès, plus fougueux que l’autre dieu de la guerre, Mars, chevauchant sur le char d’Apollon.
Personne ne refuserait au maitre du monde des jouets à la dimension de son anniversaire. Car l’inégalable Donald avait choisi le jour de son anniversaire pour sa marche triomphale. Que voulez-vous, les grands ne peuvent pas naître un autre jour que celui de la fête du National Flag Day, celui de la création du drapeau américain en 1777. Les grands ont toujours des naissances royales.
Cette gigantesque farce est un épisode supplémentaire dans un personnage qui est aujourd’hui nommé le Roi Trump. Les medias encore indépendants le caricaturent en George III. C’est ainsi que l’Amérique est revenu à sa période avant son indépendance. Deux siècles et demi de construction de la démocratie, voilà qu’un enfant à l’égo surdimensionné détruit tout pour réintroduire le dernier souverain d’une Amérique encore sous le joug de la couronne anglaise.
Pendant cette fête hors du temps, l’Amérique est fracturée entre deux pays qui se regardent, se menacent et qui n’ont plus rien de commun, celui des deux rives et celui du ventre central. Le roi est agacé par quelques manants qui font du bruit , il envoie ses troupes pour faire cesser la fronde qui a l’insolence de perturber la fête de son anniversaire.
Cette confrontation des deux Amériques était prévisible bien avant Trump mais il a su lui donner une réalité en accentuant la division portée jusqu’à l’explosion. L’Amérique est malade, le monde tousse comme dit le dicton. Car nous sommes tous condamnés à attendre tous les matins ce que décidera l’enfant turbulent, comme la présence de la cour au réveil du roi soleil Louis XIV.
Les jouets des enfants gâtés sont rapidement fracassés et ils entrent dans une frénésie de renouvellement constant. Voilà ce qu’est devenue l’Amérique qui n’a plus rien à offrir au monde que le spectacle pathétique et dangereux d’un enfant démoniaque dans son délire de puissance.
Mais les peuples asservis finissent toujours par dire aux enfants perturbants, deux claques et au lit !
Boumediene Sid Lakhdar