28 mars 2024
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Accueil360°"Et un 5 octobre, coucou ! Revoilà Le Matin !"

« Et un 5 octobre, coucou ! Revoilà Le Matin ! »

C’était par ce cinglant article que Le Matin annonçait son lancement en ligne le 4 octobre 2007. Mohamed Benchicou venait de sortir de deux années de prison suite à ses écrits sur Bouteflika et ses obligés.

Le Matin, journal papier, avait été « liquidé » par le régime. Mais trois ans plus tard, le titre réapparaissait sous la direction de Benchicou. Il portait le nom de domaine lematindz.net. Dix ans plus tard, octobre 2017, le site fera une énième mue pour devenir lematindalgerie.com. Avec toujours la même volonté d’ouverture, de ténacité et d’impertinence.

15 ans plus tard, si nous sommes toujours là, la presse algérienne dans son ensemble n’est plus ce qu’elle était. C’est un véritable champ de ruines. Beaucoup de titres ont disparu. Et la censure, l’autocensure, la connivence, voire la compromission avec le pouvoir ont fait le reste. En avril 2020, le régime sous Tebboune a fait ce que Bouteflika n’avait pas osé : nous bloquer en Algérie. Pour autant, nous sommes toujours là.

Nous vous livrons ce premier article signé de Mohamed Benchicou qui annonçait la naissance du Matin en ligne.

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Trente-huit mois après la honteuse tentative de décapitation, le voilà de retour. Ou presque… Enfin, Le Matin revient en ligne, sur un véritable site moderne conçu pour lui, pour une résurrection qui, pour être inattendue, mérite quand même qu’on l’entoure d’un peu de panache…

Le Matin qui a choisi de réapparaître un 5 octobre. Histoire de rappeler que ce journal est l’enfant convulsif de ces journées noires d’octobre 1988, des cadavres qu’il a fallu pleurer pour le pluralisme et la fabuleuse possibilité de penser autrement. Histoire de rappeler que Le Matin est né du râle des torturés et de l’agonie des adolescents fauchés par les chars dans les rues d’Alger. Histoire de ne pas oublier, tout simplement…

Car nous n’oublierons rien…

Et comment oublier que sans ces gosses révoltés, armés que de leurs seuls cris, les journaux libres n’auraient jamais poussé sur ce sol assoiffé de liberté et, je le crois bien, nous ne serions pas si nombreux à écrire avec impertinence ? Nous avons choisi de réapparaître un 5 octobre histoire de rappeler que nous restons fascinés par le sacrifice des martyrs d’Octobre et toujours habités par la crainte de les trahir.

Même après que nous eûmes nos propres martyrs et qu’il fallut alors à nos plumes honorer, en plus d’un complexe devoir de vérité, l’insoutenable devoir de mémoire. Même après que nous fîmes connaissance avec la violence et la prison. Mais, diable, n’est-ce pas tout cela le 5 octobre, le prix de la liberté qu’il faut savoir payer ? Alors bienvenue au Matin !

M. B.

 

1 COMMENTAIRE

  1. C’est en effet un espace de liberté unique.
    Ce qui le rend unique parmi les journaux s’intéressant à l’actualité algérienne est le fait qu’il n’est pas, qu’il n’est plus depuis le temps, soumis aux fourches caudines de l’ANEP, cette machine étatique à broyer toute manifestation de professionnalisme dans le domaine de la presse et des media.

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