26 juillet 2024
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Joe Biden ternit son image de «grand patron des démocraties»

Coopération militaire et économique, dialogue retrouvé avec les partenaires du Golfe, telles sont les grandes lignes de la nouvelle vision de l’administration américaine pour la région. Pour le reste, Joe Biden a dû se renier et laisser derrière lui ses principes pour marquer le retour des États-Unis au Moyen-Orient.

L’Occident se couche devant les rois du pétrole. Après la France, les Etats-Unis avalent leurs cravates devant l’Arabie saoudite et les pétromonarchies. Adieu les grands discours sur les droits de l’homme et place aux photos avec le prince héritier Mohammed ben Salman, désigné par le renseignement américain comme le commanditaire de l’exécution du journaliste Jamal Khashoggi. Dans le Golfe, Joe Biden a dû renier certains de ses principes et mettre derrière lui ses promesses de faire de l’Arabie saoudite un paria.

Il faut dire qu’une partie des problèmes de politique intérieure du président américain pourrait se régler à Riyad. Convaincre les monarchies du Golfe de produire plus de pétrole permettrait de freiner l’envolée des prix, et donc de redonner du pouvoir d’achat aux Américains.

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À l’issue des réunions de samedi à Riyad, aucun accord en ce sens n’a été annoncé, tout juste le président américain a parlé de discussions fructueuses avec les Saoudiens et promis des résultats concrets dans quelques semaines. Des promesses loin d’être anodines si les prix venaient à baisser à la pompe aux États-Unis, à moins de quatre mois des élections de mi-mandat où le président enregistre une cote de popularité au plus bas.

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La presse américaine ne mâche pas ses mots

Dans les médias américains, la tournée de Joe Biden a été quelque peu éclipsée par sa rencontre avec le prince saoudien Ben Salman, rapporte notre correspondante à New York, Loubna Anaki.

La photo, l’image revient encore et encore : Joe Biden qui fait un « check » du poing avec le prince héritier d’Arabie saoudite. Un échange tout simplement honteux pour le patron du Washington Post dont le journaliste Jamal Khashoggi a été assassiné, vraisemblablement sur les ordres de Mohammed ben Salman.  Le quotidien estime que ce geste non seulement implique « une intimité et une proximité entre les deux hommes, mais surtout redonne au dirigeant saoudien une légitimité ».

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De son côté, le New York Times estime que ce voyage en Arabie saoudite a surtout démontré que, face au réalisme politique, Joe Biden ne pouvait tenir ses promesses de retour à une diplomatie basée sur des valeurs démocratiques. « La politique étrangère de Joe Biden n’a pas de doctrine claire, écrit le quotidien, et sa marge de manœuvre est limitée au Proche-Orient. »

Pour les médias américains, le président avait conscience que son voyage ne ferait pas l’unanimité, mais espérait que les retombées, notamment pour la baisse des prix du pétrole, suffiraient à justifier tout compromis et à redorer, même un peu, son image auprès des Américains. Chose qui n’est pas encore gagnée. Un tout dernier sondage montre que les deux tiers des électeurs démocrates ne veulent pas que Biden soit à nouveau candidat.

Pour Téhéran, Washington cherche à créer des tensions dans la région

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien a dénoncé les accusations mensongères du président américain contre le programme nucléaire de son pays, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi.

« Ces accusations sans fondement sont la poursuite de la politique séditieuse de Washington et sa volonté de créer des tensions dans la région », a déclaré Nasser Kanani.
Lors de la visite de Joe Biden en Israël, des responsables politiques et militaires iraniens avaient déjà mis en garde les États-Unis et l’État hébreu contre toute action militaire en affirmant que Téhéran répondra de la manière la plus dure.

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Aussi bien en Israël qu’en Arabie saoudite, le président Biden a déclaré que les États-Unis ne laisseraient pas l’Iran développer l’arme atomique. Il a toutefois estimé qu’une action militaire contre le programme nucléaire de Téhéran était la dernière option et qu’il fallait privilégier la diplomatie.

Alors que les négociations nucléaires pour faire revivre l’accord de 2015 sont dans l’impasse, l’Iran développe sans relâche son programme nucléaire en installant des appareils de plus en plus modernes pour faire de l’enrichissement à 20 ou 60%.
Selon Washington, Téhéran possède suffisamment d’uranium hautement enrichi pour une première bombe. A cela, il faut ajouter le programme balistique et les nombreux drones construits par l’Iran qui inquiètent les États-Unis et leurs alliés.

Avec RFI

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