L’armée israélienne a intensifié jeudi ses bombardements sur le nord de la bande de Gaza, tuant au moins 55 Palestiniens, dont des enfants, selon la Défense civile et des sources médicales locales. Ces attaques s’inscrivent dans une campagne militaire qui, jour après jour, écrase la population civile palestinienne sous les bombes et les décombres, dans une impunité totale.

Les habitants de Beit Hanoun et du quartier de Cheikh Zayed avaient reçu, plus tôt dans la journée, un ordre d’évacuation de l’armée israélienne, prévenant d’une « frappe puissante ». Quelques heures plus tard, les frappes ont dévasté plusieurs zones, ciblant, selon Israël, des positions du Hamas – une justification systématique qui masque mal la réalité : des familles entières sont massacrées.

À Jabalia, l’hôpital indonésien a recensé neuf corps après une frappe sur un commissariat. Ailleurs, une maison a été soufflée par un missile israélien : un couple et leurs quatre enfants ont été tués sur le coup. « La destruction n’épargne personne », a déclaré Nidal al-Sarafiti, un parent des victimes. Dans la ville de Gaza, 12 personnes ont péri dans une autre maison ciblée. Des témoins parlent de scènes d’horreur, de corps mutilés, de familles en larmes ne reconnaissant parfois que des morceaux de leurs proches.

Depuis la reprise de l’offensive israélienne le 18 mars, après une trêve de deux mois, près de 2.000 Palestiniens ont été tués. Le bilan total depuis octobre 2023 dépasse désormais 51.000 morts, en immense majorité des civils. Des chiffres glaçants, qui traduisent l’ampleur des massacres méthodiques commis par l’armée israélienne, sous prétexte de lutter contre le Hamas.

Pendant ce temps, le chef d’état-major israélien, le général Eyal Zamir, a menacé d’« une opération plus vaste » si les otages détenus à Gaza ne sont pas libérés. Une déclaration qui, une fois de plus, fait planer la menace d’une punition collective, illégale au regard du droit international, mais banalisée depuis le début de cette guerre.

La situation humanitaire à Gaza est catastrophique. Les points de passage pour l’aide sont fermés depuis début mars. La famine guette, les réserves alimentaires s’amenuisent, les hôpitaux sont à l’agonie. Les habitants, épuisés, survivent dans des conditions inhumaines.

Et même les institutions internationales sont touchées. Un employé de l’ONU, de nationalité bulgare, a été tué en mars par un tir de char israélien. Après avoir nié toute responsabilité, l’armée a admis les faits et présenté ses « excuses officielles » à la Bulgarie. L’incident illustre une tendance inquiétante : les violations du droit humanitaire sont devenues la norme, pas l’exception.

L’attaque du 7 octobre par le Hamas a causé 1.218 morts côté israélien, et l’enlèvement de 251 personnes. Mais la riposte d’Israël a désormais coûté la vie à plus de 50.000 Palestiniens. Les bombardements, menés au nom de la sécurité, frappent indistinctement civils, enfants, personnels humanitaires et infrastructures vitales.

Dans Gaza aujourd’hui, chaque jour est une hécatombe. Chaque nuit, une menace de mort. Et le silence de la communauté internationale devient, lui aussi, assourdissant.

La rédaction/AFP

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